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Depuis 2004, le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté n'a cessé d'augmenter.
Le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France atteignait 14,3%, soit 8,7 millions de personnes fin 2011, le taux le plus haut depuis 1997.

L'évolution de la pauvreté en France suit une tendance "très préoccupante", selon l'ex-secrétaire général du syndicat CFDT François Chérèque. Son rapport a été remis au Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Fin 2011, le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté atteignait 14,3%, soit 8,7 millions de personnes.

Dans ce document remis jeudi au Premier ministre, l'ex-syndicaliste, aujourd'hui membre de l'Inspection générale de l'action sociale, évalue les résultats d'une année de plan contre la pauvreté. Il fait état d'une "forte mobilisation" des acteurs concernés et d'une appréciation "globalement positive" de la mise en oeuvre d'un plan décidé début 2013 et qui prévoit une soixantaine de mesures. Ce plan met l'accent sur la prévention, l'accompagnement, l'insertion et la gouvernance.

La mise en oeuvre de ce plan "est à ce stade globalement satisfaisante" mais "les avancées sont inégales" et "des évolutions sont nécessaires", selon M. Chérèque. Si les chiffres les plus récents datent de 2011, la situation de la pauvreté se dégrade en France, notamment sous l'effet de la conjoncture économique.

Le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a atteint 14,3% (8,7 millions) en 2011, le taux le plus haut depuis 1997, après une élévation continue depuis 2004, selon le rapport.

Les témoignages d'associations et des chiffres plus récents mais parcellaires laissent penser que la situation s'est encore détériorée ces dernières années. Ainsi, le nombre d'allocataires du revenu de solidarité active a cru de 6,8% entre juin 2012 et juin 2013, après une hausse de 3,1% une année auparavant.

Demandes d'aide en augmentation

Les centres communaux et intercommunaux d'action sociale constatent une hausse massive des demandes d'aide, notamment financière, et le Secours catholique fait état d'une progression du nombre de personnes soutenues de 0,6% depuis 2012, tandis que la part des ménages sans aucune ressource augmente. Les Restos du coeur font aussi état d'une hausse de près de 11% des personnes accueillies de 2012 à 2013.

Les auteurs du rapport formulent plusieurs recommandations pour améliorer la mise en oeuvre de ce plan contre la pauvreté. Ils plaident ainsi pour un "choc de simplification" pour faciliter l'accès aux prestations sociales.

"Une gouvernance et un système social trop complexes génèrent à la fois de l'exclusion sociale (...) et des dépenses inutiles ou redondantes", écrivent-ils. "Les premières victimes en sont les plus démunis", concluent-ils.