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© GreenpeaceIl est impossible de prévoir avec certitude la réponse du maïs Bt face aux agressions de l’environnement
L'activité génétique du maïs BT et sa teneur en toxines insecticides échappent à toute prévision fiable. C'est ce qui ressort de la nouvelle étude menée par des scientifiques suisses et norvégiens sur le maïs MON810 génétiquement modifié pour produire une toxine insecticide Bt. Les plants étudiés ont été cultivés dans des chambres climatiques et soumis à différents facteurs de stress comme la chaleur, la sécheresse, le froid ou l'humidité.

Ces tests ont permis pour la première fois de mesurer l'impact des conditions environnementales sur l'activité biologique du gène inséré et sur la teneur en nouvelles protéines. Les résultats obtenus sont surprenants. Ainsi, la teneur moyenne en toxine Bt était plus élevée chez une variété GM que chez l'autre. L'une des variétés a multiplié sa teneur en toxines insecticides face au froid et à l'humidité, l'autre pas. Chez une variété, l'activité du gène inséré a considérablement diminué dans des conditions de forte chaleur et de sécheresse, alors que la teneur en toxine Bt n'a pas bougé.
« Ces résultats sont la preuve que les réactions de stress développées par les plantes ne sont pas entièrement prévisibles. Ils ont d'évidentes conséquences pour l'évaluation des risques liés aux maïs MON810 et 1507 ainsi qu'aux autres plantes génétiquement modifiées pour produire une ou plusieurs toxines Bt », déclare Christoph Then de Testbiotech. « Les critères actuels de cette évaluation doivent être revus. Il faudrait aussi suspendre toute nouvelle autorisation de mise sur le marché de plantes GM produisant des insecticides. »
Pour ses contrôles d'autorisation, l'Autorité européenne de sécurité des aliments AESA ne demande actuellement aucune étude systématique sur le comportement des plantes GM face aux stress environnementaux. Il n'existe encore pratiquement aucune recherche sur le métabolisme des plantes techniquement manipulées et sur la manière dont il réagit à l'évolution climatique. Il est pourtant indispensable de disposer de données fiables sur la teneur en protéines Bt dans les plantes si l'on veut évaluer avec précision les effets nocifs sur la santé humaine et animale. Si la teneur BT devait se révéler supérieure aux valeurs admises jusqu'ici, il en découlerait des risques accrus pour les organismes du sol ou pour les chenilles de papillons protégés. La concentration Bt est également importante si l'on veut évaluer correctement les risques pour la santé humaine. Des réactions immunitaires sont apparues à plusieurs reprises déjà lors d'essais de nourrissage avec des plantes transgéniques. Il est probable que ces effets dépendent de la concentration de toxine Bt.

L'étude en question a été réalisée avec le concours de Testbiotech et avec le soutien de la fondation Manfred Hermsen pour la conservation de la nature et la protection de l'environnement.