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Depuis 2013, la sonde Voyager 1 à quitté la zone d'influence du système solaire, pour entrer dans l'espace interstellaire. Or, elle affronte actuellement une onde de choc d'une durée sans précédent, vraisemblablement causée par une éruption solaire. À l'heure actuelle, les scientifiques ne s'expliquent pas les raisons de cette durée anormalement longue.

On s'en souvient, la sonde Voyager 1, toujours active depuis son lancement en 1977, a vraisemblablement dépassé les limites du système solaire, pour entrer dans l'espace interstellaire au cours de la période 2012-2013.

Mais si l'on pourrait a priori imaginer que le milieu interstellaire est un lieu calme et tranquille, tel n'est en réalité pas le cas. En effet, depuis que la sonde Voyager 1 est sortie des limites du système solaire, elle a eu à affronter trois puissantes ondes de choc, causées par des éruptions solaires : lors de ces trois événements, de grandes quantités de particules électriquement chargées émises par le soleil ont traversé le système solaire, en direction de l'espace interstellaire. Des vagues de particules qui ont à chaque fois fortement perturbé le plasma situé autour de la sonde (le plasma est du gaz ionisé, c'est-à-dire composé de particules électriquement chargées), ce que les instruments encore actifs à bord de la sonde ont pu mesurer.

La première de ces ondes de choc a duré de octobre à novembre 2012, la deuxième de avril à mai 2013, et la troisième a débuté en février 2014.

Problème : il s'avère que cette troisième onde de choc, qui a donc commencé en février 2014, se poursuivait toujours en novembre 2014, selon les dernières données fournies par la sonde Voyager 1. Une persistance étonnante, puisque les deux premières ondes de choc n'avaient duré qu'un à deux mois seulement.

A l'heure actuelle, les scientifiques de la mission Voyager 1 ignorent pourquoi cette onde de choc dure aussi longtemps : "cet événement remarquable fait émerger des questions qui appellent à mener de nouvelles études pour analyser la nature de ces ondes de choc dans l'espace interstellaire", explique l'astrophysicien Leonard Burlaga (NASA, Goddard Spaceflight Center), qui a analysé les dernières données envoyées par Voyager 1.

En attendant, force est de reconnaître que ces ondes de choc sont d'une grande utilité pour les scientifiques. En effet, à chaque fois qu'elles perturbent le gaz ionisé (le plasma, donc) situé autour de la sonde Voyager 1, les perturbations enregistrées par la sonde permettent de mesurer la densité de ce gaz ionisé entourant la sonde. Des données précieuses, car elles permettent de connaître la densité du plasma prévalant dans l'espace interstellaire (une zone que, rappelons-le, la sonde Voyager 1 est le tout premier objet humain à explorer...).

C'est d'ailleurs grâce à ces données que, en 2013, les scientifiques étaient parvenus à la conclusion que Voyager 1 était entré dans l'espace interstellaire. En effet, la densité du plasma mesurée à cette période par la sonde avait révélé une valeur 40 fois plus élevée que les valeurs prévalant à l'intérieur du système solaire. Ce qui avait alors permis aux chercheurs de conclure que la sonde avait bel et bien quitté la zone d'influence du système solaire...