Commentaire : Rappelons que le terme « usine à gaz » - expression très en vogue et récurrente chez les hommes et femmes politiques - est un système dont la complexité et le manque de cohérence réduisent son efficacité... et que, selon Le Figaro, « cette formule métaphorique caractérise aujourd'hui des dispositifs incompréhensibles pour le commun des mortels, dont la mise en oeuvre a pour seul mérite de complexifier un sujet qui l'est déjà suffisamment... ». Voilà qui est dit.
Pour ceux de ma génération, donc nés peu après la Seconde Guerre mondiale, certains souvenirs et engagements sont restés en mémoire, par exemple celui-ci : quand le gouvernement a décidé que les salaires ne pouvaient plus être versés en liquide, il s'est engagé à ce que tout citoyen puisse disposer d'un compte bancaire totalement gratuit ; jusqu'alors les gens « simples » avaient leur ardoise au Familistère, au bistrot, chez le boucher, et lorsque la paye ou les acomptes venaient les ardoises se réglaient. Aucun commerçant n'osait demander des intérêts, tout le monde savait que chacun pouvait avoir des problèmes de liquidités, c'était dans « l'ordre des choses ». Une forme de crédit (gratuit) avant la lettre ! J'ai bien connu, ma mère m'envoyait faire les courses avec une liste et pas de blé, d'une part cela l'arrangeait, et d'autre part je n'en profitais pas pour m'acheter des Malabars !
Le temps a passé, les gouvernants ont été remplacés par eux-mêmes, leurs disciples ou leurs proches, et tout le monde a, bizarrement, perdu la mémoire de cet engagement « dur comme fer » ! Maintenant ouvrir un compte, c'est passer des étapes humiliantes devant un guignol prétentieux qui n'a eu son poste dans la banque que parce qu'il s'appelle « machin », qu'il est recommandé par « truc », et que même s'il est aussi éveillé qu'un bigorneau trop cuit il sera gardé, éventuellement dans une autre agence si par hasard il a fauté avec un des « dignitaires » locaux ! Et ce guignol va vous cuisiner pour vérifier si vous méritez d'être client dans « sa » banque ! Le client est roi, sauf à la banque, là le roi est nu...
Pour notre pays un autre exemple me parait intéressant, le fameux millefeuille administratif. Il y a quelques décennies nous avions trois échelons administratifs, la commune, le département, et l'État, et déjà le millefeuille existait, il fallait donc simplifier la vie des citoyens ! Nous avons désormais trois échelons de plus, l'intercommunalité, la région et l'Union Européenne, cette dernière ayant trois composantes, un parlement européen essentiellement consultatif, un gouvernement européen nommé sauf aucune représentativité électorale et des fonctionnaires européens chargés d'harmoniser les pratiques des différents membres, et le résultat est éloquent ! Nous avons atteint le stade du deux millefeuilles avec, en prime et rien que pour notre pays, 600 000 élus locaux... nous avons aussi, désormais, beaucoup plus de fonctionnaires choisis ou nommés par ces élus locaux, et destinés à gérer des paperasses, et moins de service public au niveau des bases d'une société évoluée à savoir l'éducation, la santé, la justice, l'impôt... sans parler des effectifs de police et de militaires en baisse constante ! Louis IX, qui a créé la composition administrative de l'État français pour en faire une puissance organisée et reconnue a été effacé de notre histoire.
Commentaire: Depuis des décennies on nous serine avec les bienfaits de l'Europe : on se retrouve, présentement, dans la peau des rats qui suivent le joueur de flûte, ou dans celle de la grenouille qui prend son bain dans une marmite, au choix.
L'on voit bien pourtant que le fort n'est pas aussi fort qu'il voudrait le faire croire : qui a besoin d'armes et d'un arsenal répressif pour faire entendre et accepter ses justes et bonnes paroles ? Si les mouvements populaires, populistes, sont récupérés, détournés, ici en Europe, c'est aussi une bonne nouvelle : l'élite est terrorisée, terrifiée par ceux qu'elle est censée représenter. C'est une situation tout à fait intenable, qui ne peut durer dans le temps. On le sait, la plus grande peur de l'imposteur est de se faire démasquer. Et la seule manière de confondre le bonimenteur est d'observer la différence qui existe entre ses actes et ses paroles. De constater qu'il y a la guerre là ou l'on nous dit qu'il y a la paix, de comprendre que les conditions et les restrictions que l'on nous impose ne sont pas la liberté. (Repris d'un commentaire précédent.)
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