Science et TechnologieS


Beaker

Un « mini-cerveau » obtenu à partir de cellules souches

Du tissu cérébral humain qui pourrait servir à étudier des maladies et les premiers développement du cerveau, l'organe le plus complexe du corps humain, a été obtenu par des chercheurs à partir de cellules souches. Mais l'objectif n'est pas de recréer un vrai cerveau humain.

brain
© MADELINE A. LANCASTER/NATUREUn échantillon de mini-cerveau créé à partir de cellules souches humaines.
La recherche sur les cellules souches, autorisée en France depuis quelques semaines et dans plusieurs autres pays dans le monde, avance désormais à grand pas. Des chercheurs autrichiens ont obtenu ce qu'ils désignent comme des "organoïdes cérébraux" composés d'amas de tissus cérébraux en trois dimensions (3D) dans des boîtes de Petri et présentant les caractéristiques du tissu cérébral embryonnaire, d'après leurs travaux publiés dans la revue scientifique Nature.

Autrement dit, ils ont créé ce qu'on pourrait appeler un mini-cerveau. Cette réalisation pourrait contribuer à surmonter les limites de l'observation du cerveau de souris pour étudier les maladies humaines et leurs traitements, selon les auteurs. L'équipe espère que cette méthode permettra aux chercheurs de tester des molécules directement sur du matériel humain et d'obtenir des résultats plus aisément transférables aux patients.

Telescope

Une tempête sur Neptune

Le 8 septembre 2013, l'astronome amateur américain Paul Jones a détecté une tache brillante sur Neptune.

Il s'agit d'une tempête majeure, très rare sur cette planète lointaine. Depuis, la tempête a été retrouvée sur trois autres observations réalisées les 21 et 25 août 2013 par d'autres amateurs. Marc Delcroix, président de la commission planète de la Société astronomique de France, a calculé les éphémérides de visibilité.

La tempête passera au méridien central de Neptune aux dates suivantes : le 10/09 à 22h34 TU, le 12/09 à 22h54 TU, le 14/09 à 23h14 TU, le 16/09 à 23h34 TU, le 18/09 à 23h53 TU, le 21/09 à 0h13 TU.

Nebula

Une « chenille cosmique » de 10 billions de kilomètres capturée par Hubble

chenille cosmique
© Hubble/Nasa

Le télescope spatial Hubble a photographié ce que les scientifiques ont décrit comme une « chenille cosmique » à 4 500 années-lumière de nous.
Il s'agirait en fait d'une proto-étoile entourée d'un nuage de gaz s'étendant sur pas moins de 10 billions de kilomètres. Notre Univers donne parfois à voir de bien drôles de formes et Hubble en a repéré une nouvelle.


A 4 500 années-lumière de nous, dans la constellation du Cygne, le télescope spatial a photographié une « chenille cosmique » ! A voir l'image dévoilée le 29 août, il est vrai que l'objet ressemble un peu à cela avec son noyau brillant et le nuage bleu qui l'entoure, se prolongeant loin derrière. Mais la réalité est encore plus impressionnante.

D'après les estimations des scientifiques, la chenille appelée « IRAS 20324+4057 » s'étendrait sur 10 billions de kilomètres, soit 10 millions de millions de kilomètres. Il s'agirait en fait d'un nuage de gaz qui se trouve en plein processus d'effondrement gravitationnel, donnant ainsi naissance à une proto-étoile (dont le stade d'évolution est encore très précoce). Toutefois, c'est une véritable course contre la montre, ont expliqué les chercheurs, car les étoiles lumineuses existantes se trouvant dans le voisinage du nuage combattent ce processus.

Ces astres extrêmement chauds sont au nombre de 65 et sont visibles sur la droite de l'image. Ils constituent un ensemble appelé Cygnus OB2 et se trouvent à 15 années-lumière du nuage. Mais avec 500 autres étoiles compagnons moins brillantes, ces astres émettent un vent stellaire puissant qui balaie le nuage chenille et l'érode peu à peu. Heureusement, le nuage sait se défendre en capturant le matériau qui entoure son enveloppe extérieure. Ceci lui permet alors de gagner en épaisseur, pour contrer l'érosion.

Une future étoile lourde ou légère ?

Toutefois, les scientifiques ignorent encore s'il sera capable de grossir suffisamment pour empêcher ce procédé. « Seul le temps nous dira si l'étoile formée sera 'lourde' ou 'légère' », ont commenté les chercheurs dans un communiqué de la NASA. Ils entendent donc bien poursuivre les observations qui ont commencé il y a plusieurs années déjà et pas qu'avec Hubble. En effet, la nouvelle image dévoilée est en vérité composée de deux clichés : l'un pris en 2006 dans l'infrarouge par l'un des instruments d'Hubble et un autre pris en 2003 par le télescope terrestre Isaac Newton.

Bulb

Enfermée dans une bouteille depuis 53 ans et arrosée pour la dernière fois en 1972, une plante a créé son propre éco-système

Image
© BNPS.CO.UK
En 1960, par un beau dimanche de Pâque, David Latimer, un génie à la main verte, a planté un jardin dans une bouteille. Une plante qu'il a arrosée pour la dernière fois en 1972 avant de la sceller hermétiquement.

