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Fireball 5

Les comètes de 2013, les nouvelles et les « perdues et retrouvées »

Ce n'est pas deux comètes que nous aurons l'occasion de suivre durant l'année 2013, mais quatre, car deux ont été redécouvertes cette année après avoir « disparues ». Cette liste ne contient néanmoins pas la comète ISON qui devrait frôler le soleil en novembre 2013.

Space comet
© Inconnu
P/2013 A2 (Scotti)

Une nouvelle comète a été découverte par J. V. Scotti sur les images CCD obtenues le 06 Janvier 2013 avec le télescope de 0,9-m f/3 du Steward Observatory, Kitt Peak. La nature cométaire de l'objet a été confirmée par les observations de J. V. Scotti et T. H. Bressi (LPL/Spacewatch II), et de celles de N. Howes et E. Guido obtenues le 08 Janvier via le Ritchey-Chretien de 2.0-m f/10.0 du Haleakala-Faulkes Telescope North, après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center. Peter Phelps (Hazelmere School, UK) a utilisé le Faulkes Telescope South un peu plus tard dans la journée pour aider à confirmer la nature de l'objet.

Les éléments orbitaux préliminaires de la comète P/2013 A2 (Scotti) indiquent un passage au périhélie le 16 Mai 2013 à une distance d'environ 1,9 UA du Soleil, et une période d'environ 10 ans.

Minor Planet Center (MPEC 2013-A45)

Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 23 Février 2013 à une distance d'environ 2,1 UA du Soleil, et une période d'environ 8 ans.

Minor Planet Center (MPEC 2013-A85)
Scully Cfa Harvard
JPL Nasa
Remanzacco blogpost

P/2012 WA34 (Lemmon-PANSTARRS)

Un objet ayant l'apparence d'un astéroïde a été découvert le 26 Novembre 2012 dans le cadre du Mt. Lemmon survey, répertorié comme tel sous la dénomination de 2012 WA34, et le 07 Janvier 2013 par l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System), quand des caractéristiques cométaires ont été notées par M. Micheli (Mauna Kea) lors d'observations de confirmation de l'objet après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center. Des observations supplémentaires de Pan-STARRS datant du 26 Septembre 2011 ont également été identifiées.

Les éléments orbitaux de la comète P/2012 WA34 (Lemmon-PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 24 Janvier 2013 à une distance d'environ 3,1 UA du Soleil, et une période d'environ 10,5 ans.

Minor Planet Center (MPEC 2013-A66)
Scully Cfa Harvard
JPL Nasa

P/2005 YQ127 = 2013 A3 (LINEAR)

La comète P/2005 YQ127 (LINEAR) a été retrouvée les 07 et 18 Janvier 2013 par Jim V. Scotti (LPL/Spacewatch II).
Découvert initialement le 28 Décembre 2005 par le télescope de surveillance LINEAR, et répertorié en tant qu'astéroïde sous la dénomination de 2005 YQ127, cet objet avait montré par la suite des caractéristiques cométaires. La comète P/2005 YQ127 (LINEAR), qui était passée au périhélie le 04 Novembre 2005 à une distance de 1,9 UA du Soleil, avait été observée pour la dernière fois le 19 Mars 2006.

Les éléments orbitaux de la comète P/2005 YQ127 = 2013 A3 (LINEAR) indiquent un passage au périhélie le 05 Juin 2013 à une distance d'environ 1,9 UA du Soleil, et une période d'environ 7,58 ans.

Minor Planet Center (MPEC 2013-B18)
Scully Cfa Harvard
JPL Nasa

P/2006 K2 = 2013 B1 (McNaught)

La comète P/2006 K2 (McNaught), découverte initialement par Rob McNaught le 22 Mai 2006 dans le cadre du Siding Spring Survey et observée pour la dernière fois le le 20 Août 2006, a été retrouvée les 19 et 20 Janvier 2013 par J. V. Scotti (LPL/Spacewatch II).

