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© AFPDes Ukrainiens pro-russes, dans la capitale régionale Simféropol, après l'annonce du résultat du référendum dimanche soir.
La Crimée demandera, lundi, son rattachement «officiel» à la Russie. Un référendum jugé conforme par Poutine.

L'essentiel

- Les électeurs criméens se sont déplacés en nombre dans les bureaux de vote ce dimanche. Ils devaient choisir entre l'intégration à la Fédération de Russie et une autonomie élargie au sein de l'Ukraine. Selon les premiers résultats, plus de 95% ont voté en faveur de la première option.

- Les troupes russes et les milices pro-russes restent déployées sur le terrain, mais elles se sont engagées à ne plus bloquer les bases ukrainiennes en Crimée jusqu'à vendredi prochain.

- Le gouvernement de Kiev et les pays occidentaux considèrent que ce référendum est illégal et revient à une annexion par Moscou. Les Européens devraient réagir dès lundi matin, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles.

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22h07. Le dirigeant sécessionniste de Crimée Serguiï Axionov, commentant le résultat du référendum de rattachement à la Russie, a lancé dimanche soir à la foule à Simféropol: «Nous rentrons à la maison». «La Crimée va en Russie», a-t-il ajouté, avant d'entonner avec la foule et une chorale de chanteurs en tenues de marins de la Flotte de la mer Noire l'hymne russe.

21h40. Poutine juge conforme le référendum. Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré dimanche à Barack Obama que le référendum en Crimée était «pleinement conforme» au droit international et qu'une éventuelle mission de l'OSCE devait le cas échéant s'étendre à toute l'Ukraine. Poutine et Obama ont convenu que «malgré les différences d'appréciation, il était nécessaire de chercher ensemble des moyens de stabiliser la situation en Ukraine», a également indiqué le Kremlin, soulignant que l'entretien téléphonique avait eu lieu à l'initiative du président américain.

21h30. 95,5% de votants pour le rattachement de la Crimée à la Russie, a indiqué le président de la commission électorale locale Mikhaïlo Malychev.

20h40. Fabius dénonce le référendum. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a qualifié le référendum d'«illégal et contraire à la Constitution ukrainienne», a déclaré Fabius. «Il est d'autant plus illégitime qu'il s'est déroulé sous la menace des forces d'occupation russes», a-t-il ajouté. «La France appelle la Fédération de Russie à prendre immédiatement des mesures qui permettent d'éviter une escalade inutile et dangereuse en Ukraine», a poursuivi Fabius, appelant Moscou à «reconnaître et respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine».

20h20.Demande de rattachement officiel. La Crimée demandera officiellement lundi son rattachement à la Russie, a annoncé dimanche soir le Premier ministre séparatiste Serguiï Axionov sur son compte Twitter, à l'issue du référendum censé donner une large victoire aux partisans de la Russie. «Le parlement de la Crimée se réunira lundi en session extraordinaire pour adopter une candidature officielle à l'intégration à la Fédération de Russie», a déclaré M. Axionov.

20 heures. L'AFP rapporte que des milliers d'Ukrainiens fêtent à Simféropol et Sébastopol le rattachement de la Crimée à la Russie.

19h20. Le Kyiv Post, un hebdo ukrainien proche du mouvement de Maidan, fait savoir que ses journalistes à Simferopol et Sébastopol n'ont pas été autorisés à assister au dépouillement.

19h15. Avant même les résultats définitifs, le premier ministre séparatiste Sergueï Aksionov salue une décision «historique».

19h07. Aussitôt, la Maison Blanche fait savoir qu'elle «rejette» le référendum.

19h05. Les sondages de sortie des urnes donnent 93% en faveur du rattachement, selon un sondage à la sortie des urnes de «l'Institut pour les recherches politiques et sociologiques de la république de Crimée».

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19 heures. 20 heures en Ukraine, l'heure de clôture du scrutin.

18 heures. Selon le Premier ministre de Crimée Sergueï Aksionov, le taux de participation deux heures avant la clôture des bureaux était de 73,4%.

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17h30. John Kerry a appelé le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov pour lui redire que les Etats-Unis jugent illégal le référendum.

