L'Union européenne a adopté, lundi 17 mars, des sanctions contre 21 personnalités russes et ukrainiennes jugées responsables de l'annexion de la Crimée par la Russie, a annoncé le ministre des affaires étrangères lituanien, Linas Linkevicius. Les ministres des affaires étrangères européens « viennent de décider des sanctions » sous la forme de restrictions de visas et de gels d'avoirs. D'autres mesures devraient suivre dans les jours à venir.

A l'issue du référendum en Crimée sur un rattachement à la Fédération de Russie, les diplomates européens avaient arrêté une première liste de 120 à 130 individus, en raison d'actions qui « menacent l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine ». La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait assuré que l'UE allait envoyer « le message le plus fort possible » à la Russie, tout en réaffirmant que les Européens ne souhaitent pas d'escalade avec Moscou.

Obama sanctionne des hauts responsables officiels russes

Barack Obama a également annoncé qu'une série de responsables russes était désormais visée par des gels d'avoirs. Il s'agit du vice-premier ministre Dmitri Rogozin, de Valentina Matvienko, présidente du Conseil de la fédération, de trois parlementaires et de deux proches conseillers de Poutine, dont son éminence grise, Vladislav Sourkov.

Selon la Maison Blanche, ces sept responsables « sapent le processus démocratique et les institutions ukrainiennes, menacent sa tranquillité, sa sécurité, sa stabilité, sa souveraineté et son intégrité territoriale ».

L'UE pourra-t-elle s'opposer dans les faits ?

Hormis Moscou, aucune capitale n'a reconnu le vote de dimanche. Les Etats-Unis et les pays européens ont tous condamné le référendum comme « illégal », « contraire à la Constitution ukrainienne et aux lois internationales » et se dirigeaient vers l'annonce de sanctions ciblées contre des dirigeants russes et ukrainiens prorusses.

Pour autant, il est difficile d'imaginer comment l'Europe et les Etats-Unis pourront s'opposer dans les faits à l'arrimage de la Crimée à Moscou. Selon une source diplomatique citée par l'AFP, l'UE pourrait presser la Russie en signant le volet politique de l'accord d'association avec l'Ukraine dès le sommet des dirigeants européens à Bruxelles, le 21 mars.

Si la Douma entérine vendredi l'annexion de la Crimée, l'UE envisage aussi de débloquer un troisième train de sanctions, jugées plus dommageables pour la Russie car portant sur les relations économiques et commerciales, mais plusieurs responsables mettent en garde contre les risques de telles sanctions économiques, de nombreux pays européens dépendant très largement des livraisons de gaz russe.