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Le groupe de rebelles s’étant emparé du poste de Bab al-Hawa, sur la frontière turque : y a-t-il un Syrien dans la salle ?
Samedi, l'armée syrienne a poursuivi partout ses opérations. Examinons les trois « fronts » les plus sous le feu de l'actualité :

-Damas :

Samedi, l'armée poursuivait ses attaques contre les rebelles. L'OSDH parlait de « tirs nourris » dans le quartier de Mazzeh (à l'ouest de la ville) et de bombardements sur ceux d'al-Qadam (sud) et al-Assali. L'officine établit le bilan de samedi à Damas à au moins 6 rebelles et 13 « civils » tués. On note que l'OSDH ne parle plus de Tadamone, Qaboun, Jobar et d'autres secteurs du sud et de l'est qu'elle présentait encore voici un ou deux jours comme des territoires « libérés » ou soulevés. Comme le disait pudiquement l'AFP samedi soir, « les forces régulières semblent avoir repris la main » à Damas.

En marge, et en illustration, nous vous proposons ce reportage de la chaine syrienne al-Ikhbaryah sur les dernières heures du nettoyage du Midan. Yara Abbas, la journaliste de cette chaine, a accompagné les soldats syriens pendant les dernières heures de leur mission dans le quartier, notamment dans le sous-quartier de Bawabet al-Midan, et en enfilé son gilet pare-balles. Voici la traduction-explication de cette vidéo (merci à Cécila)

- Il y a des tirs, Yara est derrière une voiture, on l'appelle : « Yara, viens ici ! »
- les terroristes ont creusé un grand trou, sans doute le début d'un tunnel, moyen de liaison ou de fuite très utilisé par leurs semblables à Bab Amr et à Homs..
- des sacs de sables installés par les terroristes.
- deux cadavres appartenant à des tireurs sur le toit de la mosquée.
- d'autres cadavres d'ASL sans papiers d'identité sur eux, le soldat dit penser qu'il s'agit probablement de terroristes arabes.
- des armes et des uniformes saisis.
- à l'intérieur, un soldat dit que les terroristes ont commencé à creuser ici.

A la fin, des habitants arrivent, les soldats qui chantent « Nous sommes tes hommes, Sourya ! Sourya Allah Hamiha ! » et une femme chante à son tour une chanson traditionnelle pour la Syrie, son armée et son chef.


Autre reportage, cette fois de Russia Today,qui, le 21 juillet interroge un soldat à Damas, lequel semble faire preuve d'un moral à toute épreuve.


À défaut de pouvoir sérieusement inquiéter l'armée et le gouvernement à Damas, les aspirant-libérateurs sen prennent à des cibles symboliques et plus commodes : selon le correspondant d'al-Alam à Damas, le cerveau principal du programme de la conception des missiles en Syrie, l'ingénieur et docteur Nabil Zoghaib, a été assassiné par des groupes armée de l'opposition qui ont ouvert le feu sur sa voiture particulière où se trouvait également sa famille. Sa femme et un de ses fils seraient morts, et un deuxième dangereusement blessé. Décimer les élites, à défaut de prendre le pouvoir, c'est la « mission de consolation » des bandes qui sont certainement d'opposition, mais fort peu syriennes ; une mission qui rappelle furieusement, soit dit en passant, les méthodes du Mossad en Iran.

-Alep :

L'armée s'apprêtait samedi matin à nettoyer le quartier Salah al-Din (ou Salaheddine, dans le centre de la ville), où les activistes - au nombre de 200 selon l'agence Arabi Press - ont transformé au moins une mosquée en base opérationnelle. Une vidéo de l'opposition, filmée vendredi, montre l'imam appeler au Jihad et toute la salle de prière se soulever comme un seul homme au cri de « Hayy ala al-jihad - «Allez faire le jihad ! » L'imam étant régulièrement relayé au micro par les activistes qui tentaient de convaincre la population du quartier de les rejoindre.Selon nos informations, le quartier de Salah al-Din a commencé à s'agiter depuis que beaucoup d'habitants d'Idleb et ses environs sont venus s'y installer.