Les éléments orbitaux de la comète P/2006 K2 = 2013 B1 (McNaught) indiquent un passage au périhélie le 02 Août 2013 à une distance d'environ 2,1 UA du Soleil, et une période d'environ 7,1 ans.

Minor Planet Center (MPEC 2013-B58)
Scully Cfa Harvard
JPL Nasa

Date des PASSAGES au PERIHELIE des COMETES Date, Périodes de révolution, Distance au Soleil
COMETES - Magnitudes prévues pour les prochains mois
Liste des comètes potentiellement observables - éléments orbitaux

Magnify

Un scientifique veut redonner vie à l'homme de Néandertal

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Il a la barbe bien fournie, l'air débonnaire et le sourire franc. En apparence, George Church n'a donc rien du savant fou. D'autant plus qu'à 58 ans, ce professeur de génétique à Harvard est l'un des pionniers d'une branche un peu particulière de la science: la biologie synthétique, dont le but est de recréer certains des organismes in vitro, grâce à de l'ADN.

Son nouveau dada, redonner vie, pourquoi pas, à l'homme de Néandertal. C'est ce qu'il explique dans une interview au magazine allemand Der Spiegel publiée le 18 janvier. D'après lui, et il est bien placé pour le savoir, les technologies dont nous disposons nous permettraient de cloner des membres de cette espèce d'homme disparue il y a environ 28.000 ans.

Lire et écrire de l'ADN sont des procédés désormais suffisamment rapides pour que cela ait lieu de son vivant, affirme-t-il. Seule ombre au tableau, il faudrait déjà savoir comment cloner des humains, mais aussi se l'autoriser. Néanmoins, Church estime que cela devrait être possible rapidement. Quant à la législation, si elle interdit le clonage humain dans certains pays comme l'Allemagne ou la France, il affirme que ce n'est pas le cas partout et n'exclut pas que les lois puissent changer.

Galaxy

La lumière venue de l'ombre

Une nouvelle image évocatrice de l'ESO montre un nuage sombre dans lequel de nouvelles étoiles se forment avec un amas d'étoiles brillantes qui ont déjà émergé de leur nurserie stellaire de poussière. Cette nouvelle image a été prise avec le télescope MPG/ESO de 2,2 mètres à l'Observatoire de La Silla au Chili. Il s'agit de la meilleure image jamais réalisée en lumière visible de cet objet peu connu.

Sur la gauche de cette nouvelle image, il y a une colonne sombre ressemblant à un nuage de fumée. Sur la droite brille un petit groupe d'étoiles lumineuses. Au premier regard, ces deux structures ne pourraient pas être plus différentes l'une de l'autre, mais elles sont en fait étroitement liées. Le nuage contient une quantité considérable de poussière cosmique froide. Il s'agit d'une nurserie où de nouvelles étoiles sont en train de naître. Il est probable que le Soleil s'est formé dans une région de formation stellaire similaire, il y a plus de quatre milliards d'années.

Ce nuage est appelé Lupus 3. Il se trouve à environ 600 années-lumière de la Terre dans la constellation du Scorpion. La zone montrée ici fait environ cinq années-lumière de large.

Le nuage sombre Lupus 3 et les jeunes étoiles chaudes qui y sont associées
© ESO/F. ComeronLe nuage sombre Lupus 3 et les jeunes étoiles chaudes qui y sont associées

Galaxy

Les étoiles binaires à grande séparation sont un danger pour les systèmes planétaires

Une équipe internationale d'astronomes, dont un chercheur du LAB1 (CNRS/Université Bordeaux 1), a montré que les systèmes planétaires avec des étoiles binaires à grande séparation sont particulièrement sensibles aux perturbations violentes et favorisent l'éjection d'une ou de plusieurs planètes gazeuses (comme Jupiter et Saturne) dans l'espace interstellaire.

