Image
Explosion à la centrale de Fukushima en mars 2011
© AFP PHOTO / HO / NHK
Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par le Dr. Andreas Stohl de NILU (institut norvégien de recherche atmosphérique) a fourni de nouvelles informations sur la quantité de matière radioactive qui a été libérée dans l'atmosphère lors de l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, endommagée par le séisme et le tsunami au Japon en mars 2011.

L'étude montre que les rejets radioactifs sont bien plus important que les annonces du gouvernement japonais, mais également que les piscines utilisées pour stocker les éléments radioactifs ont contribué de manière significative aux émissions de césium 137, un élément extrêmement dangereux tant pour ses propriétés physiques que pour sa longue période radioactive (30 ans). "Il ne fait aucun doute que l'accident de Fukushima est le plus grave accident nucléaire depuis Tchernobyl, notamment en terme d'émissions de xénon 133 et de césium 137", confirme Andreas Stohl.

Les travaux de recherche sont basés sur l'observation effectuée depuis plusieurs stations de surveillance dans le monde, un modèle de dispersion atmosphérique, ainsi que sur les informations concernant le cours des événements lors de l'accident. "Nos calculs sont basés sur environ 1000 mesures effectuées au Japon, aux Etats-Unis et en Europe. Cette étude est la plus complète existant aujourd'hui sur le sujet.", déclare Andreas Stohl.

Tout indique que les rejets de césium 137 ont à la fois commencé et se sont terminés plus tôt que prévu. La quantité libérée est estimée à 36 PBq (unité de mesure de l'activité d'un radionucléide du système international, un pétabecquerel valant dix puissance quinze becquerels). Cela correspond à 42% des rejets de Tchernobyl, ce qui fait de l'accident Fukushima la deuxième plus grosse émission de césium 137. 80% de cet isotope serait parti dans l'océan, tandis que 19% aurait été déposé sur le territoire japonais.

Les résultats de l'étude montrent en outre que les rejets de xénon 133 ont été d'environ 16700 PBq. C'est le plus grand rejet civil jamais enregistré, environ 2,5 fois plus élevé que lors de l'accident de Tchernobyl en 1986. Sa dispersion aurait commencé dès le matin du 11 mars, après le tremblement de terre. Le xénon 133 n'est absorbé que dans une faible mesure par le corps humain, ses effets sur la santé sont donc moins préoccupants. "Il est cependant primordial de comprendre ce qu'il s'est passé durant l'accident.", précise Andreas Stohl.

Cette étude(1) a été menée par des chercheurs de NILU, de l'Université des Ressources Naturelles et des Sciences de la Vie de Vienne(2), de l'Institut Central Autrichien de Météorologie et Géodynamique(3), de l'Université Polytechnique de Catalogne(4), et de Goddard Sciences de la Terre, Technologie et Recherche (Columbia, USA)(5)

Notes
  1. Xenon-133 and caesium-137 releases into the atmosphere from the Fukushima Dai-ichi nuclear power plant : determination of the source term, atmospheric dispersion, and deposition - Atmos. Chem. Phys. Discuss., 11, 28319-28394, 2011 doi:10.5194/acpd-11-28319-2011
  2. BOKU
  3. ZAMG
  4. UPC
  5. GESTAR
Sources Rédacteur

Stanislas MERLET, Mission Scientifique, Ambassade de France en Norvège

Origine



BE Norvège numéro 103 (21/11/2011) - Ambassade de France en Norvège / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68243.htm