Objet d'une bibliographie scientifique conséquente sur les dangers liés à son absorption, le bisphénol A (BPA) inquiète suffisamment pour justifier son total bannissement des contenants alimentaires à compter de 2014. Reconnu perturbateur endocrinien, il est désormais impliqué dans le développement du diabète de type 2 (1), en parallèle de facteurs tels que l'alimentation et la sédentarité. De fait, l'exposition à certaines substances chimiques dites « diabétogènes » est de plus en plus invoquée pour expliquer la recrudescence de cette maladie chronique dans les pays industrialisés. Publiée le 8 février dans la revue PloS ONE, une étude vient d'établir un lien entre exposition au BPA et apparition du diabète de type 2.

Dirigée par le Dr Angel Nadal de l'Université espagnole Miguel Hernandez Elche, cette étude montre qu'un niveau d'imprégnation en BPA correspondant à celui de la population générale est lié à une libération d'insuline supérieure chez l'homme à celle induite chez la souris par le BPA. Par une action imitant celle de l'œstrogène, ce dernier influe sur la production d'insuline, phénomène qui contribue au diabète de type 2. En outre, l'homme s'avérant plus sensible que la souris, ces résultats peuvent être extrapolés à l'homme. Cette étude corrobore d'autres travaux relayés par le Réseau Environnement Santé (RES), dont une étude réalisée aux Etats-Unis dans le cadre du programme NHANES 2003-2008 (2). Parue en décembre dernier, celle-ci notait un niveau d'imprégnation plus élevé en BPA chez les diabétiques.

Notes

1- Le diabète de type 2 est une maladie chronique, s'exprimant soit par une incapacité du pancréas à produire suffisamment d'insuline, soit par l'incapacité de l'organisme à utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. Il touche aujourd'hui près de 220 millions de personnes dans le monde, contre 30 millions en 1995. Ce chiffre devrait atteindre les 366 millions d'ici 2030.
2- National Health and Nutritional Examination Survey.