Les Maîtres du MondeS


Snakes in Suits

Mexique : la violence et la raison désespérée

Traduction : Marie-Rose Ardiaca

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© Inconnu
Trois des facteurs que Nikos Poulantzas pointait comme étant les symptômes de tout procès de fascisation se font jour aujourd'hui au Mexique : la « radicalisation des partis bourgeois vers des formes d'État d'exception », une distorsion caractéristique entre « pouvoir formel » et « pouvoir réel » et, enfin, « la rupture du lien entre représentants et représentés ». Felipe Calderon a d'abord introduit une violence étatique, camouflée en guerre contre la drogue, comme une exception, ensuite, il l'a convertie en routine et puis il l'a transformée en règle. Tout régime d'exception trouve son origine dans une crise politique ou idéologique, voire les deux en même temps. Le Mexique connait aujourd'hui une crise profonde. Mais la crise existait bien avant et elle s'est approfondie suite aux événements de Iguala.

Cerné par les mots d'ordre prononcés urbi et orbi : « Exit l'Etat », « Peña Nieto, dehors », le Président de la République est fâché et le général en charge de la Défense Nationale aussi. Ce n'est pas bon... La rage leur a voilé la vue et les empêche de comprendre ce qui est en train de se passer au Mexique ; elle les a poussés à tenir des propos irresponsables. Elle pourrait aussi les pousser à prendre des décisions erronées dramatiques.

Commentaire: Quelques articles concernant le Mexique, dans un état catastrophique :

- Le Mexique à l'avant-garde de l'inhumanité : futur modèle pour l'Occident ?
- Mexique : domination par le massacre
- Mexique : la faillite planifiée d'un état


Bad Guys

Les semences de fermes criminalisées par des accords commerciaux

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© Raúl ZamoraL’accord commercial avec les États-Unis oblige le Guatemala à adhérer à la Convention UPOV. Mais la résistance populaire a forcé le gouvernement à abroger une loi nationale allant dans ce sens.
Quoi de plus normal que de conserver les semences d'une saison à l'autre ? Après tout, c'est bien comme ça que nous faisons pousser les plantes dans nos fermes et nos jardins. Et pourtant, du Guatemala au Ghana, du Mozambique à la Malaisie, cette pratique courante est transformée en délit, pour permettre à une demi-douzaine de grandes multinationales de faire des semences une propriété privée et d'en tirer de l'argent. Mais les gens réagissent et dans plusieurs pays, la mobilisation populaire force déjà les gouvernements à mettre les plans de privatisation des semences en attente.

Les accords commerciaux sont devenus l'outil idéal pour les gouvernements, qui travaillent main dans la main avec les lobbies des grandes entreprises, pour faire passer les nouvelles règles destinées à restreindre le droit des paysans à se servir des semences. Jusqu'à relativement récemment, le plus important de ces accords était l'Accord de l'Organisation mondiale du Commerce (l'OMC) sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Adopté en 1994, l'accord sur les ADPIC était, et c'est encore le cas, le premier traité international à établir des normes mondiales pour les droits de « propriété intellectuelle » concernant les semences.1 Le but est de garantir que des sociétés comme Monsanto ou Syngenta, qui dépensent de l'argent pour la sélection végétale et le génie génétique, puissent contrôler ce qui arrive à leurs semences en empêchant les agriculteurs de les réutiliser, ce qui ressemble fort aux procédés employés par Hollywood ou Microsoft pour essayer d'empêcher les gens de copier ou de partager les films ou les logiciels en attachant des verrous juridiques ou technologiques à leurs produits.

Commentaire: On comprendra aisément que ce que nous réservent les dirigeants européens avec le TAFTA soit du même acabit.
Comment presque concevoir que des textes de loi accolés à une simple graine puisse faire trembler les fondements même de nos libertés et de notre santé?
Ne nous y trompons pas : il n' y aura jamais de lois pour nous obliger à consommer des OGM. Nous serons obligés de manger cette monstruosité car nous ne trouverons plus que cela.

Pour une vue générale, terrifiante, de la situation africaine :

- Necro-agriculture : les multinationales à l'assaut des semenciers africains


Pirates

SOTT Focus: Poutine sur le combat contre l'extrémisme, les révolutions colorées

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© Presidential Press and Information OfficePoutine à l’assemblée du Conseil de sécurité, le 20 novembre.
Lors d'une assemblée élargie du Conseil de sécurité au Kremlin, le Président russe Vladimir Poutine a récemment parlé de contrer l'extrémisme dans la prochaine décennie. Comme d'habitude, il avait des choses intéressantes à dire. Voici quelques points forts, avec des commentaires.

