Après les deux salves de sanctions que Washington a imposées à Téhéran en 2018, les patients traités en cancérologie en Iran ont vu les prix de leurs traitements monter en flèche et leur disponibilité baisser. Médecins et familles témoignent.
cancer
© Capture d'écran Ruptly
D'une part, le président iranien Hassan Rohani affirme que les sanctions américaines imposées à Téhéran n'ont aucun impact sur l'économie nationale de son pays et d'autre part, les Etats-Unis assurent que ces sanctions sont destinées uniquement à atteindre le gouvernement... Mais sur place, les Iraniens sont touchés par ce phénomène : les sanctions feraient en effet monter en flèches les prix des traitements contre le cancer, selon les informations fournies par des médecins sur place à l'agence vidéo Ruptly.

Les médecins mettent particulièrement l'accent sur les très grandes difficultés qu'ils rencontrent pour importer certains traitements qu'ils obtenaient plus facilement auparavant.

Dans certains cas, à en croire ces témoignages, cette importation est rendue purement impossible :
« Quand ils imposent des sanctions à nos banques, l'argent ne peut pas être facilement transféré à l'étranger pour payer les médicaments », déplore ainsi Ali Kazemian qui dirige l'institut de recherche sur le cancer à la clinique Imam Khomeini.
Interrogé par Ruptly, Ali Shokri est un patient traité en cancérologie à Téhéran. Entre sa première chimiothérapie et la deuxième, le prix de son traitement a doublé en passant de 210 euros à 420 euros. Double peine, selon les témoignages recueillis par Ruptly : « Les traitements deviennent très difficiles à trouver par rapport à avant et nous devons maintenant faire le tour des pharmacies pour les trouver », déplore Marjan Shirazi, dont le mari est traité pour un cancer. Et de préciser, elle aussi, que ces médicaments sont devenus « plus chers et plus rares ».

Après que le président américain Donald Trump a retiré son pays de l'accord sur le nucléaire iranien, malgré les mises en garde de l'Union européenne, de la Russie et de la Chine qui sont co-signataires de cet accord, une première salve de sanctions américaines a été actée au mois d'avril et une deuxième est venue renforcer le dispositif de Washington au début du mois de novembre. Ces sanctions visent la production de pétrole, le secteur bancaire et l'import-export maritime.