GENÈVE, Suisse — L'ONU s'inquiète d'une détérioration de la situation au Burundi. Le chef onusien des droits de la personne a notamment évoqué des actes de torture, des signes de répression ethnique et les viols collectifs de femmes par des membres des forces de sécurité.

Le pays est plongé dans la tourmente depuis neuf mois, depuis que le président Pierre Nkurunzize a brigué et remporté un troisième mandat que plusieurs jugent inconstitutionnel.

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Zeid Raad al-Hussein a dit vendredi que 423 personnes ont été tuées depuis le 26 avril.

M. Zeid a ajouté que son agence est à analyser des images satellitaires après la découverte de neuf fosses communes présumées. Il a aussi prévenu que la majorité hutu du pays semble de plus en plus s'en prendre à la minorité tutsi.

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« Tous les signaux d'alarme, y compris la dimension ethnique de plus en plus importante de la crise, clignotent au rouge », a-t-il dit.

M. Zeid a demandé la tenue urgente d'une enquête pour faire la lumière sur les événements survenus les 11 et 12 décembre à Bujumbura, la capitale. Des hommes armés avaient alors attaqué trois bases militaires, faisant au moins 28 morts.

L'Associated Press avait à ce moment rapporté que certaines victimes avaient les mains liées dans le dos. Un témoin avait accusé les forces gouvernementales d'être passées de maison en maison, à la recherche de suspects.

Le communiqué que M. Zeid évoque de « vastes violations des droits de la personne » survenues après l'attaque du 11 décembre.
« Le nombre croissant de disparitions forcées, conjointement avec les allégations de prisons secrètes et de fosses communes, est très inquiétant », a-t-il lancé.
Par ailleurs, quatre généraux qui auraient orchestré un coup d'État avorté ont écopé vendredi de peines d'emprisonnement à vie. Les quatre généraux comptaient parmi les 20 anciens officiers et soldats traduits en justice pour leur participation à la tentative de coup d'État, en mai dernier.