Au cours de ces 40 dernières années, le végétal (Tradescantia) a été complètement coupé du monde extérieur, sans aucune intervention humaine. Mr Latimer indique avoir seulement tourné la bouteille de temps en temps pour changer l'exposition à la lumière afin qu'elle se développe uniformément.

« Sinon, c'est la définition d'un entretien minimal. Je ne l'ai jamais taillé, la plante semble avoir évolué avec pour seule limite, les parois de la bouteille. » Précise David Latimer.

On peut se demander comment une plante peut réussir à survivre sans eau ni nutriments externes pendant près de 40 ans. Apparemment, la plante aurait créé son propre micro-écosystème. Malgré le fait qu'elle soit coupée du monde extérieur, la plante a pu absorber la lumière du soleil pour ensuite la convertir en énergie, assez pour se développer convenablement. Le cycle bien connu de la photosynthèse. Processus dont s'inspire la NASA pour son programme de plantation de jardins dans l'espace.

Bug

Des « Frankenmouches »* pour combattre les nuisibles : des scientifiques prévoient de lancer des milliers d'insectes génétiquement modifiés dans les champs comme alternative à l'usage de produits chimiques

Traduit de l'anglais par le BBB

* en anglais Frankenflies (contraction de Frankenstein et de fly, la mouche)

Bactrocera-oleae-femelle_Mouche de l'olive
© InconnuBactrocera oleae femelle, mouche de l'olive (normale)

Des milliers d'insectes GM mis au point par des scientifiques britanniques sont sur le point d'être relâchés dans les champs européens comme alternative aux pesticides chimiques. Le programme est de relâcher un grand nombre de mouches de l'olive (Dacus oleae, voir photo ci-contre) qui serviraient à tuer les nuisibles sauvages qui endommagent les cultures.

La technologie est l'invention personnelle d'experts de la société britannique Oxitec, qui font valoir que des insectes GM sont meilleurs pour l'environnement que la pulvérisation des cultures avec des pesticides chimiques.

Des critiques craignent cependant que cette création pourrait faire courir un risque sanitaire si les gens mangent les mouches ou leurs larves (?) si elles pénètrent dans les produits alimentaires.

L'expérimentation impliquerait de répandre des mouches de l'olive mâles génétiquement modifiées qui s'accoupleraient avec des femelles sauvages avec pour résultat que toute la descendance femelle mourrait au stade de larve ou d'asticot.

Beaker

L'eau solide qui pourrait révolutionner l'agriculture mondiale

Sergio Rico
© inconnuSergio Rico, ingénieur chimiste mexicain, est l'inventeur de la pluie solide

Sergio Rico, ingénieur polytechnicien mexicain, est l’inventeur de la pluie solide, une potion magique très simple qui pourrait révolutionner l’agriculture mondiale.
Depuis une dizaine d'années, le Mexique subit des sécheresses terribles dans le nord du pays. Sergio Rico, sensible aux problèmes de pauvreté, de famine et de migration, a cherché comment mieux utiliser les faibles pluies qui tombent malgré tout sur ces zones arides.
"En travaillant sur la récupération de l'eau de pluie, déclare Sergio Rico, nous avons trouvé le moyen de la solidifier pour lui donner une autre valeur. Je me suis inspiré des couches pour bébés qui permettent d'absorber un liquide dans un minimum d'espace, et c'est à partir de là que j'ai eu l'idée de transformer l'eau de pluie en la gardant sous forme moléculaire dans un acrylate très absorbant dont la caractéristique est d'emmagasiner jusqu'à 500 fois son poids en eau sans en modifier la structure chimique."
L'eau de pluie, captée des toits, est canalisée vers un réservoir dans lequel il suffit de verser une dose de 1,5 gramme de polyacrylate de potassium pour 1 litre d'eau. En 15 minutes, on assiste au processus de solidification de l'eau. Se produisent alors une ionisation et une précipitation qui permettent aux molécules d'eau de se coller aux polymères, ce qui donne de l'eau en grains, à l'état solide. Avec ce procédé, plus besoin de pompes, de tuyaux, d'énergie électrique, de camions-citernes pour transporter le liquide. L'eau solidifiée peut se mettre dans des sacs en plastique que l'on peut stocker facilement jusqu'à en avoir besoin.

Ladybug

Les microbes intestinaux dirigent aussi l'évolution des espèces

Et si le patrimoine génétique n'était pas le seul à diriger l'évolution des espèces ? En voulant répondre à cette question, des chercheurs américains ont montré que la flore digestive influençait également le processus chez la guêpe. Ce résultat met en lumière les capacités incroyables du microbiote intestinal.

