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Nebula

L'expérience AMS mesure un excès d'antimatière dans l'espace

La collaboration internationale du spectromètre magnétique Alpha AMS, qui implique le CNRS pour la partie française, publie ses tout premiers résultats dans sa quête d'antimatière et de matière noire dans l'espace. Les premières observations, basées sur l'analyse de 25 milliards de particules détectées durant les 18 premiers mois de fonctionnement, révèlent l'existence d'un excès d'antimatière d'origine inconnue dans le flux des rayons cosmiques. Ces résultats pourraient être la manifestation de l'annihilation de particules de matière noire telle qu'elle est décrite par certaines théories de supersymétrie, même si des analyses complémentaires seront nécessaires pour vérifier une telle origine révolutionnaire.

Située à bord de la Station Spatiale Internationale, l'expérience AMS est un détecteur de particules dont le but est l'étude des rayons cosmiques. Les rayons cosmiques sont des particules chargées telles que des protons ou des électrons, qui bombardent en permanence notre planète. Les positons, quant à eux, sont des particules d'antimatière qui ressemblent de très près à des électrons, mais qui s'annihilent avec eux et sont de charge opposée. Les premiers résultats de l'expérience AMS indiquent ainsi avec une précision sans précédent la présence d'un excès de positons dans le flux des rayons cosmiques. Il apparaît que la fraction de positons augmente de façon continue de 10 GeV à 250 GeV. Cette variation ne peut pas être expliquée par la seule production de positons secondaires, c'est-à-dire par ceux résultant uniquement des collisions des noyaux d'hydrogène avec le milieu interstellaire. D'autre part, les données ne montrent pas de variation significative temporelle ou d'inhomogénéité spatiale. Ces résultats ont été obtenus à partir d'un an et demi de données qui ont permis l'enregistrement de 25 milliards de particules incluant 400,000 positons dans des énergies de 0.5 GeV à 350 GeV.

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Néandertal et Homo sapiens : une preuve d'hybridation

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Restes de la mandibule de l'Homme de Néandertal découvert à Riparo Mezzena, un abri sous roche du Paléolithique moyen, dans le Lessini Monti en Italie. La protubérance du menton suggère une parenté avec Homo sapiens. ©Silvana Condemi et al., Plos One
Voilà peut-être bien les premières preuves morphologiques que l'Homme moderne, Homo sapiens, s'est reproduit avec l'Homme de Néandertal. L'analyse des restes d'un Néandertalien a révélé que sa mâchoire présentait des caractéristiques de l'Homme moderne. Il serait le premier individu hybride jamais découvert.

Avons-nous du sang néandertalien ? Il pèse toujours un mystère sur la date d'arrivée en Europe de l'Homme moderne (Homo sapiens) et sur le rôle qu'il a joué dans la disparition de l'Homme de Néandertal. Ce dernier résidait sur le vieux continent depuis près de 200.000 ans, et a disparu voilà 30.000 ans. Des études antérieures ont montré que l'ADN d'Homo neanderthalensisprésentait un niveau de métissage avec l'Homo sapiens de 4 %. Un taux si faible que ces ressemblances génétiques pourraient simplement provenir d'un ancêtre commun ayant vécu en Afrique.

Dans ce contexte riche d'incertitudes, une équipe de l'unité Anthropologie bioculturelle, droit, éthique et santé (Ades) du CNRS s'est intéressée aux restes d'un individu vivant dans le nord de l'Italie voilà 40.000 à 30.000 ans. Ses os étaient entreposés au Museum d'histoire naturelle de Vérone, depuis 1957 ! Ils pourraient pourtant être les restes du premier hybride jamais découvert d'une femme de Néandertal et d'un homme Homo sapiens.

Bug

Les propriétés des fils d'araignées enfin égalées artificiellement

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Pour la première fois, des fibres synthétiques possédant des propriétés mécaniques identiques à la soie d'araignée, qui leur confèrent ainsi une résistance à la traction et une extensibilité élevée, ont été commercialisées. Ce nouveau type de fibre ultra résistant, déposé sous le nom de "BioSteel", est un produit de la société AMSilk, qui repose en grande partie sur le travail de recherche et de développement du professeur Thomas Scheibel, du département des biomatériaux de l'Université de Bayreuth (Bavière). Le fruit du travail de l'équipe de M. Scheibel a été présenté lors d'une conférence de presse par Martin Zeil, Ministre bavarois de l'économie, des infrastructures, des transports et de la technologie.

