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© West Coast Surfer / Moo/REX/SIPA
Bonjour veau, vache, cochon, couvée, adieu allergies. Le meilleur remède contre l'asthme et les réactions allergiques à la poussière serait, selon une étude... de grandir à la ferme. En raison justement de la poussières, les enfants élevés dans cet environnement sont en effet peu sujets à ces afflictions, comme l'ont mis en évidence des chercheurs belges, dont les travaux ont été publiés jeudi dans la revue américaine Science.

«A ce stade, nous avons mis en évidence un lien entre la poussière dans les fermes et la protection contre l'asthme et les allergies», a expliqué Bart Lambrecht, professeur de médecine pulmonaire à l'université de Ghent en Belgique. «Pour ce faire, nous avons exposé des souris à de la poussière prélevée dans des fermes en Allemagne et en Suisse. Les tests ont ensuite révélé que ces souris étaient totalement protégées contre l'allergie aux acariens, le cas d'allergie le plus courant chez les humains», a-t-il poursuivi.

Prochaine étape, un vaccin contre l'asthme
Plus précisément, l'étude a montré que la poussière « rend la muqueuse des voies respiratoires moins réactive aux allergènes comme les acariens » en raison d'une protéine baptisée A20. Le corps humain produit naturellement cette protéine lorsqu'il se trouve en contact avec la poussière dans une ferme.
Les chercheurs ont examiné un groupe de 2.000 personnes qui avaient grandi à la ferme et constaté que la grande majorité n'étaient pas enclins aux allergies ou à l'asthme. Le reste souffrait d'une carence en protéine A20. Ceux qui développent des allergies « ont une variation génétique du gène A20 qui entraîne une défaillance de la protéine A20 », selon Bart Lambrecht.

La prochaine étape pour les chercheurs est de trouver la substance active dans la poussière qui apporte cette protection, de manière à pouvoir développer des traitements préventif contre l'asthme. «Nous avançons dans la bonne direction pour développer un vaccin contre l'asthme et des traitements contre les allergies (...) mais plusieurs années de recherche seront nécessaires avant qu'ils ne soient disponibles pour les patients», a avancé Hamida Hammad, également professeure à l'université de Ghent.