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Sa piscine, sa voiture et sa façade sont régulièrement couvertes de matière organique. (JEAN-MICHEL MART / MIDI LIBRE)
Excédé, Gilles Texier cherche, avec son association, des réponses à un phénomène régulièrement signalé. Il n'en peut plus. Depuis quelques mois, cet habitant de Saint-Jean-de-Védas constate régulièrement sur sa voiture, sa piscine et sa façade, des tâches brunâtres et malodorantes.

Une blague de très mauvais goût pourrait-on croire, si ses voisins ne subissaient pas les mêmes nuisances. "En me rendant à pied à mon bureau de vote, les dimanches d'élections, j'ai constaté sur le parcours que les voitures, les panneaux de signalisation et les façades étaient recouverts de ces traces", précise-t-il.

"J'ai compris qu'il s'agissait de matières fécales"

Fort de cette constatation, le Védasien se met en quête de réponses et dépose une main courante auprès des services de la police municipale, qui effectuera les premières constatations.

Il porte une nouvelle fois plainte dans le courant du mois de juin. "J'étais dans mon jardin, torse-nu, et j'ai reçu des particules sur moi. J'ai donc touché, senti, et j'ai compris qu'il s'agissait de matières fécales", déclare-t-il aux gendarmes de Saint-Jean-de-Védas.

Un constat qui fait froid dans le dos et rappelle que des faits similaires avaient été signalés quelques années auparavant dans le Gard et l'Hérault.

Le 12 juillet, ce chauffeur routier devenu apprenti enquêteur prend la tête d'une association. "En son nom, je me suis rapproché d'un avocat et d'un expert judiciaire pour effectuer des prélèvements et enfin prouver la nature de ces particules nauséabondes", explique-t-il.

En parallèle, il contacte le maire de Saint-Jean-de-Védas, le préfet de l'Hérault et le nouveau ministre de la Santé pour les avertir de ses mésaventures. "Aujourd'hui, tout le monde est au courant et j'attends des réponses".

Des avions qui vident leurs toilettes en plein vol ?

"Ces matières fécales qui tombent du ciel ne sont pas le fait des oiseaux, mais bien des avions qui dégazent leurs eaux usées en plein vol."

Une accusation portée par Gilles Texier, et vivement contredite par Allain Monadier, responsable montpelliérain de l'entreprise Latecoer, chargée de l'entretien des avions. "La vidange d'un gros-porteur s'effectue à chaque arrêt grâce à un camion."

Pour ce faire, la trappe de vidange située à l'extérieur de la carlingue doit être déverrouillée manuellement et mécaniquement.

Une explication peu probable donc, d'autant que "toute fuite entraînerait la dépressurisation de l'appareil, automatiquement signalée sur le tableau de bord par un voyant électronique, et consigné au journal des incidents", précise le professionnel, avant de conclure, catégorique : "Les avions sont hors de cause."

Contacté par le plaignant, l'aéroport de Fréjorgues a cependant effectué les vérifications d'usages.