La combinaison des propriétés du fil d'araignée n'avait encore jamais pu être recréée avec des fibres artificielles. Ainsi, des caractéristiques, comme par exemple l'énergie nécessaire avant rupture, qui est trois fois plus importante dans la soie naturelle que dans le nylon, ont pu être égalées. La production est également durable, les anciennes fibres étant de surcroît recyclables et, surtout, leur composition est inoffensive pour le corps humain (absence de réaction immunitaire).

Water

De l'eau supercritique dans la croûte terrestre

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L'eau est présente sur la planète Terre en grande quantité, et sous trois états: solide, liquide, gazeux. L'eau située dans la croûte terrestre a des propriétés très inhabituelles qui apparaissent lorsqu'elle est soumise à de fortes pressions (supérieures à 22 MPa) et de hautes températures (supérieures à 374°C), c'est-à-dire les conditions naturelles que l'on retrouve dans les profondeurs de la Terre. L'eau se transforme alors en un solvant très agressif, essentiel aux réactions physico-chimiques du manteau et de la croûte. Une équipe franco-germano-finlandaise a publié une étude sur des expériences reproduisant ces conditions extrêmes dans le dernier numéro de Proceedings of the National Academy of Science (PNAS).

"Sans eau dans le manteau, il n'y aurait pas de cycles des matières", a déclaré le Dr Max Wilke du Centre de recherche allemand pour les géosciences (GFZ) à Potsdam (Brandebourg), qui, avec l'aide d'une équipe de l'Université technique de Dortmund (Rhénanie du nord-Westphalie), a effectué ces expériences.

Comet 2

Une nouvelle comète

Traduction copyleft de Pétrus Lombard

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Courbe orbitale de la comète 2012 S1.
Crédit : JPL Small Body Database.

Les comètes seraient des « boules de neige sale » ?


La Comète 2012 S1, un objet d'environ trois kilomètres de diamètre, se trouve en ce moment à l'intérieur de l'orbite de Jupiter. Elle est « remarquablement brillante » d'après les astronomes, bien qu'elle soit toujours à des millions de kilomètres du Soleil. Parce qu'elle est déjà très lumineuse, on a spéculé qu'elle pourrait devenir l'une des comètes les plus brillantes jamais vues.

Les comètes passent le plus clair de leur temps loin du Soleil, là où la densité du potentiel électrique du Système solaire est faible. Se déplaçant relativement lentement, leur charge électrique parvient à s'équilibrer avec le faible champ radial du Soleil. Mais, en se rapprochant du Soleil, leur noyau fonce à travers des régions dont la charge augmente et le flux électrique fluctue de plus en plus. Leurs polarité et caractéristiques de charge réagissant aux forces solaires croissantes, une chevelure (gaine de charge) se forme autour d'elles. Des projections de décharges se déchaînent et se déplacent à la surface, à la façon des panaches de Io, la lune de Jupiter. Si le déséquilibre entre la charge de la comète et celle de l'espace environnant devient trop grand, comme un condensateur surchargé, le noyau peut exploser, éclater en morceaux ou disparaître à jamais.

Robot

Les exosquelettes arrivent dans les usines

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Les exosquelettes, ces extensions mécaniques du corps humain, permettent de booster la productivité et la qualité des travaux de manutention de 30 %.

Issues de la recherche médicale et militaire, le robot dans lequel on se glisse et qui décuple la force musculaire humaine n'est plus de la science-fiction. Des sociétés comme Parker Hannifin, Ekso Bionics, Argo Medical Technologies ou Cyberdyne produisent déjà des exosquelettes motorisés destinés à aider ou à rééduquer les personnes handicapées ou accidentées.

Dans le domaine militaire, les constructeurs Raytheon et Lockheed Martin fabriquent des modèles pour l'armée américaine. Utilisant des technologies licenciées à Ekso Bionics, le HULC (Human Universal Load Carrier) de Lockheed par exemple peut porter jusqu'à 90 kg sur le dos.

Nebula

Les astronomes découvrent un nouveau type de supernova

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Des astronomes du centre d'astrophysique de Harvard ont révélé avoir découvert un nouveau type de supernova. Ce phénomène baptisé "type Iax sypernova" est d'un rayonnement parfois 100 fois inférieur à celui habituellement observé.

