Neufs personnes ont perdu la vie dans la nuit du 15 au 16 décembre à Vancouver suite à des overdoses de Fentanyl. Le puissant sédatif fait des ravages au Canada. Les parents d'une victime tirent la sonnette d'alarme. C'est une opiacé encore plus puissant que la morphine. Et au Canada, elle est responsable d'un nombre de décès qui inquiète sérieusement autorités et parents. Le 16 décembre, Gregor Robertson, maire de Vancouver, n'a eu d'autre choix que d'informer la population que neuf personnes avaient trouvé la mort la nuit précédente à la suite de surdoses de fentanyl.

Fentanyl
© GoogleOn s'inquiète et on inquiète : Fentanyl
«Pouvez-vous imaginer la mort de neuf personnes par n'importe quelle autre cause ?», s'est interrogé Adam Palmer, chef de la police de Vancouver.

Un nombre de mort qui explose

Le 14 décembre, les parents d'un jeune homme décédé à la suite d'une consommation excessive de Fentanyl se sont confiés au site de Radio Canada. Il dénonce un système d'aide aux dépendants qui serait défaillant. Leur fils, Wesley Elwick n'avait que 25 ans quand il a été retrouvé en pleine overdose à proximité du centre commercial Portage Place à Winnipeg (sud). Ce vendredi 28 octobre, il frôle la mort et n'est sauvé que par une injection de naloxone.

Il est alors emmené au Centre des sciences de la santé où il passe quelques jours. Le lundi 31 octobre, les parents affirment avoir reçu un appel en provenance de l'hôpital. On leur explique alors que leur fils a été autorisé à quitter l'établissement et a été envoyé en taxi dans une maison de transition gérée par le Main Street Project, une association bien connue dans la ville qui vient en aide aux personnes vulnérables. Wesley Elwick sera retrouvé mort le lendemain dans sa chambre.

Ses parents sont en colère : « On dirait qu'il y a un décalage entre le fait qu'il ait été libéré et le fait qu'il ait été envoyé à Main Street. Je me demande s'il ne devrait pas y avoir quelque chose en place lorsqu'ils quittent l'hôpital, et pas juste qu'ils soient placés dans un taxi », souligne Peter Elwick, le père de Wesley.

L'hôpital se défend de toute erreur et affirme avoir suivi le protocole. Il s'agit notamment d'informer les parents au moment de la remise en liberté de leur enfant et de s'assurer qu'une place est disponible pour lui dans une maison de transition.

Pour Adrienne Dudek, la directrice du Main Street Projet, c'est le manque d'effectifs qui pose problème : « Je pense que ce soir là, les choses auraient pu être différentes si notre équipe avait été composée différemment. »

Selon le chef de la police de Vancouver, 160 personnes sont mortes dans le pays d'une surdose au fentanyl depuis la fin du mois de novembre. Pour toute l'année 2015, 67 personnes avaient perdu la vie.