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L'onde de choc provoquée par le spectacle Le Mur (interdit d'ailleurs) en France de l'humoriste franco-camerounais Dieudonné M'bala M'bala, semble avoir atteint leurs voisins d'outre Manche.

À Londres, Dieudonné s'appelle Gerald Scarfe, du nom d'un brillant dessinateur de presse au journal britannique The Sunday Times. Son crime ? Avoir dessiné le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en pleine construction d'un mur de briques.

Sauf qu'en lieu et place de ciment, il utilise du sang. Entre les briques, des visages agonisants de Palestiniens écrasés par le poids de l'édifice. Le titre : « Will cementing the peace continue ? » (Va-t-on continuer à cimenter la paix ?).

Et boom ! Le dessin a soulevé une tempête politico-médiatique et a été décrété illico-presto « antisémite ». Le Crif local s'est mobilisé et a rameuté des supporters pro-sionistes autour de lui pour tordre le cou à l'impertinent caricaturiste. Acteurs politiques, journalistes, élus et associations proches du lobby juif se sont levés comme un seul homme pour clouer au pilori le dessinateur.

Le royaume de sa majesté la reine a sonné l'alerte. Même le patron du Sunday Times a lâché son employé en se lavant publiquement les mains de ce dessin qu'il a qualifié de « grotesque et offensant ». Le magnat de la presse juif australien, Rupert Murdoch, n'a pas hésité à envoyer son journaliste au bûcher. « Gerald Scarfe n'a jamais reflété les opinions du Sunday Times », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Pire, Murdoch ajoute sans rire : « Le journal a une longue histoire en termes de défense d'Israël et de ses problèmes, tout comme moi en tant qu'éditorialiste. »

Un dessinateur... caricaturé

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Voilà la gratitude que reçoit Gerald Scarfe pour ses 55 années de bons et loyaux services au Sunday Times ! Pendant ce temps, The Sunday Times peut caricaturer l'islam et les musulmans, et son patron Murdoch pourra à loisir gloser et s'époumoner sur la « liberté d'expression » en raillant le prophète Mohamed ou en se payant la tête des arabes ou des musulmans.

Le comble dans cette affaire, c'est que le dessinateur ne s'en est pas pris au judaïsme, ni à la très controversée Shoah. Il a juste pointé la politique annexionniste et criminelle de l'État hébreu qui consiste à voler les terres des Palestiniens pour y construire des colonies sauvages après s'être débarrassé physiquement de leurs propriétaires.

Un dessin réaliste mais surtout politique, qui n'a rien à voir avec le réflexe victimaire qui surgit instinctivement dés qu'il est question d'Israël ou de l'un de ses dirigeants. Les sionistes ont assurément trouvé une bonne recette pour fermer le bec aux journalistes du monde occidental : « L'antisémitisme » mêlé à toute les sauces. Mais à la longue, ce plat revêt un goût insipide. Y compris en Occident.