« L'impérialisme est là-bas au Moyen-Orient et est en train d'écraser les peuples arabes : c'est le sionisme. » (Discours du capitaine Sankara prononcé le 26 mars 1983)
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Thomas Isidore Noël Sankara ne peut se réduire à une icône du patriotisme burkinabé ou à un martyr du panafricanisme. Il est, plus largement, une figure universelle du combat planétaire contre ce que l'on nomme aujourd'hui l'Empire, l'axe mondialiste et sioniste.

À revoir : Alain Soral présente l'ouvrage Anthologie des discours de Thomas Sankara (2012)


Sankara savait d'ailleurs reconnaître ses ennemis, ceux de l'extérieur comme ceux de l'intérieur :
« Qui sont les ennemis du peuple ? C'est encore cette fraction de la bourgeoisie qui s'enrichit malhonnêtement par la fraude, par la corruption, par le pourrissement des agents de l'État ».
À l'origine jeune officier de l'armée d'un pays déchiré par des luttes politiques qui ne semblaient pas vouloir prendre fin, Thomas Sankara connut la prison avant d'être libéré et d'accéder aux responsabilités de son pays par la force des armes. « Assainissement, justice sociale, liberté, démocratie » : telle était sa feuille de route.

Notre homme fut un ennemi acharné de l'impérialisme que subissait le continent africain, conspuant notamment la « Françafrique » ou l'ingérence diplomatique, économique et militaire du gouvernement français en Afrique francophone, et dont Jacques Foccart fut le maître d'œuvre, ainsi que le symbole. Thomas Sankara sut remporter, en à peine quatre ans, un pari crucial, dont la réussite devait conditionner l'indépendance de son pays : parvenir à l'autosuffisance alimentaire de la Haute-Volta. Il en profita pour renommer sa patrie, dont le nom était issu de l'époque coloniale, en « Burkina Faso », ou « pays des hommes intègres » en bon français.

Écologiste précoce et même assez féministe, dans le sens honorable du terme, il fut aussi un des leaders mondiaux de la lutte des non-alignés contre la puissance américaine comme celle des Soviétiques.

Sankara mourut prématurément à 37 ans, victime d'un coup d'État qui mit fin à son pouvoir et à sa vie. C'était le 15 octobre 1987. Il rejoignit alors le panthéon des martyrs de la lutte mondiale pour la liberté.

Méditons sur l'une de ses réflexions, qui n'ont rien perdu de leur pertinence :
« Voyez-vous, l'impérialisme a tort. Mais l'impérialisme est un mauvais élève. Quand il est battu, il est renvoyé de la classe, il revient encore. C'est un mauvais élève. Il n'a jamais appris la leçon de son échec, il n'a jamais tiré la leçon de son échec. »
Lorsqu'on relit les discours de Thomas Sankara dans cette merveilleuse anthologie publiée par Kontre Kulture, on peut au moins convenir d'une chose : rien n'a changé entre hier et aujourd'hui, pour l'Afrique comme pour le reste du monde. Aussi, lire Thomas Sankara, c'est mieux connaître le combat d'un homme qui sacrifia sa vie dans le combat contre l'Empire et pouvoir s'inspirer de son courage dans la perspective des temps à venir.