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17h15. Un militant prorusse à Odessa, ville de la côte sud de l'Ukraine. Kiev accuse Moscou d'avoir envoyé des «provocateurs en tournée» pour gonfler les manifestations et provoquer ldes heurts.

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© Photo Yevgeny Volokin. Reuters.
17 heures. L'UE juge «illégal et illégitime» le référendum et prendra des sanctions lundi à Bruxelles. Ces sanctions devraient viser des responsables russes ou ukrainiens prorusses, sous la forme de restrictions de visas et de gels d'avoirs. Lire ici le communiqué du Conseil de l'Europe.

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16h50. A Donetsk, les manifestants viennent de prendre le siège du parquet. Le drapeau russe flotte désormais sur le bâtiment, rapporte notre correspondant sur place Laurent Geslin. Ils ne sont pas plus de 3 000, surtout des vieux. Ils agitent des drapeaux russes, parlent de l'URSS. La police n'a pas bougé, ce qui montre que le nouveau gouverneur nommé par kiev, l'oligarque Sergueï Tarouta, n'a pas d'autorité sur la police.

16h30. A Kharkov, ville à majorité russophone dans l'est du pays, environ 6 000 manifestants prorusses ont organisé un meeting-référendum. Les organisateurs ont distribué des «bulletins» en faveur de la «fédéralisation économique» et «la souveraineté linguistique» qu'il fallait remplir et glisser dans un sac en plastique. Au début de la manifestation, un huissier de justice s'est présenté devant les manifestants pour leur signifier l'interdiction de se rassembler. Hué par la foule il a dû se réfugier dans une voiture de police que les manifestants ont brièvement bloquée avant de la laisser partir.

15h50. Une journaliste de nationalité russe, qui travaille pour le journal en ligne ukrainien Ukrayinska Pravda, explique comment elle a pu voter au référendum avec un simple permis de séjour d'un an à Simferopol (sous-titres en anglais):


15h40. Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk demande à l'OSCE d'envoyer d'urgence des observateurs dans «l'est et le sud de l'Ukraine», y compris en Crimée, selon un communiqué du gouvernement. «J'espère qu'une telle décision sera votée au cours d'une réunion extraordinaire de l'OSCE», l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

15h30. Pour amener un maximum d'électeurs à voter, les urnes se déplacent jusque chez les gens.

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© Photo David Mdzinarishvili. ReutersA Dobroye, près de Simferopol.
15h15. Angela Merkel et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone. La chancelière allemande a déclaré souhaiter que davantage d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) soient déployés en Ukraine. Elle a également condamné l'intervention de troupes russes samedi dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, au-delà des limites de la Crimée, selon le service de communication de la chancellerie dans un communiqué.

Le Kremlin parle lui dans un communiqué de tensions «attisées par des groupes radicaux avec la connivence des autorités de Kiev». Vladimir Poutine, selon ce communiqué, a assuré à Angela Merkel que «la Russie respecterait le choix des habitants de Crimée». «Vladimir Poutine a fait remarquer que la volonté de la population de la péninsule s'exprimait dans le respect total des normes du droit international et notamment de l'article 1er de la Charte de l'Onu, qui affirme le principe de l'égalité et du droit à l'autodétermination des peuples.»

15 heures. Le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, déclare, dans une interview télévisée, que les résultats du «soi-disant référendum» en Crimée ne seront pas reconnus par la communauté internationale car un tel précédent «ferait voler en éclat les frontières en Europe». La Roumanie est voisine de l'Ukraine.

14h30. A Donetsk, dans l'est russophone, seulement un millier de manifestants prorusses se sont rassemblés comme prévu devant le parquet pour réclamer la libération d'une de leurs leaders, Pavel Goubarev, arrêté il y a une dizaine de jours. Sans incident, rapporte notre envoyé spécial sur place Laurent Geslin.

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© Photo Alexander Khudoteply. AFPA Donetsk.
14h15. A Kiev, sur le Maidan, où les promeneurs viennent nombreux le dimanche, une vingtaine d'étrangers vivant en Ukraine depuis des années sont venus dire aux Kiéviens qu'ils les aiment et les soutiennent, rapporte notre envoyée spéciale sur place Hélène Despic-Popovic. «Nous sommes dégoûtés par le politique du Kremlin», lance de la tribune un jeune Anglais agitant un drapeau de son pays.

