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© SEBASTIEN BOZON / AFP
Une pompe qui s'emballe, le débarquement illico de la Task force créée après Fukushima pour des interventions d'urgence : un incident bénin, selon EDF...

Ce n'est pas l'avis de Sortir du nucléaire, qui dénonce l'accumulation des informations biaisées et minimisées concernant l'état de la centrale alsacienne. Le réacteur numéro 2 a connu, dans la nuit du 12 et du 13 décembre dernier, l'emballement transitoire d'une turbopompe. La surpression engendrée a provoqué la rupture ou l'endommagement de plusieurs pièces. Le réacteur avait été arrêté pendant une semaine pour les besoins d'une opération de maintenance lourde.

Ces détails figurent dans un document interne qui a été transmis à l'association Stop Fessenheim, membre de Sortir du nucléaire. Il émane de la Task force d'EDF, unité constituée à la suite de l'accident de Fukushima pour les besoins d'interventions rapides relatifs, entre autres, aux problèmes touchant les circuits de refroidissement, et dont la défaillance a été à l'origine de la catastrophe japonaise.

Incident « sans conséquence » pour la sûreté, affirme EDF. Problème grave et dissimulé, s'élève Sortir du nucléaire, qui le rapproche d'un événement récent : la rupture d'une tuyauterie d'eau fin février dans la salle des machines de Fessenheim, qu'EDF avait mis trois jours à signaler à l'Autorité de sûreté nucléaire, mécontente d'une telle entorse à la pratique. Sortir du nucléaire, jugeant que l'exploitant avait largement minimisé la fuite, a déposé une plainte fin avril. « Il n'est pas exclus que nous y rattachions les faits survenus en décembre », indique André Hatz à Stop Fessenheim.

Le rapport Task Force.