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© DRLa malbouffe certes, mais pas seulement
Les antibiotiques, mais seulement ceux à large spectre, favorisent l'obésité chez le jeune enfant, confirme une étude publiée dans la revue JAMA Pediatrics. Le phénomène serait lié à la flore intestinale, qui se met en place au cours des premiers mois de vie.

Voilà qui devrait inciter à réduire plus nettement notre consommation d'antibiotiques. Et qui démontre, une fois de plus, que l'obésité n'est pas qu'une question d'alimentation trop riche. Comme d'autres maladies métaboliques, dont le diabète, elle est liée à la flore intestinale. Or celle-ci, constituée de milliards de bactéries, goûte assez modérément les antibiotiques.

Charles Bailey, du Children's Hospital de Philadelphie (Pennsylvanie), et ses collègues en apportent la démonstration dans leur étude. Menée sur 64.580 enfants de 0 à 2 ans soignés entre 2011 et 2013 dans cet hôpital, elle montre que ceux qui ont reçu au moins 4 traitements par antibiotiques ont un risque accru de 11% de devenir obèses plus tard dans l'enfance.

Élément confirmant cette association, seuls les antibiotiques à large spectre [1], les plus susceptibles de fragiliser toute la flore intestinale, favorisent l'obésité. Aucun effet n'est observé pour ceux à spectre étroit, qui sont ceux recommandés en première ligne dans les infections pédiatriques.

Outre l'obésité, l'excès d'antibiotiques favorise l'antibiorésistance, une résistance des bactéries qui rend les maladies infectieuses de plus en plus difficiles à traiter. Autre effet collatéral, les infections par la bactérie Clostridium difficile, liées à une déstabilisation de la flore intestinale: source de diarrhées nosocomiales parfois mortelles, leur incidence a doublé entre 2010 et 2010 aux États-Unis, révèle une nouvelle étude américaine.

Notes :

[1] Les plus connus sont l'ampicilline, l'amoxicilline, la pénicilline, la tétracycline et la streptomycine.