Toute la côte Est est en état d'alerte maximale dans l'attente de l'impact de l'ouragan Sandy. Des mesures exceptionnelles ont été prises par les pouvoirs publics : des milliers de vols annulés, 375.000 New-yorkais évacués.

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© AFP/NOAA
Ce sont 60 millions de personnes qui sont aujourd'hui dans la cible de l'ouragan Sandy, tout le long de la côte Est, de la Virginie jusqu'au Maine. Il menace de grosses métropoles comme Washington, Philadelphie, New York ou Boston. De catégorie 1, les vents devraient atteindre 100 kilomètres à l'heure quand ils toucheront terre. A Manhattan, ils commenceront à se faire vraiment sentir lundi vers midi, heure de New York, le pic devant être autour de 18 heures. Les autorités craignent avant tout les dégâts causés par le vent (les parcs sont interdits) et par les inondations qui résulteront de la pluie et de la montée des eaux.

Face à la menace, des mesures préventives sans précédent ont été prises : 350.000 personnes évacuées à New York, les casinos d'Atlantic City fermés, 7.700 vols annulés, l'état d'urgence déclaré dans le district de Columbia et dans l'Etat de New York. Les autorités ont pris avec le plus grand sérieux la menace de l'ouragan qui a déjà fait une cinquantaine de morts dans les caraïbes. Depuis dimanche, les chaînes d'informations ont concentré tous leurs efforts sur cette tempête qui fait l'essentiel de l'actualité, multipliant les émissions spéciales. Dans les villes côtières, les habitants ont travaillés tout le week-end pour protéger ce qui pouvait l'être en clouant des planches de bois, en arrimant des meubles et en plaçant des sacs de sable pour endiguer les eaux.

Webcam en direct de New York (ses oscillations témoignent de la force du vent)



Alors que la tempête était encore à quelques centaines de kilomètres de Washington et de New York, les médias envisageaient hier soir la possibilité d'une véritable calamité. L'ouragan risque, en touchant les côtes, de se heurter à deux fronts froids qui arrivent de l'ouest et du nord sur le continent. La fusion de ces phénomènes pourrait créer un événement climatique monstrueux. On lui a déjà donné le surnom de Frankenstorm, à deux jours de la fête de Halloween.

Bureaux fermés


Le président Obama, qui a annulé un déplacement en Virginie, s'est rendu au siège de la Fema, à Washington, l'agence qui gère les secours d'urgence et a insisté sur le caractère « très sérieux » de la menace. Le gouverneur Chris Christie a déconseillé aux habitants de New Jersey de « jouer aux héros » et leur a recommandé de rester calfeutrer chez eux. A New York, le gouverneur Cuomo comme le maire de la ville Michael Bloomberg sont apparus plusieurs fois à la télévision pour donner des consignes à la population. Plusieurs zones de New York ont été évacuées, le long de l'East River et de la Hudson River, dans des quartiers comme Battery Park et East village. D'autres endroits sur Staten island, dans le Queens ou encore dans les Rockaways ont également été évacués. Le métro a été arrêté dès 19 heures dimanche soir, les bus à 21 heures. Les trains ne circulent plus et il a été déconseillé de continuer à circuler en voiture.

La plupart des bureaux devaient rester fermés lundi, les gens travaillant de chez eux. Les écoles seront également closes, certaines servant d'abri pour les personnes évacuées. Plus de 76 centres équipés ont été ouverts dans les cinq burroughs de New York. La Bourse est aussi touchée : Wall Street sera complètement fermé lundi et probablement aussi mardi, à cause du passage de l'ouragan Sandy, ont annoncé dimanche soir les opérateurs de marchés Nyse Euronext et Nasdaq OMX. La dernière fois que Wall Street avait décidé une telle fermeture exceptionnelle, c'était après les attentats du 11 septembre 2001.

Hier soir, la situation était tout à fait calme à New York . Les habitants de la ville sont restés imperturbables, un peu blasés depuis l'alerte de l'ouragan Irene, l'année dernière, qui s'est traduit par des pluies torrentielles mais n'a pas causé de réelle disruption. Même s'ils croient peu à l'imminence d'un désastre, beaucoup ont néanmoins été s'approvisionner en eau et en nourriture dans les supermarchés qui n'ont pas désemplis de la journée, les queues aux caisses pouvant parfois atteindre une centaine de personnes. Les centres d'hébergement dans le « Lower east side » se sont rapidement remplis, conformément au souhait du maire de la ville. « Ma plus grande crainte est que des gens n'évacuent pas, qu'ils aient besoin de secours et qu'ils risquent ainsi la vie de ceux qui vont les secourir », a répété plusieurs fois hier Michael Bloomberg. L'eau, le chauffage et les ascenseurs allaient être coupés et arrêtés dans les grands immeubles d'habitations des zones concernées, afin de forcer les évacuations.