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© AFP/ALLISON SHELLEYLors d'une manifestation organisée à Washington contre la surveillance abusive de la NSA en octobre 2013, une femme arbore des lunettes sur lesquelles on peut lire : « Arrêtez l'espionnage ».
Selon des documents transmis Edward Snowden, ancien consultant de l'Agence nationale de renseignement américaine (National Security Agency, NSA), l'agence a développé des logiciels malveillants qu'elle utilise massivement.

D'après ces documents, publiés mercredi sur le site du magazine en ligne Intercept par l'ancien journaliste du Guardian Glenn Greenwald, l'agence a implanté dans des millions d'ordinateurs des logiciels malveillants qui lui permettent d'extraire des données de réseaux téléphoniques et Internet à l'étranger.

L'utilisation de ces logiciels, qui concernait à l'origine quelques centaines de cibles dont les communications ne pouvaient pas être surveillées par des moyens traditionnels, a été étendue à une « échelle industrielle », selon les documents publiés par M. Greenwald - les premiers depuis qu'il travaille au sein du groupe de médias First Look Media, lancé par Pierre Omidyar, le fondateur d'eBay.

ENREGISTREMENTS PAR MICRO ET WEBCAM

Cette collecte automatique de données - en passant par un système nommé Turbine - permet à la NSA de moins utiliser le renseignement humain. Elle est effectuée au siège de l'agence, dans le Maryland, mais aussi au Royaume-Uni et au Japon. Les services de surveillance britanniques (Government Communications Headquarters, GCHQ) semblent avoir joué un rôle important dans ces opérations.

Dans certains cas, la NSA utilise un leurre Facebook pour infecter l'ordinateur de la cible et exfiltrer les dossiers. Le logiciel, qui peut être installé en seulement huit secondes, peut aussi enregistrer des conversations depuis le micro de l'ordinateur ou prendre des photos avec la webcam de la machine. Ce logiciel existe depuis 2004, mais son utilisation à grande échelle semble avoir commencé en 2010.

Un responsable de la NSA interrogé par l'AFP a rappelé que ces opérations étaient conduites « exclusivement à des fins de contre-espionnage ou d'espionnage à l'étranger pour des missions nationales ou ministérielles, et rien d'autre ».