Depuis le 10 mars dernier, une vague de froid et des chutes de neige sans précédent affectent tout le nord de l'Europe avec des températures largement inférieures à celles d'un plein mois de janvier

. Ainsi, ce mois de mars est le plus froid jamais observé depuis 1883 sur le nord de l'Europe. Cette vague de froid est liée à la persistance d'une masse d'air polaire humide qui s'étend de l'Atlantique nord à l'Ukraine en passant par le nord de la France, l'Allemagne, la Pologne ou bien encore les pays baltes ainsi que l'Angleterre.

Nombreux record de froid pour un mois de mars et même pour l'ensemble de l'hiver et début de printemps établis

Depuis le 10 mars des températures très basses sont mesurées quotidiennement. On a relevé jusqu'à -22°C à Lodz en Pologne, -20°C en Lituanie, -15°C dans les Ardennes françaises ou bien encore -12°C en Allemagne et dans la république tchèque. Des valeurs déjà très basses en hiver et qui se produisent en ce début de printemps. Des gelées très fortes qui s'expliquent par d'importantes quantités de neige au sol. Sous le triple effet d'un puissant rayonnement nocturne et d'une masse d'air très froide en altitude et d'un sol enneigé, tout cela fait plonger le thermomètre à de tels niveaux. On constate que depuis le 10 mars, il a gelé tous les jours sur une grande partie de l'Allemagne, de la Pologne, de la Scandinavie jusqu'au nord de la France. Le nombre de journées sans dégel est très important en Pologne : même en plein hiver, des périodes sans dégel aussi longues sont rarement observées. En France, de nombreux records de températures maximales bas tombent les uns les autres ; cela a été le cas avant-hier vendredi avec des températures inférieures à 5°C entre la Bretagne et la Normandie. Entre les 11 et 13 mars derniers, deux journées consécutives sans dégel ont été observées au nord de la Seine, constituant les journées sans dégel les plus tardives jamais observées... Samedi et ce dimanche matin, de fortes gelées généralisées ont concerné les Îles Britanniques et l'Irlande, avec près de -5°C à Londres, -6°C relevés à Dublin et -7°C dans le centre de l'Angleterre. Il s'est agi des 2 matinées les plus froides de l'hiver et de ce début de printemps, ce qui montre l'intensité de cette vague de froid tardive actuelle...

Des chutes de neige intenses

L'autre caractéristique de cette vague de froid tardive est la répétition des chutes de neige depuis le 10 mars dernier ; on a relevé jusqu'à 30 cm de neige dans le centre de l'Angleterre, 23 cm à Belfast en Irlande du Nord, plus de 20 cm en Normandie ainsi qu'en Allemagne. En Ukraine et en Biélorussie, ce sont près de 50 cm de neige qui sont tombé sur Kiev et Minsk en 24 heures, constituant des chutes de neige historiques, pourtant survenues au début du printemps... A Vilnius en Lituanie, avec 40 cm de neige mesurés samedi matin, c'est l'épaisseur de neige maximale relevée cet hiver... ou début de printemps. Des chutes de neige qui se produisent souvent. Et comme le froid est persistant, le sol est recouvert de neige sans interruption depuis le 10 mars dernier de Berlin à Varsovie en passant par Vilnius et Minsk. Dans le centre de l'Angleterre également, la couche de neige persiste depuis cette date dans la région de Bingley

Fin de la vague de froid cette semaine .

A partir de lundi, le courant s'oriente à l'ouest puis au sud-ouest. Les températures vont donc commencer à remonter, d'abord sur les Îles Britanniques lundi et mardi puis sur tous les autres pays d'Europe du Nord d'ici vendredi prochain. Mais la remontée de la température ne sera pas brutale pour autant et le retour à des températures de saison sera accompagné d'épisodes de fortes pluies à redouter en Angleterre et en Irlande... La Scandinavie et les pays baltes ainsi que l'est de l'Allemagne et la Pologne devraient conserver des températures à un niveau hivernal jusqu'à vendredi avec tout de même plus de soleil mais encore de fortes gelées matinales.