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Les niveaux élevés de radioactivité des poissons pêchés au large de la centrale de Fukushima pourraient indiquer qu'elle continue de fuir 19 mois après la catastrophe nucléaire. (Archives)
Les niveaux de radioactivité des poissons pêchés sur la côte est du Japon restent élevés, surtout au large de Fukushima, 19 mois après la catastrophe de la centrale nucléaire de Daiichi, selon une étude effectuée par un expert américain et publiée ce vendredi dans la revue Science.

Ken Buesseler, chimiste à l'Institut océanographique de Woods Hole (Massachusetts, nord-est des Etats-Unis), a analysé des mesures du gouvernement japonais et conclu qu'il pourrait y avoir une source persistante de radioactivité dans l'océan Pacifique venant soit d'une faible fuite du réacteur de la centrale accidentée, soit de sédiments marins contaminés.

Il a aussi estimé, sur la base de ces données, qu'environ 40% des poissons pêchés dans les environs de Fukushima ne sont pas consommables selon les normes établies par les autorités nippones.

« Nous avons besoin de comprendre ce qui maintient ces niveaux de radioactivité dans l'océan »

Le scientifique souligne en outre que les niveaux de contamination dans presque toutes les espèces de poissons et crustacés ne diminuent pas. Mais ces niveaux varient selon les espèces, ce qui complique la réglementation par les pouvoirs publics.

Pour Ken Buesseler, qui avait conduit en 2011 une mission internationale de recherche sur un navire afin d'étudier la dispersion des radionucléides provenant de Fukushima, «il faudra faire plus qu'étudier les poissons pour prédire comment évolueront ces différents niveaux de contamination.» «Nous avons surtout besoin de mieux comprendre les sources de césium et d'autres radionucléides qui continuent à maintenir ces niveaux de radioactivité dans l'océan au large de Fukushima», insiste-t-il.

Pour celà, le scientifique et son collègue Mitsuo Uematsu, de l'Université de Tokyo, organisent un symposium dans la capitale nippone les 12 et 13 novembre. Ils présenteront les dernières estimations disponibles sur les émissions de radioactivité de la centrale Daiichi, ainsi que leur impact sur l'océan, la vie marine, les poissons et fruits de mer.

Le scientifique précise qu'au large de la côte nord-est du Japon, la vaste majorité des poissons pêchés restent en-dessous des limites autorisées pour la consommation, même si les autorités japonaises les ont resserrées en avril 2012.