La langue de bois fait partie de nos vies mais souvent on l'oublie. L'emploi d'un mot plutôt qu'un autre connote négativement ou positivement nos pensées, en fonction de l'idée, du sous-entendu, ou de la valeur morale qu'on veut donner aux choses. Pour cela, la langue de bois utilise des néologismes, anglicismes, sigles, euphémismes, oxymores et autres figures de style. On ne dit plus : « secrétaire », on dit : « assistante de direction » ; on ne dit plus : « équipe de travail », on dit : « team » ; on ne dit plus : « usagers », on dit : « bénéficiaire » ou « client »...

Les animateurs et participants de la coopérative d'éducation populaire L'orage*, à Grenoble, travaillent collectivement la question de la langue de bois (ou « novlangue »). Ils cherchent à analyser les rouages de sa fabrication, dans le cadre de « formations professionnelles » et d'ateliers de « désintoxication de la langue de bois ».

Un documentaire de Myriam Prévost et Véronique Vila :


Dans les (dé)formations de l'orage, on apprend à déconstruire le langage pour pouvoir agir différemment dans le monde, pour aller vers des façons de faire plus démocratiques, que ce soit dans les activités de loisir ou d'engagement, dans le travail, ou dans les relations.

*L'orage fait parti d'un réseau d'éducation populaire, composé des SCOP Le Pavé à Rennes, le Vent Debout à Toulouse, et l'Engrenage à Tours.