Comment: Répétons-le : les attentats, l'État d'urgence, l'atmosphère de peur diffuse entretenue par les médias, tout ça, c'est bon pour les affaires, bon pour les politiciens. Pour rappel, Thales, l'entreprise qui propose ses caméras et ses logiciels "intelligents", est un fabricant d'armes français (drones, armes à infrasons, missiles et autres joyeusetés de ce genre) dont les directeurs fricotent depuis toujours avec nos dirigeants. Ici :
"Les actions de l'industrie aérienne et de la défense sont montées brusquement lundi en réaction aux attaques en France." La branche industrielle du secteur privé de l'État de Surveillance et Militaire gagne toujours, mais surtout quand les jus de guerre des médias commencent à couler.
Que cette technologie de surveillance soit efficiente ou pas, pourquoi s'en soucier ? Les statistiques sont trafiquées, les contrats se signent et voici que l'on habitue le peuple à être constamment surveillé. Et les politiciens trépignent de joie, bien sûr, à l'idée de cet enfer de société totalitaire qu'ils nous préparent.

Marseille
© AFP/ ROBERT GRAHN Bientôt des caméras prédictives pour la vidéosurveillance à Marseille
Jeudi 21 juillet, pour la première fois Daech appelle dans une vidéo de propagande à frapper Marseille, deuxième plus grande ville de France. Son maire, Jean-Claude Gaudin, réclame immédiatement au Premier ministre « une mobilisation accrue et significative de tous les moyens humains et matériels nécessaires à la protection des Marseillais, ainsi que des milliers de visiteurs ou de touristes ».

La cité phocéenne n'a pas attendu d'être officiellement menacée par Daech pour renforcer sa sécurité : le nouveau réseau de surveillance a été installé en 2011 et une convention de coordination a été signée entre la police nationale et municipale. La mairie soutient que la synchronisation des informations entre les différents acteurs, entre autres, a permis de réduire d'un tiers la délinquance de la ville. Mais Marseille veut aller plus loin : la ville va s'équiper de caméras fonctionnant avec un algorithme d'intelligence artificielle.

Le précédent Mexico

Ces caméras dernière génération s'inspirent du dispositif de surveillance installé à Mexico il y a cinq ans par le groupe Thalès. Vingt mille caméras, des drones, des boutons d'alerte installés dans les rues ou encore des détecteurs de coups de feu sont disséminés dans la capitale et coordonnés par un immense centre de commandement. Les résultats semblent concluants : le temps d'intervention des forces de l'ordre aurait été divisé par trois et la criminalité aurait baissé de 10 %.

Ces caméras de surveillance sont optimisées grâce à la fusion de la vidéosurveillance, de la big data (sélection d'informations parmi de nombreuses données) et du deep leaming (apprentissage automatique de l'ordinateur). Dans Les Échos, Marc Darmon, directeur général adjoint de Thales, en charge des activités systèmes d'information et de communication sécurisés, explique :
« Ce qui importe ce n'est pas le nombre de caméras, mais l'intelligence qu'il y a derrière. En effet, l'intelligence artificielle permet, entre autres, à la caméra, après quelques jours d'apprentissage, d'analyser un comportement anormal par rapport à la situation habituelle, comme par exemple si une même personne revient plusieurs fois au même endroit. Mais surtout l'opérateur sait en temps réel ou sont les secours (police, pompiers, ambulances) et peut les diriger, ce qui a nécessité dans Mexico une refonte totale de la chaîne de commandement. »
Marseille, une safe city en devenir

Début mars, le maire de Marseille a interpellé le ministre de l'Intérieur pour avoir « une nouvelle gouvernance de données pour tendre vers la safe city ». Une mise en commun des données (mains courantes, agenda des événements, travaux de voiries...) a été effectuée à l'échelle locale par les institutions, administrations et collectivités des alentours.

À Marseille, ce système global de sécurité se mettrait en place graduellement, soutient le quotidien économique. Dans un premier temps, les caméras pourraient prédire des rassemblements de masse pour ensuite élargir leurs compétences : contrôle en temps réel de la sécurité, repérage des comportements suspects ou des individus fichés S... Mais ce système à un coût non négligeable : 10 à 12 millions d'euros.