Ce résultat sera publié le 17 janvier dans la revue Nature.

ouleversement d'un système planétaire d'étoiles binaires à large séparation, sous l'effet de perturbations galactiques
© Nathan Kaib - Cnrs-InsuCe film montre deux simulations du bouleversement d'un système planétaire d'étoiles binaires à large séparation, sous l'effet de perturbations galactiques. A gauche, une vue de l'extérieur montrant l'orbite autour de notre système solaire d'une étoile binaire hypothétique de 0,1 masse solaire, avec une séparation initiale orbitale de 10 000 UA. A droite, une vue rapprochée des orbites de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Lorsque l'orbite de la binaire devient excentrique, cela peut éventuellement exciter les orbites de planètes et Uranus et Neptune sont alors éjectées du système solaire.

Galaxy

Les modèles météorologiques d'une naine brune

A l'aide des télescopes spatiaux Hubble et Spitzer, des astronomes ont sondé l'atmosphère tumultueuse d'une naine brune nommée 2MASSJ22282889-431026, créant la « carte météo » la plus détaillée à ce jour de cette catégorie de corps froids ayant la forme d'une étoile.

Vue d'artiste illustrant la naine brune nommée 2MASSJ22282889-431026.
© Nasa / JPL-CaltechVue d'artiste illustrant la naine brune nommée 2MASSJ22282889-431026.
Les vues montrent des nuages de dimension planétaire poussés par le vent, qui enveloppent ces mondes étranges. Les naines brunes se forment à partir de la condensation de gaz, de manière similaire à des étoiles, mais manquent de masse pour fusionner des atomes et produire de l'énergie.

Au lieu de cela, ces objets, que certains appellent des étoiles ratées, sont plus semblables aux planètes gazeuses avec leurs atmosphères complexes et variées. Cette recherche est une étape vers une meilleure compréhension non seulement des naines brunes, mais aussi de l'atmosphère des planètes hors de notre Système solaire.

Evil Rays

Des chercheurs indiens en pointe dans la lutte contre le cancer

Illustration cellule cancéreuse
© Inconnu

La recherche contre le cancer n'est plus seulement l'apanage des pays développés et l'Inde commence à s'illustrer dans ce combat. Une équipe de chercheurs indiens, dirigée par le Docteur Raghavan Sathees, de l'Institut Indien des Sciences de Bangalore, a identifié une molécule très prometteuse dans la lutte contre le cancer : la SCR7.

On sait que la cassure du double-brin de l'ADN entraîne une altération de certains gènes qui peut ensuite provoquer des cancers. Cette altération est principalement réparée par deux mécanismes : la recombinaison homologue et non homologue.

Ces chercheurs ont montré que cette molécule, la SCR7, permet l'inhibition de la ligase IV, dans le cadre du mécanisme de recombinaison non homologue, et induit ainsi l'apoptose - le « suicide » - des cellules cancéreuses.

Plus important encore, la SCR7 entrave la progression tumorale dans des modèles murins et potentialise les effets thérapeutiques des traitements classiques, radiothérapie ou chimiothérapie. Cette molécule pourrait donc être utilisée contre des tumeurs qui ne répondent pas aux traitements habituels.

Source : The Indian Express, « Indian scientists identify molecule to help cancer treatment »

Eye 1

Big Brother : une puce biométrique alimentée par votre portable !

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Des scientifiques de l'université d'Oregon aux Etats-Unis viennent de développer une puce biométrique de la taille d'un timbre poste alimentée uniquement par les radiofréquences des mobiles. Cette puce autonome peut mesurer une multitude de paramètres biologiques, comme le rythme cardiaque, la température ou les calories dépensées.

Cette puce biométrique utilise le couplage inductif par résonance magnétique, une technologie similaire à celle qui permet de recharger certains mobiles par induction. Elle est capable de capter les ondes du téléphone dans un rayon de 5 mètres.

