Manifestation en soutien à la Palestine
© Diane Krauthamer, Flickr, CC BY-NC-SA 2.0Manifestation en soutien à la Palestine en défense de Gaza, le 13 janvier 2024 à Washington DC.
L'audience prévue dans le cadre d'une affaire accusant le président américain Joe Biden, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le secrétaire à la défense américain Lloyd Austin de complicité dans le génocide israélien contre les Palestiniens de la bande de Gaza commencera vendredi.

Un tribunal fédéral américain d'Oakland, en Californie, procédera à l'audience le 26 janvier 2024, juste après que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël de se conformer à plusieurs mesures, y compris de cesser les opérations militaires qui participent d'un génocide.

Plusieurs groupes palestiniens de défense des droits de l'homme et des particuliers ont déposé le dossier avec l'aide de l'organisation à but non lucratif Center for Constitutional Rights (Centre pour les droits constitutionnels). L'affaire, Defense for Children International - Palestine v. Biden, vise à mettre un terme à l'aide et au soutien apportés par les États-Unis à la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza, qui a coûté aux plaignants la vie de membres de leur famille.
" Nous avons perdu tant de proches, mais beaucoup d'autres vivent encore, et nous leur devons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour arrêter ce génocide ", a déclaré Mohammad Herzallah, un plaignant qui a de la famille à Gaza, cité par le Times.
Les plaignants comme Mohammad espèrent que l'affaire contribuera à mettre fin au génocide israélien dans la bande de Gaza.

L'administration Biden cherche à mettre un terme à l'affaire

Malgré la pression intérieure qui s'accumule contre ces actions, l'administration Biden cherche à rejeter l'affaire déposée devant la cour fédérale américaine, selon le Times.

Les hauts fonctionnaires américains impliqués dans l'affaire soutiennent que le procès soulève des questions politiques de fond. Ils affirment que les plaignants demandent l'intervention de la Cour pour superviser des décisions de politique étrangère et de Sécurité nationale prises par l'Exécutif du pays. Les défendeurs affirment que ces questions sont essentiellement de nature politique, puisqu'elles impliquent que le tribunal supervise le jugement de l'exécutif en matière de politique étrangère et de Sécurité nationale, argument qui a fait échouer de nombreuses affaires similaires.

En outre, le gouvernement américain soutient que les plaignants ne sont pas compétents pour déposer une plainte concernant la violation par le fonctionnaire américain de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, affirmant que la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ne "donne pas droit d'action pour un particulier".

Résultats possibles de l'audience de vendredi

En revanche, si l'accusation a gain de cause lors de l'audience d'hier, le tribunal fédéral américain émettra une injonction préliminaire qui obligera le gouvernement des États-Unis à "prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher Israël de commettre un génocide".

Le fondement juridique de l'affaire repose en partie sur la Convention sur le génocide de 1948, un traité signé par les États-Unis, 151 autres États dont l'entité israélienne. La convention oblige les signataires à s'abstenir de commettre un génocide, ainsi qu'à punir et à prévenir de tels actes. Les États-Unis ont ratifié le traité et sont donc tenus de le respecter.

Des responsables américains, dont John Kirby, coordinateur des communications stratégiques du Conseil national de sécurité, ont déjà rejeté les allégations de génocide contre Israël, les jugeant "infondées" lors d'une conférence de presse le 11 janvier.

Ils affirment également que les plaignants n'ont pas suffisamment démontré l'existence de lien direct entre les préjudices présumées et le soutien des États-Unis à Israël, bien que les États-Unis aient été le principal fournisseur de bombes, de missiles et d'obus aux forces d'occupation israéliennes.

Le soutien indéfectible à Israël entache la réputation des États-Unis

Les conséquences de l'aide militaire et politique "indéfectible" de l'administration Biden à l'occupation israélienne commencent à faire surface à la suite de la récente décision de la CIJ. Cet arrêt a mis en lumière plusieurs obstacles et pièges potentiels auxquels les États-Unis et d'autres bailleurs de fonds pourraient être confrontés en soutenant les actes de génocide israéliens.

Cependant, l'administration de Joe Biden n'a pas reconnu la nature génocidaire des multiples crimes israéliens dans la bande de Gaza, pendant 112 jours, et s'est contentée de demander à l'occupation israélienne de faire mieux et de tuer moins de civils. Les représentants américains au Conseil national de sécurité des Nations unies ont également rejeté de nombreuses résolutions appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, en utilisant leur droit de veto. Les États-Unis ont également mobilisé leur marine et leurs capacités militaires pour frapper le Yémen après que ce pays a lancé une campagne militaire en soutien au peuple palestinien.

Article orignal en anglais Al Mayadeen, 26 janvier 2024