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Le 27 septembre dernier, les Etats européens n'ont pas dégagé de majorité qualifiée au sujet du réexamen de la demande d'autorisation pour l'alimentation humaine et animale du maïs MIR162 de la compagnie Syngenta, produisant une toxine insecticide de la famille des Vip. C'est donc, selon la procédure, la Commission européenne qui décidera, très probablement en faveur de l'autorisation, en s'appuyant sur un avis de l'AESA

Le dossier du MIR162 comporte un test de toxicologie subchronique (90 jours) effectué sur des groupes de douze rats et ne comporte aucune étude de puissance statistique, ce qui rend ce test ininterprétable. Les études d'alimentarité, sur des groupes de six animaux, n'en comportent pas non plus.

Un avis de l'AESA douteux

L'avis favorable de juin 2012 de l'AESA (Agence Européenne de Sécurité des Aliments), sur lequel va s'appuyer la Commission Européenne pour donner son autorisation, affirme que « le grain produit par le maïs MIR162 est aussi nutritif que celui produit par son équivalent conventionnel » et qu'il est « aussi sain que son équivalent conventionnel ». Cette affirmation est sans fondement scientifique, aucun test d'équivalence n'ayant été pratiqué. Ce qui confirmait le Comité scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies dans son avis le 10 novembre 2011 : « le pétitionnaire conclut à l'équivalence du maïs MIR162 et de son comparateur non transgénique sans avoir mis en œuvre les tests d'équivalence et études de puissance appropriés ».

Pourquoi la France s'abstient ?

France Nature Environnement s'étonne de l'abstention de la France dans un tel cas, manifestement non conforme à sa demande constante de renforcement de l'évaluation des OGM. Pour Frédéric Jacquemart, co-pilote de la mission biotechnologies de FNE « il est stupéfiant de voir un dossier d'autorisation, qui va conduire un maïs transgénique dans nos assiettes, ne susciter aucune réaction de la part des experts qui ont, ces jours-ci envahi les médias, alors même que les bases scientifiques ne sont pas présentes pour interpréter les résultats des analyses ».

France Nature Environnement rappelle qu'elle demande qu'au moins l'information des consommateurs soit assurée et donc que l'étiquetage des produits génétiquement modifiés dans la restauration collective (cantines, restaurants, brasseries...) soit enfin rendu obligatoire.

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