Les éjections de masse coronale se multiplient et s'intensifient à l'approche du maximum d'activité solaire. Deux puissantes éruptions ont été filmées les 15 et 16 avril par l'observatoire SDO.

Les CME (Coronal Mass Ejection) sont des bulles de plasma émises par le Soleil suite à des explosions magnétiques à sa surface, souvent associées à des taches. La dernière tache solaire géante AR 1429 a par exemple été à l'origine d'une puissante éruption le 5 mars dernier qui s'est répandue dans l'espace, touchant la Terre deux jours plus tard et aveuglant temporairement la sonde spatiale Venus Express.

Bien qu'aucune tache solaire importante ne soit en vue actuellement sur notre étoile, deux violentes éruptions se sont produites à quelques heures d'intervalle sur le bord nord-est du Soleil. Elles ont été filmées dans différentes longueurs d'onde par SDO (Solar Dynamic Observatory), un satellite solaire de plus de 3 tonnes lancé en février 2010 et installé depuis sur une orbite géosynchrone inclinée lui permettant tout à la fois de surveiller notre étoile en permanence et de transmettre ses observations vers la Terre à haut débit. SDO a déjà eu l'occasion par exemple de filmer une comète kamikaze en juillet 2011 et d'observer une éclipse partielle de Soleil le 21 février 2012.


L'éruption solaire du 15 avril filmée par SDO. © Nasa/SDO/YouTube

Des engins spatiaux dans la tempête

La première CME filmée par SDO s'est produite le 15 avril, projetant brutalement un puissant jet de plasma dans l'espace. Rappelons que les CME peuvent libérer brièvement plusieurs millions de tonnes de plasma à des vitesses pouvant atteindre 1.000 kilomètres par seconde. Quelques heures plus tard, le 16 avril, la même région du Soleil produisait une deuxième éruption spectaculaire en forme de boucle.

Si ces deux tempêtes solaires ne semblent pas devoir se propager en direction de la Terre, elles devraient cependant rencontrer sur leur chemin le satellite Stereo-B, le télescope spatial Spitzer puis le rover Curiosity en route pour la planète Mars.


L'éruption solaire du 16 avril s'est produite au même endroit que celle survenue un peu plus tôt. © Nasa/SDO/YouTube

L'observation de ces éruptions n'a pas été réservée aux seuls observatoires solaires en orbite puisque des astronomes amateurs ont même réussi à les photographier avec des télescopes équipés de filtres correspondant à la longueur d'onde de l'hydrogène H alpha.

Une chose est sûre, ces deux éruptions émanent d'une région particulièrement active du Soleil que sa rotation va nous permettre de surveiller dans les jours qui suivent, avec peut-être d'autres éruptions à venir...