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La position adoptée par Washington face au règlement en Ukraine témoigne du fait que les Etats-Unis ont été à l'origine de la crise qui affecte actuellement le pays, a déclaré mardi soir à Moscou le président russe Vladimir Poutine.

"Ce que les Etats-Unis sont aujourd'hui au premier plan dans le règlement de cette crise témoigne du fait que c'étaient bien eux qui ont initié ce processus", a indiqué le chef du Kremlin.

"Dans une première étape, les Etats-Unis préférait se tenir dans l'ombre, car dans un certain degré leurs intérêts coïncidaient avec ceux des partenaires européens, l'UE souhaitant conclure des accords avec l'Ukraine à des conditions qui étaient, je suppose, défavorables pour Kiev.

L'ancien gouvernement ukrainien tentait de s'y opposer, mais, comme vous le savez, la communauté occidentale a réalisé un autre scénario, qui prévoyait un coup d'Etat anticonstitutionnel et l'usurpation du pouvoir par la force, sans se soucier des conséquences éventuelles", a déclaré le dirigeant russe.

Toujours selon lui, un nombre important d'Ukrainiens n'approuvent pas cette politique de l'Occident, et leur opinion doit être prise en compte.

Les nouvelles sanctions risquent d'affecter les entreprises énergétiques occidentales

Par ailleurs, le président russe a averti que les nouvelles sanctions américaines et européennes pourraient affecter les entreprises énergétiques occidentales en Russie.

"Si cela continue, nous allons bien entendu devoir penser comment (les sociétés étrangères) travaillent dans la Fédération russe, notamment dans des secteurs clefs de l'économie russe comme l'énergie", a ajouté M. Poutine, assurant qu'il n'y avait "ni formateurs russes, ni unités spéciales, ni troupes" russes en Ukraine.

Le numéro un russe a également dit espérer la libération prochaine des observateurs de l'OSCE (l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), retenus par des militants pro-russes en Ukraine.

J'espère que ce conflit sera résolu et qu'ils seront capables de quitter librement le territoire", a encore dit M. Poutine.

"Ceux qui sont impliqués devrait tirer les conclusions de ce qui s'est passé", a ajouté M. Poutine.

"Si le gouvernement, ou ceux qui dorénavant s'appellent le gouvernement, ont invité des sortes d'observateurs... alors (ces observateurs) devraient avoir compris qu'ils entraient dans une zone de conflit, la région d'un pays qui ne reconnaît pas la légitimité des autorités", a-t-il dit.

"Ils auraient dû y avoir pensé auparavant, et se mettre d'accord (sur la mission) avec les personnes qui contrôlent ce territoire".

Les grandes villes de l'Est et du Sud de l'Ukraine, dont Donetsk, Kharkov et Lougansk, connaissent depuis mars une mobilisation sans précédent des partisans de la fédéralisation du pays qui contestent les nouvelles autorités pro-européennes de Kiev et réclament des référendums sur le statut politique de leurs régions.

Le 15 avril, le président ukrainien par intérim Alexandre Tourtchinov a lancé une opération dite antiterroriste contre les manifestants impliquant des unités de l'armée régulière.