Un policier australien risque la prison pour avoir transmis à la presse une bande de vidéo-surveillance dans laquelle on pouvait voir ses collègues tabasser un jeune père de famille. Les policiers en question n'ont, eux, jamais été inquiétés.

Convoqué la semaine dernière au quartier général de la police à Brisbane, l'officier Rick Flori vient d'être officiellement inculpé par la justice de son pays pour «faute dans l'exercice de ses fonctions». L'homme risque désormais sept années de prison pour avoir dénoncé les agissements violents de ses collègues.

La vidéo que Rick Flori a fait fuiter au Brisbane Courier-Mail date de 2012. Dans ce petit film de trois minutes, on peut voir des policiers brutaliser un jeune père de famille de 21 ans. Menotté et à terre, Noa Begic, est frappé par un policier à de nombreuses reprises pendant qu'un second «cop» le maintient. Ces derniers le jettent ensuite sans ménagement dans un fourgon de police avant de nettoyer le sol souillé de sang.

Les charges de «nuissance et obstruction», qui avaient été retenues contre le jeune homme, ont été rapidement abandonnées par la suite. Il a par ailleurs, selon la presse australienne, remporté un arbitrage confidentiel contre la police de l'Etat de Queensland. Pourtant, si le policier qui lui a porté les coups sera en effet forcé de démissionner, aucun des hommes que l'on voit dans la vidéo ne sera en revanche poursuivi en justice.

Ce n'est pas la première fois que la police australienne est ainsi accusée de brutaliser ses détenus. La semaine dernière une vidéo, dans laquelle on pouvait voir des «cops» humilier une jeune femme de 33 ans en la faisant se balader nue dans le commissariat, a ainsi largement fait le tour du web.