Une supernova apparaît lorsqu'une étoile explose. Cela entraîne un puissant éclat de lumière, souvent visible depuis la Terre. Mais cet événement relativement rare dans notre galaxie (deux par siècle en moyenne), n'est pas tout à fait unique en son genre. Il en existe en effet plusieurs types. Jusqu'ici, les supernova étaient classées en fonction de la présence ou non d'hydrogène dans son spectre mais aussi du mécanisme qui leur a donné naissance.

Ainsi, les supernovae dites "à effondrement de coeur" correspondent à l'explosion d'une étoile 10 à 100 fois plus massive que le Soleil. Les supernovae Ia sont elles dues à la transformation complète d'une naine blanche. Mais les scientifiques du centre d'astrophysique de Harvard ont semble t-il découvert un tout nouveau type de supernova dégageant bien moins de lumière, mais dont l'apparition serait beaucoup plus fréquente, en particulier dans les galaxies jeunes comme la Voie Lactée. Il s'agit de mini-supernovas que les chercheurs ont baptisées "supernova de type Iax".

Cell Phone

Apple se lance dans la gélolocalisation d'intérieur

Apple vient d'acquérir pour 20 millions de dollars WifiSLAM, une start-up de téléphonie mobile basée à la Silicon Valley qui a développé un service qui permet de localiser le porteur d'un téléphone mobile à l'intérieur d'un bâtiment au moyen des signaux Wi-Fi. Cette technologie a été proposée à des développeurs pour de nouveaux types d'applications basées sur « l'indoor mapping ».

L'acier et le béton des murs des grands bâtiments perturbent souvent le signal GPS. WifiSLAM utilise les signaux WiFi existants pour déterminer exactement la position de l'utilisateur de smartphone, ce qui peut avoir des applications commerciales, publicitaires, ou pour les réseaux sociaux.

Fireball 4

Les dinosaures auraient été tués par une comète

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Reconstitution du cratère de Chicxulub, sur les côtes du Yucatán (Mexique). Il se serait formé à la suite de la chute d'une comète de longue période. Il s'agit d'une cartographie gravimétrique. © LPI, USGS
Selon une nouvelle théorie, c'est une comète, et non un astéroïde, qui aurait mis à mal les dinosaures. Seule cette explication justifierait la quantité, surestimée par le passé, d'iridium trouvé dans les sédiments datant de la crise du Crétacé-Tertiaire. Certains experts sont sceptiques.

La nouvelle est tombée voici quelques semaines : un corps céleste a bien scellé le sort des dinosaures voilà 66,038 millions d'années très précisément. Il est tombé sur la péninsule du Yucatán (Mexique), où il a donné naissance à un astroblème de 180 km de diamètre dit de Chicxulub. L'origine météoritique de ce site est confirmée depuis de nombreuses années, puisque de grandes quantités d'iridium ont été trouvées dans les sédiments de l'époque. Or, aucune source naturelle terrestre ne peut expliquer les valeurs détectées. Il est donc plus que probable que cet iridium soit arrivé de l'espace.

En s'intéressant à cet élément, Jason Moore du Dartmouth College (États-Unis) s'est dernièrement rendu compte, en compagnie de plusieurs collaborateurs, que les quantités évoquées étaient surestimées. Pour ce faire, il a réalisé des comparaisons avec la concentration d'osmium d'origine extraterrestre, qui peut lui aussi être trouvé au sein des sédiments datant de la crise du Crétacé-Tertiaire. L'origine spatiale du cratère du Yucatán n'est cependant pas remise en cause. En revanche, des doutes ont été émis sur la taille de l'impacteur.

Fireball 3

Si un gros astéroïde s'approche de la Terre, priez dit la NASA

Un astéroïde qui s'écrase sur la Terre ? Les chances sont minimes mais l'actualité récente n'est pas faite pour nous rassurer. Et la Nasa assure que si on coupe encore dans son budget, l'humanité ne sera pas capable de repérer un astéroïde qui se dirige vers notre planète.

Devant la Chambre des représentants des États-Unis, le patron de la Nasa, Charles Bolden, a expliqué que les estimations de l'agence spatiale américaine montrent qu'il faudra "attendre 2030 avant qu'on puisse couvrir 90 % du ciel, comme recommandé par le Congrès. Vous nous avez tous dit de faire quelque chose, et entre l'administration et le Congrès, on n'a finalement pas eu les financements prévus...", rapporte le site Space.com.