Le sud-est du Brésil connaît la pire sécheresse des 80 dernières années. Une situation qui alerte de nombreuses autres villes : la déforestation, les températures plus élevées et l'expansion des centres urbains reproduisent ce désastre aux quatre coins de la planète. Ce problème touche des millions d'habitants de cette région, la plus peuplée et développée du pays.

Les précipitations pendant la saison des pluies (d'octobre à mars) ont été insuffisantes. En novembre, dans les barrages de Cantareira, il est tombé 90 mm contre une moyenne habituelle de 161,2 mm.

Poumon économique du Brésil, Sao Paulo a déjà vécu une forte sécheresse en 2001 et une très grave au début des années 60. Les retombées économiques de la crise actuelle n'ont pas encore été calculées, mais des experts mettent déjà en garde sur une panne du système.



Au manque d'investissements et d'infrastructures pour stocker l'eau les années d'abondance, s'ajoutent la surcharge du système Cantareira et la mauvaise gestion, selon les experts. De nombreuses coupures d'eau au coeur de la mégapole et en périphérie.

La plus grande compagnie d'eau de Sao Paulo, la Sabesp, affirme qu'il n'est pas nécessaire de rationner, tout comme le gouverneur de Sao Paulo, Geraldo Alckmin, réélu en octobre. Il a annoncé la construction d'une usine de réutilisation de l'eau et de nouveaux réservoirs de stockage.

Dans d'autres villes de l'Etat de Sao Paulo - où vivent 40 millions de personnes - et où la Sabesp n'opère pas, l'eau a déjà été rationnée.

Certains experts voient la déforestation comme un facteur clé de la sécheresse. La sécheresse exceptionnelle que vit la région sud-est du Brésil, spécialement Sao Paulo, peut déjà être le résultat de la destruction de l'Amazonie, a déclaré à l'Institut national de recherches spatiales (INPE). L'Amazonie exporte de l'humidité et apporte des pluies dans le sud-est, le centre-ouest et le sud du Brésil mais aussi dans d'autres régions de Bolivie, du Paraguay et d'Argentine, à des milliers de kilomètre.

Les scientifiques soulignent également que les fortes pluies en Asie-Pacifique, la température plus élevée des océans et la sécheresse en Californie sont connectées et font partie du même déséquilibre mondial. Les villes de plus en plus peuplées, avec peu de végétation et d'énormes extensions de béton contribuent à ce déséquilibre.

Source : AFP