Escherichia coli
© Microbe World, Flickr, cc by nc sa 2.0Escherichia coli, une bactérie intestinale présente chez les mammifères, au microscope électronique. Cette étude suggère que les micro-organismes digestifs influencent l’évolution des espèces chez la guêpe.
Voilà un peu plus de 150 ans paraissait la théorie de l'évolution et de l'origine des espèces de Charles Darwin. L'idée avait fait scandale à l'époque, mais est maintenant universellement reconnue par la communauté scientifique. Ainsi, deux populations d'une même espèce qui vivent dans des conditions différentes s'adaptent peu à peu à leur environnement et finissent par former deux espèces distinctes. Beaucoup de chemin a été fait depuis la genèse de ce postulat. En effet, grâce à l'amélioration des techniques de biologie moléculaire, les scientifiques ont pu décrypter le génome des êtres vivants et mieux comprendre l'origine de l'évolution des espèces.

Des chercheurs de l'université Vanderbilt (Nashville, Tennessee) ajoutent une pièce manquante au puzzle de l'évolution. Ils viennent en effet fortifier un autre concept appelé théorie de l'hologénomique, qui stipule que les organismes évoluent de concert avec leur flore intestinale. Une étude a par exemple montré le rôle des bactéries intestinales dans le comportement sexuel des mouches. Leurs résultats suggèrent que les microbes contenus dans les intestins influencent l'évolution chez des espèces de guêpes parasites. Des recherches précédentes avaient déjà montré que la flore intestinale conditionne les comportements animaux et contrôle le développement de certaines maladies comme le diabète, l'obésité et le cancer. La nouvelle étude parue dans la revue Science va donc encore plus loin, et met une fois de plus en évidence le rôle primordial joué par les microbes.

Bug

Identification d'un mécanisme de sanction entre des fourmis et leurs plantes hôtes

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© Pierre-Jean Malé.Une ouvrière d’Allomerus decemarticulatus en train de découper un bouton d’Hirtella physophora.
Il existe dans la nature de nombreuses formes de mutualisme entre un animal et une plante, les deux partenaires bénéficiant de la présence de l'autre. Bien que les interactions mutualistes génèrent des bénéfices pour les deux partenaires, elles n'en sont pas moins la source de conflits. Des chercheurs du CNRS, de l'Université Toulouse III- Paul Sabatier et de l'IRD viennent d'observer une interaction originale de sanction entre une plante et une fourmi : en Guyane, la plante Hirtella physophora est capable de sanctionner ses fourmis locataires qui l'empêchent de fleurir.

Ces résultats illustrent l'importance des mécanismes de sanction qui permettent d'empêcher un partenaire mutualiste de devenir parasite. Ce travail est publié le 12 juillet 2013 dans la revue Evolutionary Biology.

Magnify

Un canyon géant au Groenland

Image

Vue tridimensionnelle du canyon subglaciaire.
© J. Bamber, Université de Bristol

Un canyon courant sur plusieurs centaines de kilomètres a été découvert sous la calotte glaciaire du Groenland.


Un canyon atteignant 800 mètres de profondeur et 10 kilomètres de largeur court sous la calotte glaciaire du Groenland, depuis la proximité du centre jusqu'à la côte Nord, soit sur plus de 750 kilomètres. C'est ce qu'ont découvert Jonathan Bamber, de l'Université de Bristol, au Royaume-Uni, et ses collègues.

Les chercheurs ont compilé plusieurs décennies de données radar obtenues par avion (à certaines fréquences, les ondes électromagnétiques pénètrent dans la glace et sont réfléchies par le sol). Ils ont ainsi pu reconstituer la topographie de cette partie de l'île.

Comet

Comète ISON : branle-bas de combat sur Mars

Traduit de l'anglais par Didier Jamet pour Ciel des Hommes

JPL_Comète ISON_passage proche de Mars
© NasaLa comète ISON passera relativement près de Mars le 1er octobre 2013.
Partout à travers le monde, les communautés d'astronomes tant amateurs que professionnels bruissent de discussions sur l'approche de la comète ISON. Sur Mars, la NASA se tient prête elle aussi.

Fin novembre 2013, la comète ISON frôlera l'atmosphère solaire et, si elle survit à l'aventure, pourrait émerger de derrière le Soleil sous la forme d'une des plus brillantes comètes de ces dernières décennies.

Mais avant, il faut déjà qu'elle survole Mars.

« ISON rend visite à la planète rouge » confirme l'astronome Carey Lisse de l'université Johns Hopkins. « Le 1er octobre, la comète passera à moins de 11 millions de km de Mars, six fois plus proche qu'elle ne s'approchera jamais de la Terre. »

Les rovers et les satellites actuellement opérationnels sur Mars auront ainsi un point de vue sans doute privilégié sur la comète ISON. Il est cependant encore trop tôt pour dire si Curiosity sera capable de voir la comète depuis la surface martienne. Tout dépendra de son éclat à ce moment là.

Lisse pense que le meilleur candidat de la NASA pour observer ISON sera le satellite MRO. Il est équipé d'un télescope de 50 cm de diamètre, HiRISE. Des observations sont planifiées pour le 20 août, le 29 septembre, et les 1er et 2 octobre 2013.