Traduction : Christelle Chidiac


La vidéo diffusée sur le canal 10 de la télévision israélienne montre un soldat israélien qui se met à agresser brutalement des travailleurs palestiniens et sans même qu'ils l'aient provoqué.

Michael Gershkowitz, soldat israélien de la brigade Kfir, "a attaqué un groupe de travailleurs palestiniens, frappant trois d'entre eux inlassablement et sans pitié avec son fusil M-16," a déclaré Canal 10 dans un rapport en hébreu mardi dernier.

Cet horrible incident s'est produit à l'extrémité de la colonie israélienne de Petzael exclusivement pour Juifs dans la Vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée, où les Palestiniens attendaient leurs employeurs. Bien qu'elle ait eu lieu en avril 2009, la scène vient seulement d'être rendue public.

La caméra de surveillance montre que Gershkowitz, qui était hors-service à ce moment, a sorti son fusil militaire du coffre de sa voiture et appelé l'un des travailleurs, puis s'est mis à le frapper plusieurs fois sans raison. Il a ensuite forcé le Palestinien de rentrer dans sa voiture et a continué à le battre à l'intérieur.

"Violence effrénée"

"Il l'a roué de coups sur tout le corps sans pitié jusqu'à ce qu'il s'écroule, " a déclaré Canal 10. Selon le rapport, d'autres travailleurs se sont approchés pour tenter de calmer le soldat israélien, mais Gershkowitz les a attaqués et a voulu les battre eux aussi.

Gershkowitz n'a cessé cette "violence effrénée" que plusieurs minutes après quand l'un de ses amis est arrivé. Ils ont alors pris la fuite.

Le travailleur palestinien qui a subit le plus de violence, et dont le nom n'a pas été révélé dans le rapport, a perdu huit de ses dents selon son avocat Lea Tsemel. Tsemel a dit que cette agression ressemblait à une scène du film l'Orange Mécanique.

Avi Baram, l'avocat de Gershkowitz, a affirmé que son client a "pleuré" quand il a revu la scène. Au moment du procès, Gershkowitz a reçu la peine symbolique de deux mois d'emprisonnement et quatre mois de travail communautaire.

Impunité

La violence des soldats et colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens constitue la routine des Palestiniens, mais les occupants n'ont pratiquement jamais à rendre compte de leurs actes. Dans les rares fois où une affaire est portée devant un juge, la peine n'est que très légère et dérisoire, comme celle qu'a reçue Gershkowitz.