La police allemande a arrêté une militante pro-palestinienne pour ses publications sur les réseaux sociaux et a confisqué ses smartphones et ses ordinateurs, dans ce qui constitue, selon les critiques, une atteinte à la liberté d'expression.
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La femme de 41 ans a été arrêtée mercredi matin, après que la police a perquisitionné son appartement au motif qu'elle aurait "utilisé les symboles d'organisations anticonstitutionnelles", a déclaré la police de Berlin dans un communiqué.

Elle est accusée d'avoir publié, à quatre reprises depuis le mois d'octobre, sur les réseaux sociaux des contenus criminels en rapport avec le Hamas et le conflit actuel au Moyen-Orient, tels que le slogan "Du fleuve à la mer", selon le communiqué.

"Lors de la perquisition, trois smartphones, deux ordinateurs et un disque dur ont été saisis. La femme a été détenue pour identification et a été relâchée par la suite", a déclaré la police.

Plusieurs Länder allemands, dont la Bavière et Berlin, ont interdit le slogan "Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre" à la fin de l'année dernière, au motif qu'il serait antisémite, bien que de nombreux militants aient insisté sur le fait qu'il s'agissait d'un appel à l'égalité des droits et à la justice pour les Palestiniens.

L'Allemagne, allié fidèle d'Israël, a sévèrement réprimé les manifestations publiques pro-palestiniennes et a interdit des dizaines de rassemblements pro-palestiniens dans les grandes villes depuis le déclenchement de l'agression israélienne contre la Bande de Gaza.

Plus de 31 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et plus de 73 000 autres ont été blessés, depuis le 7 octobre, dans un contexte de destructions massives et de pénuries de produits de première nécessité.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus qui prive la population de la plupart des denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments, l'exposant, en particulier les habitants du nord de Gaza, à la famine, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes à caractère génocidaire et de garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.