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Charles Fort, 1920.
Charles Fort (1874-1832) est le premier chercheur « sérieux » sur les phénomènes paranormaux, sur les ovnis, etc. Mais il se singularise de ses descendants par son ton mordant, humoristique, provocant et, paradoxalement, sceptique. Pour lui, on ne peut rien prouver sur quoi que ce soit. Robert Benayoun a assez bien défini sa méthode : « la connaissance par l'absurde ». (...) Les hypothèses de Charles Fort paraissent à la fois totalement farfelues et pertinentes. Il s'amuse par exemple à faire ce qu'il appelle de la « Super-géographie », imaginant une « Supermer des Sargasses » d'où tomberaient, depuis l'espace, des poissons (explication proposée pour les pluies d'animaux). Il pense aussi que la Terre a été, par le passé, régulièrement visitée par des extra-terrestres et que nous sommes pour eux du « bétail ». « On nous pêche », écrit-il.

Dans le monde de la science, Charles Fort occupe une position comparable à celle des dadaïstes dans celui de l'art. On a parlé à leur sujet « d'anti-art », on a présenté Charles Fort comme « l'ennemi de la science ». Il partage en effet avec eux le goût de la provocation, de la dérision, une liberté totale de création. Charles Fort ne doit d'ailleurs pas être confondu avec l'ésotérisme ou l'occultisme. « Je ne crois rien de ce que j'écris ». Pour lui, la croyance n'a pas sa place dans la science, seule « l'acceptation temporelle » est envisageable (précisons au passage que la traduction de Robert Benayoum laisse à désirer, puisqu'il fait souvent dire à l'auteur « Je crois que... », là où il prenait au contraire soin d'écrire "I Think...", "my own acceptation...", mais jamais "I believe..."). De la même façon que les dadaïstes ont en fin de compte beaucoup apporté à l'art, Charles Fort semble être le précurseur d'une science en mouvement, prête à se remettre en cause à tout moment, sachant bien à quel point toute connaissance est relative. Il est cité dans le livre L'Énigme Vermeer de Blue Balliet.

Dans l'introduction du Livre des damnés, Charles se décrit comme un « intermédiariste ». « Nous vivons une quasi-existence » écrit-il, dans « un état intermédiaire entre le réel et l'irréel. » (Wikipedia)