Page de titre des « Règles à observer par les militaires exerçant dans le corps des gardes-frontières de l’État ukrainien », dûment estampillée par l’Union européenne et le département d’État des USA.
Les personnels appartenant au Service national des gardes-frontières d'Ukraine constituent un vivier de thuriféraires ardents pour les autorités de Kiev. Ce n'est pas le fruit du hasard. Dans le sillage de la « révolution orange », le président Iouchtchenko entreprit alors un tournant, et choisit de gérer sa frontière avec la Russie suivant les directives de l'Union européenne et des États-Unis, visant à faire de son pays la nouvelle ligne de front de l'Otan.
Au début de ce mois d'avril, les gardes-frontières ukrainiens ont considérablement restreint l'entrée, dans le pays, des hommes adultes en provenance de la Russie. Les organisations internationales de défense des Droits de l'homme n'ont prêté pratiquement aucune attention à cet événement. En ce vingt-et-unième siècle, dans ce territoire en proie à la violence et au chaos, qu'on appelait autrefois la République d'Ukraine, la ghettoïsation des populations est une affligeante réalité.
Selon le Service national des gardes-frontières de l'Ukraine, les autorités de Kiev interdisent désormais l'entrée du pays à tous les hommes de nationalité russe, de 16 à 60 ans. Cet oukase vaut également pour les personnes originaires de Crimée et de la ville de Sébastopol (Sont concernés les hommes de 16 à 60 ans, et les femmes de 20 à 35 ans.)
« Cette décision émane d'un gouvernement aux abois ! » C'est ce qu'indique, en substance, dans une interview à l'agence RIA Novosti, Alexander Strakanov, le directeur de l'Institut pour l'étude de la langue, de l'histoire et de la culture de la Russie, de l'Université du Vermont (Lyndon State College). « C'est l'expression d'un jugement défaillant et d'une pensée indigente. Je ne crois pas que les gens de cette clique gouvernementale autoproclamée de Kiev comprennent ce qu'ils sont en train de faire. »