En outre, cette puce aurait un coût d'environ 20 centimes d'euros, bien inférieur à celui des systèmes concurrents. Compte tenu de sa petite taille et de sa faible épaisseur, cette puce pourrait facilement être placée sur n'importe quel endroit du corps pour mesurer et transmettre des signaux biologiques.

Les chercheurs précisent enfin que cette puce peut également exploiter, le cas échéant, d'autres sources d'énergie interne, comme la chaleur corporelle ou le mouvement. Cette technologie pourrait être commercialisée à compter de la mi-2013.

Apple Green

Les OGM, bientôt subventionnés au nom de la lutte contre le réchauffement ?

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Les engrais industriels contenant de l'azote émettent un gaz à effet de serre extrêmement puissant, qui contribue au dérèglement climatique. Une firme californienne a mis au point des plantes OGM capables de limiter ces émissions de gaz. Le procédé vient d'être homologué par l'Onu. Les entreprises, telles Monsanto, qui développeront ces OGM, à grand renfort de pesticides, pourront bénéficier de financements estampillés « climat ».

L'entreprise Arcadia Biosciences, basée en Californie, a mis au point un procédé permettant, selon elle, aux plantes de mieux « fixer » l'azote, très présent dans les engrais industriels et fortement émetteur de gaz à effet de serre. Mais pour rejeter moins d'azote dans l'atmosphère, ces plantes sont modifiés génétiquement. Ce procédé, dénommé « Nitrogen Use Efficiency » (NUE), vient d'être homologué, le 19 décembre dernier, par le Conseil exécutif du mécanisme de développement propre (MDP) qui dépend de l'Onu.

Or, ce mécanisme est censé favoriser les investissements des entreprises des pays industrialisés dans des technologies moins polluantes en leur accordant en échange des « droits à polluer ». Concrètement, cela signifie que les plantations agricoles où auront été semées des plantes génétiquement modifiées par ce procédé, pourront obtenir des certificats de réduction d'émissions de gaz à effets de serre valorisables sur les marchés du carbone. Une entreprise investissant dans ces OGM pourra donc en bénéficier.

Light Sabers

Les voyages dans l'hyperespace, ce n'est pas vraiment comme dans Star Wars !

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© University of Leicester
Selon quatre étudiants en Physique de l'université de Leicester, les sauts dans l'hyperespace ne ressembleraient pas vraiment à l'image que l'on s'en fait grâce notamment au film Star Wars et au célèbre Faucon Millenium.

Commentaire: Ceci dit, les physiciens élaborent des hypothèses avec les connaissances qu'ils ont. A quoi peut ressembler le passage d'une densité à une autre par exemple ?


People

L'effet témoin approché par la réalité virtuelle

Une fillette passe devant un SFD
© Wikimedia CommonsUne enfant perçoit un homme allongé sur le trottoir. On ne connait pas sa réaction mais probablement, elle l'ignore.

L'effet du témoin est un grand classique en psychologie. Si vous habitez une grande ville, vous en avez sûrement déjà été témoin ou même participant : plus il y a de monde à un endroit donné, moins il y a de chances que quelqu'un intervienne si une personne est en détresse dans cet endroit. Si un jour vous êtes agressé ou subitement malade et avez besoin d'aide, la meilleure « astuce » pour vous tirer d'affaire est de désigner une ou plusieurs personnes pour leur demander spécifiquement leur assistance (idée de Cialdini).

Cet effet a été identifié lors d'une célèbre affaire criminelle (Kitty Genovese : des dizaines de personnes n'ont rien fait pour aider une femme qui a été agressée plusieurs fois en pleine ville jusqu'à en décéder) en particulier. Depuis, il y a eu de nombreuses études sur le sujet, mais elles ne sont pas toujours très aisées à mener de manière objective et l'on peut légitimement se méfier des conclusions. La majorité des expériences consistaient à faire semblant qu'on est en détresse ou agressé grâce à des acteurs. Il n'est toutefois pas toujours évident d'estimer l'authenticité de la réponse.