Traduction : Richard pour Vineyardsaker

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© Inconnu
L'arrêt forcé de la plus grande centrale nucléaire en Ukraine la semaine dernière est-il dû à la crise de carburant du pays ? Cette crise est elle-même le résultat de la crise politique que les parrains occidentaux ont engendré dans le pays suite au coup d'état illégal à Kiev plus tôt cette année.

Le régime de Kiev, soutenu par l'Occident, a affirmé qu'il n'y avait aucune menace pour la sécurité publique ou l'environnement, due à la fermeture du réacteur nucléaire de Zaporijia ,depuis une semaine. Mais, vu le peu de détails diffusés sur la nature de l'incident, et étant donné le manque de fiabilité totale du régime et son absence de scrupules dans d'autres domaines, il y a des raisons d'être extrêmement sceptique.

En outre, les autorités de Kiev ont signalé l'arrêt plus de cinq jours après l'accident. Une telle incompétence fantasque est typique de ce régime. Après tout, dans un accès de bizarrerie sans précédent, il a nommé trois ressortissants étrangers, y compris un citoyen américain, à son cabinet ministériel. Mais pourquoi cette discrétion apparente sur l'accident nucléaire? Que cache-t-elle ?

Rappelons aussi que c'est le pays qui a infligé le pire accident nucléaire au monde lorsque le réacteur de Tchernobyl a explosé en avril 1986. Cette catastrophe a entraîné des milliers de décès dûs au cancer, la contamination radioactive de grandes parties de la Russie et de l'Europe occidentale, et des dégâts estimés à 18 milliards de dollars.

La centrale nucléaire de Zaporijia, contrainte de fermer le 28 novembre, est située sur le fleuve Dniepr dans le sud de l'Ukraine. Elle est non seulement la plus grande centrale dans le pays, elle est également la plus grande centrale en Europe, avec une puissance de 6000 mégawatts. L'Ukraine dépend de quatre centrales nucléaires qui fournissent environ la moitié de ses besoins en électricité.

L'installation de Zaporijia est de loin le plus grand producteur de ces quatre sites nucléaires, selon la World Nuclear Association. Équipé de six réacteurs, elle fournit plus de 20 % des besoins totaux en électricité de l'Ukraine. Le récent arrêt se serait produit dans l'unité 3, un des plus anciens des six réacteurs, commandé en 1987 et approchant de la fin de sa durée de vie de 30 ans.

Lors d'une conférence de presse donnée ce mercredi, cinq jours après la panne de la centrale de Zaporijia, Volodymr Demchishin, le ministre de l'énergie récemment nommé, a déclaré que le problème a été « causé par un court-circuit dans le système de prise de courant ». Il a affirmé que la panne n'était pas liée au système de production d'énergie. Eh bien, nous devons le croire sur parole.

Le ministre a ajouté avec une certaine hésitation: « Je pense que le problème aura été résolu ce vendredi » [une semaine après l'arrêt].

Demchishin a maintenu qu'il n'y avait aucune fuite radiologique due à l'incident [1]. Cette évaluation semble être soutenue par un organisme de surveillance français. Reuters a rapporté: « L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français a dit qu'on n'avait pas détecté de radioactivité inhabituelle en Ukraine ».

Les rapports d'autres médias sur cet accident nucléaire soutiennent qu'un transformateur électrique a sauté, entraînant un arrêt de la production d'électricité, alors que le réacteur a continué de fonctionner normalement. Cela suggère que l'arrêt a été causé par une surtension électrique inattendue.
Alors que le régime de Kiev prétend que rien de fâcheux ou de dangereux ne s'est produit, le fait est que le pays doit nécessairement s'appuyer davantage sur ses installations nucléaires pour générer suffisamment d'électricité, d'autant plus qu'on est au début de l'hiver. Les deux autres principales sources de combustibles pour la production d'électricité en Ukraine sont le charbon et le gaz, qui représentent respectivement environ 40 % et 10 % de la production totale.

