Pour la première fois depuis 35 ans, durant l'opération d'Israël dirigée contre les forces gouvernementales, Israël a perdu un avion militaire - abattu par la défense antiaérienne syrienne, rappelle le quotidien Kommersant. Ce sursaut de tension s'est produit seulement deux semaines après la visite du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Moscou. Ce dernier avait de nouveau tenté de persuader le président russe que l'Iran, qui cherche à s'affirmer en Syrie, menaçait directement les intérêts de l'État hébreu.
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© InconnuLes avions d’Israël se croient tout permis
Les autorités israéliennes ont pris la décision d'attaquer après, selon elles, « la provocation des Iraniens », qui avaient lancé un drone dans l'espace aérien israélien depuis le territoire syrien.

D'après le commandement israélien, ce drone a violé l'espace aérien samedi matin et a été abattu par un hélicoptère Apache une minute et demie après avoir passé la frontière près de la ville de Beït Shéan dans la vallée du Jourdain. « Le drone avait été envoyé et était contrôlé par les forces iraniennes depuis la base iranienne située près de Palmyre en Syrie », a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Conricus. D'après les militaires israéliens, les débris du drone ont permis de déterminer son origine: l'appareil a été conçu selon le modèle du drone américain RQ-170 abattu par les Iraniens en 2011.

Dans le même temps, Téhéran nie toute présence de ses bases et unités en Syrie, confirmant uniquement la présence de consultants et de conseillers militaires.

Huit chasseurs F-16 israéliens ont participé à cette opération. La défense antiaérienne syrienne a ouvert le feu sur les appareils quand ils revenaient déjà à leur base. L'un des avions a été abattu et s'est écrasé sur le territoire israélien. Les pilotes ont eu le temps de s'éjecter.

Après cela, les Israéliens ont lancé une nouvelle frappe contre le territoire syrien et détruit 12 cibles selon leurs affirmations: 4 sites iraniens et 8 sites militaires syriens, dont trois batteries de défense antiaérienne SA-5 et SA-17.

Le raid du drone iranien a représenté une sorte de « cadeau » pour le premier ministre israélien, d'autant qu'aucune victime n'est à déplorer côté israélien. Benjamin Netanyahu tente en effet depuis longtemps de persuader le monde de la menace que représente l'Iran pour Israël, et cet atout propagandiste est tombé à pic.

« Nous pensons qu'il faut inconditionnellement respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie et d'autres pays de la région », stipule ainsi le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Les représentants américains ont, quant à eux, entièrement soutenu les Israéliens en rejetant la responsabilité sur l'Iran. Dans le même temps, personne n'a empêché les avions israéliens de mener leur opération.

Après l'incident, Israël a demandé un entretien téléphonique avec Moscou et samedi soir Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec Vladimir Poutine. « Durant notre contact, j'ai réaffirmé le droit et l'obligation d'Israël de se protéger contre les attaques en provenance du territoire syrien », a rapporté le service de presse du premier ministre.