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© Jason Alden / Rex Featu/REX/SIPAEn 2014, plus d'un milliard d'hamburgers ont été vendus en France, selon une étude du cabinet Gir
La "junk food" n'a jamais aussi bien porté son appellation. D'après une enquête menée par un magazine américain, il y a des matières fécales dans pratiquement tous les hamburgers. En cause, la viande hachée.

Il y a au moins une (bonne) raison d'arrêter d'avaler des burgers : ils contiennent pratiquement tous de la matière fécale. C'est en tout cas la conclusion d'une enquête réalisée par le magazine américain Consumer Reports. En France, aujourd'hui, près d'un sandwich vendu sur deux est un burger.

Et la consommation de hamburgers est en augmentation constante : en 2000, le rapport était d'un burger pour 9 sandwichs. Selon une étude du cabinet Gira conseil publiée début 2015, 1,07 milliard d'hamburgers ont été vendus en 2014. La fin d'une histoire d'amour ?

Méthodologie : des centaines de kilos de bœuf haché au microscope

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont acheté trois cent boîtes de steaks hachés industriels (200 kg) commercialisés dans une centaine de magasins (épiceries, grandes surfaces, boutiques bio) situés dans 26 villes des États-Unis. Mais comme toutes les viandes hachées de bœuf ne se valent pas, les chercheurs ont analysé aussi 181 échantillons de viande hachée issue de "l'élevage conventionnel", c'est-à-dire nourri à l'herbe et sans antibiotiques (97% de la viande des hamburger aux États-Unis) et 116 échantillons de viande bio, que les chercheurs ont classé dans la catégorie "production durable".

Ce que l'étude a montré : un risque accru d'infections sanguines et urinaires

A partir de leurs analyses, les chercheurs ont constaté que la quasi-totalité de la viande hachée contient des bactéries impliquant une contamination fécale : des entérocoques. Une bactérie qui réside habituellement dans l'intestin de l'homme mais qui peut causer des infections sanguines ou urinaires. Concernant la viande hachée issue d'un élevage "conventionnel" ou "produite de façon durable". Voici leurs résultats :

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© Consumer Reports
Lorsque les scientifiques ont testé la résistance aux antibiotiques des souches bactériennes qu'ils avaient identifiées, ils se sont aperçus que près d'un cinquième du bœuf haché produit de manière "conventionnelle" (industrielle) contenait des bactéries résistantes à au moins trois classes d'antibiotiques. Soit deux fois plus dans la viande hachée produite de façon plus durable et trois plus que dans la viande élevée en plein air.

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© Consumer Reports
Les raisons ? Au moment de l'abattage et de la transformation, les excréments qui se trouvent sur la peau des bêtes ou qui sont restés piégés dans les intestins se retrouvent immanquablement au bout de la chaîne de production. Mais la plupart du temps, ces bactéries sont présentes uniquement à la surface de la viande. De sorte que lorsque vous la faites cuire, la chaleur permet de tuer la majorités de ces bactéries. Mais avec du bœuf haché, les bactéries se mélangent dans la viande. Autrement dit, elles contaminent toute la viande, y compris celle qui se trouve au milieu de votre hamburger.

En outre, il y a aussi ce problème : la viande et le gras utilisés pour fabriquer des steaks hachés proviennent la plupart du temps de différentes bêtes. Un seul échantillon contaminé peut donc finir dans de nombreux steaks.

Ce que cela va changer : le retour du "jambon-beurre" ?

Le magazine américain recommande donc aux consommateurs d'acheter "autant que possible" leur viande hachée sur des chaînes d'approvisionnement alternatives. Et quand vous arrivez à la maison, manipuler la viande avec soin (en évitant tout contact) et faite-la cuire à 160 degré. Sinon, il vous reste le bon vieux jambon-beurre. Bon appétit !