Comment: Le tableau est bien triste à dresser : jamais, toute époque confondue, les enfants n'ont été soumis à autant d'influences pernicieuses. Un bombardement incessant, délétère, où la nourriture ne nourrit plus mais modifie les comportements, où les références culturelles perverties détournent les aspirations, où la pression scolaire formate les pensées et promeut une compétitivité pathologique. Où la camisole chimique de circonstance vient au secour du Système pour les quelques récalcitrants qui semblent ne pas pouvoir rentrer dans le moule. Objet de toutes les prédations, l'enfant concentre l'attention des influences les plus négatives de notre époque, semble s'il :

enfant traité
Jusque-là, la France pouvait se sentir relativement épargnée par un des plus grands scandales de notre époque : les enfants diagnostiqués soi-disant hyperactifs puis légalement drogués au méthylphénidate, la molécule de la classe des amphétamines et principe actif de la Ritaline, du Concerta ou du Quasym.

Malheureusement, il est temps de se réveiller et de regarder la réalité en face : en seulement deux ans, entre 2012 et 2014, la consommation des 3 médicaments à base de méthylphénidate a augmenté de 70 % (source : CNAMTS - Direction Déléguée à la Gestion et à l'Organisation des Soins (DDGOS), Département des Produits de Santé). C'est une hausse sans précédent. Concrètement, cela signifie une augmentation de 70 % du nombre de boîtes consommées par les enfants. A cette vitesse, la France va vite rattraper les États-Unis où 11 % des enfants et adolescents sont sous Ritaline ou similaire. Est-ce cela que l'on souhaite vraiment ? Parmi les fabricants, c'est le laboratoire Shire qui s'en sort le mieux. Les ventes de Quasym ont augmenté de 154 % en 2 ans ! L' industrie pharmaceutique est suspectée de créer des faux-nez qui agissent sur les pouvoirs publics pour favoriser certains traitements. On ne peut s'empêcher de se poser des questions sur cette situation et la CCDH reste vigilante.

Il y a donc une dérive très grave dans la façon de diagnostiquer des enfants comme étant hyperactifs et de les traiter. Les médicaments - appelons-les drogues - que nous avons mentionnés ont de sérieux effets secondaires : risques cardiaques, hypertension, croissance ralentie, maux de tête, tics de toutes sortes, irritabilité, agressivité, sautes d'humeur et insomnies (voir notice). Cette croissance des prescriptions s'explique par le marketing des laboratoires et aussi par le fait que des médecins généralistes ne respectent pas la loi et prescrivent ces drogues alors que cela leur est interdit, la loi réservant les prescriptions aux seuls médecins hospitaliers. La CCDH appelle à un sursaut pour contrer cette menace toujours grandissante qui pèse sur nos enfants.

Dérive : les écoles deviennent des centres de dépistage de l'hyperactivité

Ce serait la fin de l'école si sa mission pédagogique se transformait en une mission de dépistage des troubles mentaux. C'est pourtant ce qui arrive de plus en plus souvent. La majorité des parents qui acceptent de mettre leur enfant sous Ritaline, ou équivalent, le font sous la pression de l'école directement ou avec l'idée de régler des problèmes avant tout scolaires.

Un médecin décrit fort bien le processus :
« Les parents sont convoqués par l'école qui leur signale des problèmes. Pour que l'enfant bénéficie d'une aide sous forme d'assistant de vie scolaire par exemple, ils doivent passer par une Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), mais ces maisons n'agissent que s'il existe un certificat médical attestant d'un trouble mental. Du coup, les parents font pression sur les médecins pour obtenir un diagnostic d'hyperactivité ou d'autre supposé trouble mental comme la dyscalculie. Le médecin lui-même est coincé. S'il ne rédige pas le certificat, l'enfant n'aura pas d'aide. S'il le rédige, l'enfant est étiqueté malade mental et cette étiquette le suivra tout le long de sa scolarité. »
Même si le piège est d'abord tendu par les psychiatres et la propagande des laboratoires qui sont ceux qui poussent le diagnostic et la consommation de drogues psychiatriques, l'école joue un rôle important auprès des parents. Il est plus facile de médicaliser que d'enseigner à certains enfants. Là où il faudrait une aide scolaire accrue, avec des enseignants supplémentaires, on laisse se gâter les situations individuelles puis on médicalise. Les enseignants font de leur mieux mais c'est tout un système qui s'est mis en place et qui les rend complices de la médicalisation et de la mise sous drogue légale des enfants. Les enseignants et les directeurs d'école ont été et sont encore abreuvés d'une propagande expliquant qu'ils ne sont plus responsables des résultats des enfants puisque ces derniers, qui ne sont pas responsables non plus, souffrent de troubles mentaux. Cette même propagande leur vante les effets supposés bénéfiques du méthylphénidate. Le CHU de Nîmes a même passé un accord avec une école pour aller observer les enfants directement dans leur classe (source : Pourquoi Docteur). Si l'on ne réagit pas, et les enseignants devraient être les premiers à le faire, cette expérience pourrait bien se généraliser. Ne laissons pas l'école se détruire !

Les enfants sous méthylphénidate ont des problèmes de sommeil Une étude publiée dans la revue Pediatrics (d'après une étude de l'Université du Nebraska-Lincoln) indique que le méthylphénidate s'avère nuisible pour le sommeil des enfants, en particulier les garçons, avec des difficultés d'endormissement et un sommeil irrégulier. Cet effet secondaire néfaste à la santé s'ajoute à la longue liste d'effets graves déjà connus : ralentissement de la croissance (jusqu'à 1,5 cm par an !), problèmes cardiaques et vasculaires, irritabilité, agressivité, TOC (Trouble obsessionnel compulsif) et d'autres encore guère plus sympathiques.