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François Hollande n’y croit plus lui-même
Le vrai enseignement : pour la 1ère fois dans l'histoire du baromètre TNS-Sofres créé il y a 12 ans, plus aucun parti politique français répertorié n'atteint les 30%.


J'attire l'attention des lecteurs sur les résultats d'un sondage TNS-SOFRES d'une importance capitale qui vient d'être publié aujourd'hui 4 septembre.

Contrairement à ce que pensent les Français qui suivent l'actualité politique, le résultat le plus important de ce sondage N'EST PAS l'effondrement sans précédent du couple de l'exécutif.

Pourtant, il est exact que l'on n'a jamais vu, de mémoire d'instituts de sondage, un président de la Ve République aussi massivement rejeté par le peuple français.

Il n'y a plus que 13% des Français (5 points de moins qu'en juillet) à faire confiance à François Hollande, un record sous la Ve République. La défiance augmente surtout à gauche. Pour prendre la mesure de cette défiance vertigineuse, le Figaro rappelle que, vingt-huit mois après leur prise de fonction, Jacques Chirac - sous son second mandat - avait une cote de confiance à 36 %, Nicolas Sarkozy à 39 %, François Mitterrand - premier septennat - à 43 %. Chacun des 3 derniers présidents avait donc, en gros, un soutien 3 fois plus important que celui, désormais infime, dont bénéficie encore François Hollande.

A contrario, 85% des Français ne font désormais pas confiance à l'actuel président de la République pour régler les problèmes du pays. Comme le souligne ce soir le Figaro, « C'est un record absolu », du « jamais vu », et les experts se demandent sérieusement si, à ce niveau de défiance, la parole de François Hollande est « encore audible ».

Le journal cite même une parole tragique d'un conseiller ministériel : « Hollande, ce n'est plus l'enjeu. Il ne se protège pas. À partir du moment où il ne demande même pas un parapluie à l'île de Sein et où il ne cherche même pas à faire interdire le livre de son ancienne compagne, cela veut dire qu'il n'a même plus le souci de sa propre image. »

Il faut se pincer pour le croire car ce témoignage signifie, en clair, que le président de la République semble avoir mentalement jeté l'éponge, comme un dépressif profond assistant à son propre naufrage sans plus réagir.

La situation est d'autant plus inédite et grave que cet effondrement entraîne tout l'exécutif avec lui : le Premier ministre Manuel Valls s'effondre de -14 points en 2 mois, et cela au pire moment puisqu'il vient tout juste d'être reconduit à Matignon pour, prétendument, reprendre les choses en mains !

Le résultat essentiel est ailleurs : plus aucun parti politique français répertorié par TNS n'atteint les 30%

Pourtant, pourtant, l'enseignement le plus important du sondage est encore ailleurs. Car comme le note le directeur de l'unité Stratégies d'opinion de TNS-Sofres, cité par le site Slate, le résultat le plus notable de cette vague de sondage ne concerne pas le couple exécutif mais la cote de popularité des différents partis politiques recensés : UMP, PS, EELV, MoDem, FN, Parti de Gauche, PCF et NPA. (l'UPR, bien entendu, n'est pas recensée).

Ce qui est remarquable, c'est que, pour la première fois depuis 12 ans qu'existe ce baromètre, aucun des partis politiques recensés ne dépasse plus les 30%. Leur cote de popularité, par ordre décroissant, s'établit ainsi :
  • 1) EELV : 30%... contre 67% en février 2009 !
  • 2) MoDem : 29%... contre 56% en mai 2007
  • 3) UMP : 27%... contre 53% en juin 2007
  • 4) PS : 23%... contre 55% en septembre 2012
  • 5) FN : 21%... contre 24% en juin 2012
  • 6) Parti de gauche : 19%... contre 24% en juin 2012
  • 7) PCF : 18%... contre 30% en septembre 2004
  • 8) NPA (ex LCR) : 12% contre... 30% en juin 2009
Le site Slate se lamente de ce résultat sans précédent, en rappelant que, si l'UMP était passée sous les 30% à la fin du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, le PS et les écologistes évoluaient alors autour de 55%. Et qu'en juin 2009, quand le PS avait à son tour touché les 30% au lendemain d'un score très mauvais aux européennes, l'UMP était à 40% et Europe Écologie-Les Verts, symbole d'une alternative potentielle à gauche, à 67%.

En 5e position, le FN repart à la baisse

On notera au passage que l'évolution du FN est très loin de confirmer les communiqués de victoire de ses partisans. Après avoir atteint le score que l'on sait à l'élection présidentielle de 2012 et aux élections européennes de 2014 - du fait de l'hypermédiatisation dont nous avons suffisamment parlé ici même -, certains auraient pu s'attendre à ce que la SARL Le Pen s'impose comme « le premier parti de France » en termes de confiance.

Non seulement il n'en est rien, mais les sondages montrent que le FN régresse depuis quelques mois.

La chose est d'autant plus surprenante que la situation politique, économique et sociale du pays est à ce point calamiteuse, et l'UMP à ce point discréditée, que le FN aurait normalement dû en profiter.

Cette évolution contrariante pour les fanatiques de la Famille Le Pen résulte probablement l'effet conjugué :
  • de la position très déséquilibrée et très anti-arabe prise par le FN au moment du dernier conflit à Gaza, ainsi que des déclarations géopolitiques de M. Chauprade, dignes d'un néo-conservateur américain et partisan du Choc des civilisations ;
Le rififi bat donc son plein dans la municipalité FN de Hayange, comme ce fut d'ailleurs toujours le cas dans toutes les municipalités gagnées par le FN dans les années 90, où la gestion des élus frontistes se termina toujours dans le scandales, les détournements de fonds et les prétoires (Toulon, Vitrolles, Orange, Marignane... Cf. http://www.lavoixdunord.fr/politique/municipalites-fn-le-souvenir-douloureux-des-maires-ia129787b130280n2024006 )

Conclusion : en route vers un bouleversement politique complet et salvateur

Le site Slate conclut avec angoisse, du sondage de popularité sur les partis politiques, que « la situation apparaît aujourd'hui désastreuse pour tout le monde : si François Hollande va très mal, tous ceux qui pourraient un jour lui succéder ne vont pas très bien non plus... »

Ce n'est évidemment pas mon analyse. Cette situation n'est pas angoissante, elle est tout simplement logique. Elle est la conséquence logique du désaveu global qui touche de plus en plus tous les partis politiques français, qu'ils soient directement partisans de la prétendue « construction européenne », ou qu'ils en soient les complices sous forme de leurres proposant une « Autre Europe ».

Ce que le site Slate ne voit pas, et ses « experts » politiques avec lui, c'est que la relève est prête et que la France et le peuple français sont entrés dans une phase de bouleversement politique massif. Ce bouleversement politique massif que les médias euroatlantistes ne veulent surtout pas voir finira tôt ou tard par se produire, malgré eux. Tôt ou tard, il finira par rejeter en bloc la construction européenne et l'OTAN d'un côté, tous les leurres « alter-européistes » et les mouvements extrémistes de l'autre côté.

Si la scène politique va si mal, c'est parce qu'une très grande majorité de nos concitoyens sentent intuitivement qu'ils ne peuvent plus faire confiance à aucun des partis qu'on leur présente continuellement sur tous les grands médias.