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© Iturria/Sud-Ouest
Comme à chaque fois, il a fallu le meurtre de quelques juifs dans une synagogue de Jérusalem pour entendre les versions victimaires des représentants d'Israël accuser les Palestiniens de tous les maux et les tenir pour uniques responsables de l'état des choses dans le pays. Quand tout le monde sait que ceci n'est que la résultante d'une infâme occupation qui dure depuis plus de 65 ans...

Comme à chaque fois, il a fallu écouter nos journaleux faire semblant de s'interroger sur le pourquoi et le comment d'une telle tension dans la région, se demandant même - ô la perspicacité que voilà ! - si l'on ne se trouvait pas à l'aube d'une 3è Intifada. Soulignant ainsi la morbidité de ces pervers à l'affût du moindre fait qui pourrait épicer leur bulletin d'informations insipides et faire grimper l'audimat...

Comme à chaque fois, il aura fallu suivre les habituels invités des grands médias venus relayer un méticuleux travestissement de l'information niant ce qui est l'évidence même, à savoir : les seuls réels obstacles à la paix dans la région sont les gouvernements successifs d'Israël et nos Etats complices qui les soutiennent...

Il n'y a là plus rien à démontrer. Tout a été dit. Tout a été écrit. Tout est vérifiable. Tout indique que le projet sioniste de cet État poursuit ouvertement une politique de colonisation effrénée, doublée d'un apartheid odieux, écrasant une population depuis des décennies dans la plus parfaite impunité. Et tout le monde sait - même ceux qui font semblant de l'oublier - que tous ces agissements sont en totale infraction avec le Droit international, et qu'aucun État ne pourrait faire le centième de ce qu'Israël s'autorise à l'encontre des Palestiniens sans que l'ensemble des pays se proclamant « démocratiques » ne lui tombent dessus à coups de sanctions drastiques et immédiates !

Seulement voilà... A force de n'avoir pas rappelé les limites à cet État voyou, personne n'ose aujourd'hui initier la chose, d'autant que les USA, autre État voyou s'il en est, le soutient de toutes parts malgré les gesticulations lamentables des différents secrétaires d'État valsant à tour de rôle dans cette tragi-comédie d'un soi-disant processus de paix inexistant, pour donner le change à la face du monde... avec pour résultat une colonisation qui n'a jamais été aussi rampante, invasive, envahissante et de plus en plus souvent meurtrière. De plus, il faudrait un courage qu'aucun responsable politique et médiatique n'a, préférant se concentrer, s'acharner sur le maillon faible du moment, à savoir, les pays arabo-musulmans dont les ressources pétrolières sont loin d'être étrangères à leur démantèlement programmé. Que pèse donc la vie d'un citoyen Arabe à côté d'un baril de pétrole !? Je vous laisse deviner...

Et maintenant que n'importe quel observateur un peu sérieux qui s'est rendu sur place suffisamment longtemps et a pu voir qu'aucun État palestinien n'est plus viable sur ce qu'il reste des bantoustans de Cisjordanie, le nouvel enjeu de ce plan sordide est désormais la ville de Jérusalem, proclamée « capitale éternelle et indivisible » par ces tarés de sionistes - aussi fous et dangereux que les djihadistes dont on nous rabâche les oreilles ces derniers mois - dont étrangement aucun média ne fait ses gros titres. L'on nous pointe chaque jour tel ou tel jeune européen reconnu sur des vidéos pour sa participation à des exactions sinistres perpétrées par « Daesh » mais on ne pipe mot sur ceux qui reviennent en toute tranquillité au pays après avoir servi dans l'armée israélienne et avoir participé aux massacres de la population de Gaza cet été. La question que les militants de la cause palestinienne doivent se poser d'urgence est de savoir comment contourner ces médias aliénés au grand capital, pour informer les citoyens de ce deux-poids deux-mesures intolérable dans le traitement de l'info. Je pense qu'il y a là un travail essentiel à fournir pour changer les choses.