L'OSDH affirmait que de « violents combats« , ayant fait « des dizaines de blessés » étaient encours aussi çà la « périphérie » de la ville. Mais des parents d'une des amis du site lui ont dit qu'Alep était calme, avec effectivement des bruits de tirs lointains. La « bataille d'Alep » - l'expression a été employée par les rebelles - s'apparente encore mins que dans le cas de Damas à celles de Stalingrad, de Berlin ou même de Bab Amr...
Ci-dessous les liens sur Alep/Salah al-Din (merci à Cécilia)


http://www.arabi-press.com/?page=article&id=43225

http://www.infosyrie.fr/actualite/action-4/#comment-64350

-Sur les frontières :

Des informations contradictoires couraient samedi sur le poste frontière - un des douze existent le long des 877 kilomètres de frontière séparant la Syrie de la Turquie - de Bab al-Hawa : des source gouvernementales avaient annoncé sa reprise mai selon l'AFP le poste était toujours tenu samedi par un groupe de 150 activistes. Quoi qu'il en soit, le photographe de l'AFP présent vendredi sur les lieux donnent d'intéressantes précisions sur la composition de cette « brigade » revendiquée par l'ASL mais définie par l'agence comme une bande d' »islamistes étrangers » : nombre de ces hommes ont déclaré au photographe qu'ils venaient d'Algérie, de Tunisie, d'Arabie séoudite, des Émirats arabes unis, d'Égypte et même de France et de Tchétchénie ! On compte aussi dans leur rangs ds Africains noirs. Certains ont affirmé au reporter de l'AFP qu'ils se rattachaient au mouvement taliban afghan et à l'AQMI (« al-Qaïda au Maghreb islamique« ) groupe terroriste ayant enlevé des Français au Mali. Vantardises devant un journaliste occidental ? Peut-être. Une chose est sûre : une part importante des combattants revendiqués par l' »Armée syrienne libre » n'a rien de syrien. Mais cela on le savait depuis longtemps, sauf peut-être à l'AFP.

Le Point rapporte le 21 juillet un exploit para-militaire de la bande en question : le détroussage en règle de « dizaines de camionneurs turcs« . Ces derniers ont été contraints de quitter leurs camions, leurs fret a été volé et certains ont du payer une rançon de 700 dollars pour pouvoir récupérer leur camion. Tous mettent en cause l'ASL qui n' rien fait pour empêcher ce brigandage. Mais l'ASL tient-elle vraiment ses troupes ? En tous cas, si elle n'en est pas capable à cent mètres du territoire turc, qu'en est-il dans le reste de la Syrie ?! Décidément, Erdogan n'accroît pas sa popularité en hébergeant des « invités » de cette qualité !

Même incertitude sur la frontière irakienne où, selon l'AFP, les rebelles avaient repris à l'armée le poste de Rabiya, et conservé celui de la principale cille-frontière de Boukamal, sur l'Euphrate et dont on avait annoncé là aussi la reprise par l'armée régulière. Celle-ci contrôlerait en revanche, toujours d'après l'AFP, celui d'al-Walid. Notons que l'AFP, qui n'a personne sur place, est obligée de se contenter des affirmations des uns des autres.

En revanche, selon un haut-responsable jordanien, une tentative rebelle contre le poste-frontière - avec la Jordanie - de Nassib a été repoussée par les militaires syriens.

-Autres secteurs :

Damas a fait oublier Homs, où les rebelles s'accrochent encore à un ou deux quartiers, avec quelques centaines de civils en otage : il y aurait selon l'OSDH des bombardements sur al-Khaledeeye.

Petit flash-back sur un incident survenu le 17 juillet à Rastane, ville à mi-chemin de Homs et de Hama, largement vidée de ses habitants et contrôlée en partie par l'ASL. Comme souvent, la vidéo diffusée par le site anti-ASL Syria Tube est d'origine rebelle : on y voit un officier déserteur présenter deux blindés récupérés sur l'armée et qui tirent contre les positions des loyalistes. Las, très vite les deux chars sont détruits sous nos yeux par les artilleurs de l'armée syrienne, et les cadavres de leurs équipages ramenés dans une habitation pour y recevoir les derniers hommages. En somme, l' »Armée blindée libre syrienne » a été anéantie à Rastane !


(merci à Cécilia, Bwane, Vilistia pour leurs liens et traductions)