Traduit par Diane, relu par jj pour Le Saker Francophone

avions de chasse
© Sputnik/Dmitri Vinogradov
C'est exactement ce que l'Occident craignait en Tchétchénie. A tous égards, c'est comme la réponse occidentale à la campagne russe en Tchétchénie en 1999. Dans les semaines qui ont suivi le début de cette campagne, les experts occidentaux ont émis une série d'affirmations et de prédictions. Ils soutenaient que l'aviation russe bombardait des civils et accusaient le gouvernement russe de crimes de guerre. Ils disaient que l'action militaire russe radicaliserait la population, la dresserait contre la Russie. Ils prédisaient davantage d'attaques terroristes contre la Russie et prédisaient sa défaite.

Toutes ces affirmations et ces prédictions se sont révélées fausses.

La population locale n'était pas radicalisée. Au contraire, elle soutenait le rétablissement du gouvernement régulier et la défaite du djihadisme et du terrorisme. Les gens qui combattent aujourd'hui le djihadisme et le terrorisme dans le Caucase sont principalement des membres de la population locale. La campagne militaire russe n'a pas échoué. Au contraire, elle a réussi, si bien qu'aujourd'hui la Tchétchénie est pacifique et stable.

Quant à la guerre qui provoque davantage de terrorisme djihadiste contre la Russie, le terrorisme djihadiste contre la Russie a commencé avant que la campagne militaire soit lancée. C'est le terrorisme qui a incité la Russie à lancer la campagne, et il a constamment diminué depuis lors.

Nonobstant la fausseté avérée des affirmations qu'ils ont faites au début de la campagne russe en Tchétchénie en 1999, et l'échec complet de leurs prédictions, les mêmes experts occidentaux s'occupent maintenant d'émettre les mêmes affirmations et prédictions au début de la campagne aérienne russe en Syrie.

De nouveau ils prétendent que l'armée de l'air russe bombarde des civils - même si la preuve fait défaut, c'est le moins qu'on puisse dire. Une fois de plus, ils disent que les bombardements russes vont radicaliser la population et la dresser contre la Russie. Une fois de plus ils menacent la Russie avec un terrorisme djihadiste accru, et prédisent l'échec de la campagne aérienne russe. Je ne suis pas prophète. Je ne sais pas comment cela va tourner. Je demande cependant pourquoi on devrait s'attendre à ce que ceux qui ont eu tort auparavant aient raison cette fois.

Il me semble que les experts occidentaux font la même erreur aujourd'hui à propos de la Syrie que celle qu'ils ont commise auparavant à propos de la Tchétchénie.

Ils supposent avec témérité que les populations locales préfèrent le terrorisme et le djihadisme violent à la paix et à un gouvernement normal. Ils fantasment sur l'existence d'une troisième force composée de gens qui s'opposent au gouvernement et de ceux qui le combattent et auxquels ils s'opposent aussi. Que cette troisième force n'ait aucune existence hormis dans leur imagination a été confirmé en Tchétchénie, comme cela s'est confirmé au Vietnam, et c'est indubitablement vrai en Syrie aujourd'hui. Les États-Unis l'admettent.


Commentaire : Comme nous le disions dans un récent article :
La Russie est également accusée de ne s'en prendre qu'aux « rebelles modérés » entraînés par les É-U, rebelles dont la mission est prétendument de se débarrasser de Daesh, puis (on peut le supposer) des forces d'Assad. Mais quels « rebelles modérés » ? La première (et unique) couvée de « rebelles modérés » (une centaine) pondue il y a tout juste un mois - au prix d'un demi milliard de dollars US - a soit déserté, soit été kidnappée, et au final, il n'en reste plus que « 4 ou 5 ». Voilà les « rebelles modérés » que les É-U avaient promis de défendre via des frappes aériennes si Assad osait les toucher. Lâchés sur le territoire syrien depuis la Turquie il y a 3 semaines, ils ont immédiatement cédé leurs armes et leurs véhicules aux « terroristes d'al-Qaïda » et leur ont prêté allégeance.

Partant de là, il est clair que les « rebelles modérés entraînés par les É-U » que le gouvernement étasunien accuse les Russes de bombarder n'ont rien à voir avec les « 4 ou 5 rebelles récemment entraînés et passés du côté terroriste ». Les É-U répugnent à l'avouer ouvertement, parce que c'était un secret d'État jusqu'à mi-2013, mais les « modérés » auxquels ils font allusion sont en fait les quelque dizaines de milliers de mercenaires entraînés par la CIA au Qatar, en Jordanie, en Turquie et ailleurs, officiellement depuis 2012, mais peut-être même avant le début du Printemps arabe.

Le dernier sondage en Syrie et en Irak met en évidence l'étendue de leur erreur. Il montre un soutien très faible à État islamique en Irak et un faible soutien en Syrie. Il montre des majorités écrasantes de Syriens et d'Irakiens rejetant le sectarisme, qui veulent que leurs pays restent unis et qui croient qu'État islamique est une créature des États-Unis.

Il montre une très forte conviction que les conditions en Syrie étaient meilleures avant la guerre.

Étant donné le danger qu'il y a à parler contre État islamique dans les zones qu'il contrôle, le sondage sous-estime presque certainement l'ampleur de l'opposition qu'il suscite. Il montre une claire majorité de Syriens soutenant une position identique, pour l'essentiel, à celle du gouvernement russe : la fin de la guerre, la défaite des terroristes djihadistes, le retour à des conditions de vie pacifiques et des négociations sans conditions préalables entre les diverses factions en Syrie.

Ce qui souligne la véritable crainte des experts occidentaux. Ce n'est pas que la Russie échoue en Syrie, aggravant la situation. Comme en Tchétchénie, leur véritable crainte est que la Russie réussisse, et améliore la situation.