Un peu plus loin sur la place, un groupe s'est formé autour de l'ex-ministre de l'Intérieur de la révolution orange, Iouri Loutsenko, emprisonné puis relâché par Ianoukovitch. Il répond aux questions des passants. «Je pense que nous devons continuer à considérer la Crimée comme notre territoire. Mais nous devons fermer nos frontières et notre espace aérien aux Russes. Nous ne devons pas attaquer mais nous devons nous défendre.»

Ce matin, le ministre ukrainien de la Défense, Igor Tenioukh, a fait savoir que l'Ukraine ne retirera pas ses forces basées en Crimée malgré l'arrivée de renforts russes sur la péninsule.

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© Photo Anatolii Stepanov. AFP« Halte à la propagande! Il n’y a pas de fascisme ici » Au Maidan (la place de l’Indépendance) à Kiev ce dimanche.
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13h30. Des nouvelles de Kiev, où se trouve notre envoyée spéciale Hélène Despic-Popovic:

Les églises étaient pleines dimanche à Kiev, en ce jour de référendum en Crimée qui coïncide avec le début du grand carême de Pâques, qui sera fêté cette année le 20 avril dans le monde orthodoxe. A la Laure-des-Grottes, le monastère resté sous la juridiction du patriarcat de Moscou, les fidèles sont venus prier pour la paix. «Nous sommes venues prier pour l'Ukraine car les temps sont durs», expliquent Tania et Maria, deux sœurs d'une vingtaine d'années, à la sortie de la liturgie. «Ensuite nous irons allumer des bougies là où sont tombées les victimes des fusillades le 20 février sur le Maïdan.» Viatcheslav, 34 ans, joue avec leurs deux enfants pendant que sa femme est à l'office. Il s'inquiète de la montée des tensions. Mais pas du sort de la Crimée: «Les gens sont pro-russes là-bas, alors qu'ils partent s'ils le veulent. Ils ne comprendront jamais l'Ukraine.»La même crainte de la guerre habite ceux qui sont venus s'incliner devant l'autel de la cathédrale Saint-Michel, une église du patriarcat de Kiev, connue pour avoir ouvert grand ses portes aux blessés du Maïdan pendant les trois mois qu'ont duré les manifestations qui ont fait tomber le régime du président Viktor Ianoukovitch. «Je prie pour la paix en Ukraine. Car la Russie nous provoque. C'est une épreuve douloureuse que Dieu nous envoie», dit Petro, un étudiant ingénieur de 18 ans.

13 heures. Breaking news, au moins un(e) Criméen(ne) a voté contre le rattachement à la Russie:

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12h30. Manifestation prorusse à Kharkov, ville de l'est de l'Ukraine. On attend une autre manifestation prorusse à Donetsk.

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© Reuters
Midi. Selon plusieurs médias sur place, dont l'AFP, plusieurs journalistes ont été empêchés d'entrer dans certains bureaux de vote à Sébastopol et à Simféropol.

11h30. «C'est un moment historique, tout le monde sera heureux», lance à la presse le premier-ministre pro-russe de la Crimée, Sergueï Axionov, après avoir voté à Simferopol.

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© Photo ReutersSergueï Axionov, le nouveau premier ministre prorusse de Crimée, à la sortie de l’isoloir à Simferopol.
11 heures. A Simferopol, au bureau de vote installé dans le lycée n°14, sans surprise, tous les bulletins visibles répondent oui à la première question, celle qui demande le rattachement à la Russie, rapporte notre envoyée spéciale à Moscou Veronika Dorman. Lire son reportage ici.

10 heures. Quelques-uns des dessins qui circulent sur la Toile.

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8 heures.Les bureaux de vote ouvrent en Crimée. La question posée donne aux électeurs le choix entre «la réunification avec la Russie comme membre de la Fédération de Russie» ou le retour à un statut datant de 1992, et jamais appliqué, d'autonomie élargie vis-à-vis de Kiev. Le statu quo n'est pas proposé.

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© Photo Dimitar Dilkoff. AFPA Bakhtchissaraï, la principale ville de la communauté musulmane tatare de la Crimée.