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© DRAprès le bisphénol A, les phtalates
Déjà associés à de nombreuses maladies, les phtalates sont désormais accusés de favoriser l'asthme chez les enfants exposés in utero. Pour les plus imprégnés, le risque serait presque doublé, révèle une étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives.

La liste n'en finit pas de s'allonger: déjà soupçonnés de favoriser l'obésité, le diabète et certains cancers, ces perturbateurs endocriniens se voient désormais impliqués dans l'asthme. Si c'est la première fois qu'une étude met en évidence un tel lien, d'autres travaux en avaient déjà fait autant avec le bisphénol A (BPA).

Robin Whyatt, épidémiologiste à l'université de Columbia (New York), et ses collègues ont suivi 300 femmes pendant leur grossesse, mesurant les taux de phtalates dans leur urine. Parmi les enfants nés de ces femmes, l'analyse des 94 diagnostiqués asthmatiques révèle que deux agents en particulier étaient liés au risque de développer cette maladie: le butylbenzyl phthalate (BBzP) et le di-n-butyl phthalate (DnBP).

Chez le tiers d'enfants dont les mères présentaient les taux les plus élevés durant la grossesse, le risque d'asthme était accru de 72% pour le BBzP et de 78% pour le DnBP, par rapport aux enfants les moins exposés in utero. Selon les chercheurs, les phtalates pourraient avoir des propriétés allergisantes, par action directe sur le système immunitaire.

Aux États-Unis comme ailleurs, l'asthme ainsi que d'autres syndromes d'origine allergique ne cessent d'augmenter. En 2012, ils touchaient 9,3% des enfants et 8% des adultes, selon les centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).