Par ailleurs, depuis les crimes de guerre perpétrés contre la population exsangue du camp d'extermination de Gaza l'été passé, quelques pays de l'UE semblent soulever une paupière et avancent de manière toute symbolique leur reconnaissance d'un État palestinien. Faut-il s'en réjouir ? Sur la forme, ce sursaut tardif laisse songeur et l'on se dit « qu'il est bien tard »... Sur le fond, de quel État parle-t-on ? De cet archipel démantelé, à la dérive, avec Gaza comme camp d'extermination où sont parqués les plus déterminés ? Et une fois cette reconnaissance prononcée, que feront ces États européens qui auront ainsi rejoint les 135 pays qui l'ont reconnu depuis des décennies !? Ne cherchez pas : nos États européens ne feront rien ! Ils ne feront rien tant que les USA soutiendront Israël... Ils ne feront rien parce qu'ils en sont depuis toujours de zélés complices... Ils ne feront rien parce que les différents gouvernements israéliens ne sont absolument pas intéressés par une solution pacifique qui les contraindrait à des concessions... Ils ne feront rien parce que personne ne se mettra d'accord sur les frontières éventuelles de la Palestine sournoisement démantelée depuis 1948... Ils ne feront rien parce que dans le fond, tout le monde sait qu'un tel État moribond n'est pas viable tant qu'Israël a toute latitude pour intervenir comme bon lui semble sans que personne ne s'y oppose. Et de la sorte, tous nos États et leurs représentants signent par-là leur vile complicité avec Israël. Tous ceux-là sont donc de sinistres collabos ! Et un jour (peut-être ?) seront-ils traînés devant la Justice si tant est que cette dernière émerge des ténèbres, ce qui pour l'heure est loin d'être le cas...

Aujourd'hui, ceux-là préfèrent nous endormir avec leurs commémorations diverses à propos de la « graaande guerre » dont ils affirment l'indispensable devoir de mémoire pour ne pas oublier ni reproduire les mêmes erreurs... quand sous leurs yeux, ils laissent se perpétrer l'innommable ! Ces mêmes pédants cravatés qui prétendent donner des leçons de moralité et de civisme aux peuples dont ils ont la charge sont les premiers à ne tirer aucune leçon de l'Histoire. Suivis par une kyrielle de prétentieux se poussant sur les plateaux télé pour nous étaler leur petite érudition à propos de ce qu'ils auront ressassé sur fiches quelques jours auparavant mais n'ayant, eux non plus, pas le moindre regard sur l'inqualifiable qui se déroule sous leurs yeux. Ces mêmes arrogants toujours en retard d'une guerre, préférant celles du passé où ils ne risquent rien que celles du présent que par lâcheté ils ignorent... quand ils n'en falsifient pas les données ! A vomir, tous autant qu'ils sont...

Personnellement, je ne cède pas à ces visions travesties de la réalité. Et si je regrette profondément certains actes désespérés de la résistance palestinienne qui sait fort bien qu'elle fait le sacrifice d'elle-même, je ne les condamne pas. Et me rappelle, sans faillir, qu'il y a bien un occupé et un occupant. Et je ne renverserai jamais les rôles. Quoi qu'il advienne.

Enfin, j'affirme qu'en l'état actuel des choses, il n'y aura jamais d'État palestinien digne de ce nom aux côtés d'un État israélien. Et tirant mes propres leçons de l'Histoire je pense que l'entêtement et l'aveuglement imbécile des représentants d'Israël les mène lentement à leur propre perte, tant l'Histoire nous indique justement qu'aucun État colonial moderne ne réussit dans son entreprise. Et que tous les empires d'un moment, pétris de leurs certitudes - Angleterre, France, Allemagne, URSS, et USA bientôt... - finissent tôt ou tard par s'effondrer et perdre leur hégémonie. Ce n'est qu'une question de temps. Et face à l'appendice israélien, les Palestiniens le savent fort bien. La différence entre ces derniers et les Israéliens est que, n'ayant plus rien à perdre, ils sont prêts à en payer le prix. Et cela, personne - ou bien peu - de ces irresponsables, ne semble en avoir pris conscience, ni dans quelle mesure...