Sherlock

Comment manipule-t-on des jihadistes ? Qui le fait ?

Alors que la France et le Royaume-Uni découvrent avec horreur que des personnes normales peuvent être subitement transformées en égorgeurs, Thierry Meyssan revient sur ce phénomène qu'il n'a cessé de dénoncer depuis 13 ans : certains jihadistes ne sont ni des takfiristes, ni des mercenaires, mais ont été conditionnés pour devenir des assassins.

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Soldat syrien décapité par les « modérés » de l'Armée syrienne libre.
Les dirigeants européens semblent soudain pris d'effroi à la découverte du nombre de jihadiste qu'ils ont produits dans leur propre pays et à la vue des crimes qu'ils commettent. Cependant, au Royaume-Uni et en France, des voix s'élèvent pour comprendre comment des personnes appréciées par leur entourage ont pu, parfois subitement, partir en Syrie ou en Irak et s'y muer en égorgeurs. Ils parlent de « manipulations mentales », sans aller toutefois au bout de leur raisonnement : car si les jihadistes européens actuels ont pu être manipulés, alors certains autres jihadistes, au cours des 13 dernières années l'ont peut-être été également et nous devons réviser toutes nos certitudes sur ce qui a précédé.

Avant de revenir sur cette question qui modifie profondément l'appréhension que les Européens ont pu avoir de la « guerre au terrorisme », je voudrais revenir sur l'hypocrisie des leaders européens qui feignent de découvrir aujourd'hui des crimes qu'ils ont longtemps consciemment soutenus et financés.

Gold Coins

L'Ukraine admet que son or a disparu

Traduction E&R

L'Ukraine admet que son or a disparu : « Il n'y a presque plus d'or dans les coffres de la Banque centrale. »


Revenons en mars, au moment où le FMI indiquait que les avoirs officiels en or de l'Ukraine pour la fin février, donc juste au moment où le coup d'État contre l'ancien président Viktor Ianoukovytch arrivait à sa conclusion, s'élevaient à 42,3 tonnes, soit 8 % des réserves...

Notons que sous le précédent président « détesté », les réserves d'or de l'Ukraine avaient constamment augmenté, atteignant un sommet record juste avant le coup d'État...
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Nous avons déjà fait part d'un étrange incident qui a eu lieu juste après le coup d'État en Ukraine, à savoir que, selon au moins une source, « dans une mystérieuse opération sous le couvert de la nuit, les réserves d'or de l'Ukraine ont été rapidement chargées à bord d'un avion banalisé, qui a ensuite emmené l'or aux États-Unis ».

Dollar

0,004% de la population s'accaparent 13% de la richesse du monde

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13% de la richesse du monde sont concentrés entre les mains de 0,004% de la population du monde, indique un nouveau rapport, publié par la banque suisse UBS et le cabinet de consultance Wealth-X, et intitulé « The World Ultra Wealth Report 2014 ».

Il précise que dans le monde, on a recensé cette année 211 275 individus ultra-riches (« Ultra-high net worth », ou UHNW), c'est-à-dire, qui disposent d'une fortune d'au moins 30 millions de dollars, ce qui implique une augmentation de 6% par rapport à l'année dernière, et établit un nouveau record. D'ici 5 ans, leur nombre sera porté à 250 000.

Parmi ces personnes, on dénombre 2325 milliardaires, soit une hausse de 7,1% par rapport à 2013. Et ce n'est pas fini, puisque selon le rapport, leur nombre pourrait grimper à 4 000 d'ici la fin de cette décennie.

L'étude montre que la fortune moyenne des ultra-riches a augmenté de 77% depuis l'année dernière, et qu'elle atteint désormais 112 millions d'euros. On compte 1 « UHNW » pour 35 000 personnes dans le monde, ce qui correspond à une concentration de 0,004% de la population.

Bad Guys

Fracking : les « bienfaits » des gaz et pétroles de schiste

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© Inconnu
Le New York Times (NYT) n'est pas réputé pour contredire directement les grandes firmes et les groupes d'intérêts qui financent les élections américaines sur le mode de l'open bar [1]... et qui probablement le financent un tant soit peu. Cependant, dans un article du 22 novembre 2014 [2], il dénonce en termes véhéments les dégâts environnementaux, économiques et humains produits par l'exploitation des gaz et pétroles de schistes dans l'État du Dakota du Nord.

