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© AFPUne patiente aurait été infectée à la suite de rapports sexuels entretenus avec son compagnon, plusieurs mois après sa guérison.
Des traces du virus ont été retrouvées dans le sperme de patients pourtant déclarés guéris et cela environ 9 mois après leur infection. Cela pose la question de la transmissibilité du virus par voies sexuelles.

La trêve pourrait n'avoir été que de courte durée. Quelques jours seulement après que l'OMS (organisation mondiale de la santé) a annoncé la première semaine sans nouvelle contamination par le virus Ebola en Afrique de l'Ouest, il semblerait que le panorama s'assombrisse.

Selon une étude menée en Sierra Leone sur 93 volontaires, infectés puis guéris, le virus pourrait persister dans le sperme au moins neuf mois, soit plus longtemps que ne le pensaient dans un premier temps les chercheurs. Ces traces du virus représentent donc un réel danger pour les partenaires sexuels des survivants qui peuvent, à leur tour, être contaminés, même après de longs mois.

Une femme contaminée par son compagnon

Les participants à l'étude ont fourni des échantillons de leur sperme pendant deux à dix mois après le début de leur infection. Le sperme de neuf de ces hommes testé durant les trois premiers mois était positif au virus, soit 100% du groupe. Plus de la moitié des sujets (26 sur 40), dont le sperme a été testé entre quatre et six mois après leur infection, était positif tandis que 26% (11 sur 43), dont le sperme a été testé entre sept et neuf mois après la maladie, était encore positif, révèle cette étude du ministère de la Santé de Sierra Leone et de l'OMS.

Les résultats de cette étude, publiée par la revue New England Journal of Medicine, sont édifiants et changent la donne en matière de transmission. Les auteurs vont d'ailleurs plus loin en rapportant le cas d'une femme qui a contracté le virus en mars 2015 et qui n'avait eu des contacts avec la maladie que via les rapports sexuels qu'elle entretenait avec son compagnon déclaré guéri. L'hypothèse de la transmission sexuelle semble donc vérifiée et ouvrirait ainsi un nouveau chapitre dans la lutte contre ce virus particulièrement meurtrier.