Toutefois, les approvisionnements en charbon et en gaz sont gravement perturbés suite à la guerre que le régime de Kiev mène contre l'Ukraine orientale, et à cause de son hostilité envers la Russie. Plus de 80 pour cent de toutes les mines de charbon de l'Ukraine sont situées dans les régions orientales du Donbass, qui sont sous le contrôle des républiques autoproclamées séparatistes de Donetsk et Lougansk.

Le régime de Kiev est à court de stocks de charbon, ses réserves ayant diminué du quart, selon certains médias, et cette pénurie est due au conflit qu'il a déclenché contre la population dissidente du Donbass en avril de cette année. Les projets récents du régime de Kiev d'importer du charbon d'Afrique du Sud et de Pologne ont également dû être annulés, en partie parce que la qualité du charbon de ces pays ne convient pas aux centrales thermiques de l'Ukraine. Les stations ont été conçues pour fonctionner à partir de l'anthracite typique des mines du Donbass. Un autre obstacle découle des litiges dus au non-paiement des importations par le régime de Kiev. Personne ne sera surpris, étant donné l'attitude intolérable du régime de recevoir sans rien donner.

Les dépenses militaires massives engendrées par l'assaut du régime contre le Donbass, depuis sept mois, ont exacerbé les problèmes budgétaires et ont augmenté la dette extérieure du pays. De plus, les dettes impayées de gaz à la Russie pour un montant de 5 milliards de dollars, ainsi que l'hostilité déclarée contre Moscou, ont entravé l'approvisionnement en gaz naturel venant de son partenaire commercial russe, historiquement très important.

Le résultat inévitable est que le régime de Kiev, qui s'est emparé du pouvoir par un coup d'État illégal soutenu par l'Occident en février dernier, a créé une crise énergétique aiguë dans le pays, par ses propres politiques hostiles insensées. La Voix de l'Amérique a rapporté cette semaine que le régime a imposé des délestages dans de nombreuses villes à travers l'Ukraine, afin de maintenir les approvisionnements, de plus en plus limités, en électricité. Avec des températures bien au-dessous du point de congélation, la crise de l'énergie ne peut que s'aggraver.

Cela entraîne une plus grande dépendance à l'énergie nucléaire et à la centrale géante, en particulier de Zaporijia. On peut logiquement supposer que les autorités de Kiev poussent les centrales nucléaires à leur capacité maximale d'exploitation, afin de compenser la baisse désespérée dans la production d'électricité (un cercle vicieux que le régime a lui-même créé). Autant qu'on puisse en juger, l'arrêt sur le site de Zaporijia ne semble pas avoir été le résultat d'une fusion dans le réacteur nucléaire. Mais l'ensemble des centrales nucléaires étant poussé à leur capacité maximale, et peut-être même au-delà, le danger d'un événement catastrophique est de plus en plus probable.

Avec le plein appui de Washington et de Bruxelles, le régime de Kiev, dirigé par des démagogues irresponsables, comme le Premier ministre soutenu par la CIA, Arseni Iatseniouk, et l'oligarque-président, Petro Porochenko, a déjà déclenché une série de catastrophes. Plus de 4 000 personnes sont mortes dans l'assaut militaire de Kiev contre d'autres Ukrainiens, et jusqu'à un million sont devenus des réfugiés.

L'armée de Kiev a lancé des bombes à fragmentation, illégales selon le droit international, sur des zones civiles et déploie des bataillons paramilitaires néo-nazis qui ont commis des crimes de guerre de façon systématique. Un avion civil a été abattu en juillet dernier, provoquant la mort des 298 passagers, très probablement suite aux machinations militaires de Kiev. L'économie et l'infrastructure de l'Ukraine ont été détruites, l'impact de celles-ci étant aggravé par le blocus économique de Kiev contre les régions de l'Est (une punition collective considérée comme un crime de guerre, selon le tribunal de Nuremberg).

Doit-on s'attendre à une catastrophe nucléaire ? Nous ne devrions pas être le moins du monde surpris, car ce régime, parrainé par l'Occident, est un désastre permanent voué à l'effondrement.

Notes :

[1] Passage modifié par rapport à l'original, où manifestement il manque un « no » après « was », dans la phrase « Demchishin maintained that there was radiological leak from the incident. »