Le Dakota du Nord s'étend sur 183 273 km2 , soit un tiers de la France. Il est situé exactement sous la frontière avec le Canada. Il y a quelques années, des gisements de gaz et pétroles y ont été détectés, au nord de l'État. Des industries pétrolières, qualifiées de multimilliardaires par le NYT, ont reçu des autorités de l'État toutes les autorisations nécessaires pour les exploiter.

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© Inconnu

Gear

Meilleur du Web: Russie : la tactique du poing fermé

Borders
© inconnu
Sans doute dira-t-on que Brisbane est passé par là et que la "guerre" (de communication) ne connaît désormais plus aucune restriction. Ce sont les Russes qui attaquent tous azimuts tandis que le bloc BAO, ayant accompli son bizutage de Brisbane considéré par lui-même comme une grandiose manœuvre stratégique de type napoléonien (mais démocratique, certes), reste plutôt impavide sur le fait en l'absence de toute nouvelle idée brillante du genre, et préférant par ailleurs commettre des actes sidérant d'inconséquence et d'irresponsabilité (voir plus loin, du côté d'un vote à l'ONU). Cette intensification de l'offensive russe et de la "guerre" qui en est le cadre signifierait que MK Bhadrakumar n'avait pas tort (voir le 18 novembre 2014) : "Que va-t-il se passer si la Russie abandonne sa position d'autorestriction et passe d'une non-coopération passive à une opposition active à la politique US ? Jusqu'ici, il n'en a rien été pour diverses raisons. Le G20 de Brisbane est-il ce moment décisif, finalement, pour la direction russe qui se pliait aux exigences de l'Ouest ?"

Snakes in Suits

Shell et la pollution au Nigeria

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© Amnesty International
Après plusieurs années de déni, les mensonges de Shell sont enfin révélés au grand jour. Amnesty International a publié plusieurs rapports sur la pollution pétrolière dans le delta du Niger, au Nigéria. Shell a dû finalement admettre que les chiffres et les arguments qu'elle défendait pour limiter la portée des affirmations d'Amnesty International étaient faux.

En août et en décembre 2008, deux déversements majeurs d'hydrocarbures ont bouleversé la vie des quelque 69.000 habitants de la ville de Bodo, en pays ogoni, dans le delta du Niger. Dans les deux cas, le pétrole a coulé pendant des semaines avant d'être stoppé. On estime que le volume de pétrole déversé était aussi important que celui de la marée noire de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989.

Trois ans après, l'incurie persistante de Shell Petroleum Development Company, filiale de la compagnie Royal Dutch Shell, est patente. Cette entreprise n'a pris aucune mesure pour nettoyer les dégâts faits par le pétrole, qui continue à avoir des conséquences dramatiques pour la population de Bodo. Les photos satellites l'illustrent, la pollution est encore très visible. Le pétrole est partout, dans l'eau, dans les mangroves et dans la terre.

Commentaire: Shell, dans sa diversité :

- Prix Pinocchio 2014 : Shell, GDF Suez et Samsung en grands vainqueurs...
- Comment Shell fracture la planète à tout va
- Nigéria : en 2012 Shell a déversé plus de 26 000 barils de pétrole dans le delta du Niger


Better Earth

Sergueï Lavrov : « Le monde a changé et la Russie ne ratera pas sa chance »

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Moscou propose à l'Occident de revenir à un partenariat authentique. De l'avis des experts, la situation n'aurait pas été si dramatique si certains adversaires géopolitiques de la Russie avaient évalué la réalité d'une façon plus adéquate.

La semaine dernière le ministre des Affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov a fait part de ses idées sur les moyens d'atténuer la tension internationale au cours de l'Assemblée du Conseil pour la politique extérieure et de défense réunie à Moscou. Son intervention a donné le « la » au débat sur la stratégie de la Russie à court et moyen terme. Selon le ministre, la politique extérieure russe fait montre de retenue et de fermeté bien que sa position ne trouve pas la compréhension des concurrents géopolitiques de Moscou.

Sergueï Lavrov a déclaré que les relations entre la Russie et l'Occident se rapprochaient du moment de la vérité. « Nos partenaires européens font déjà banco », estime le ministre. Selon lui, l'Occident a tenté de contraindre la Russie à avaler l'humiliation des Russes et des russophones en Ukraine. Au fond, l'Europe a foulé aux pieds ses propres principes de changement démocratique de pouvoir ayant soutenu les extrémistes ukrainiens.