Traduction : Benjamin Guyot
© Inconnu
Avant même les révélations d'Edward Snowden, on pouvait avoir une idée de la manière dont vos communications pouvaient être espionnées.Big Brother a été externalisé. La police peut savoir où vous êtes, où vous avez été avant, et même où vous allez. Tout ça, grâce à ce petit mouchard si pratique dans votre poche : votre téléphone portable.
Il y a 331 millions d'abonnements de téléphone portable aux États-Unis, environ 20 millions de plus que de résidents. Près de 90 pour cent des Américains adultes possèdent au moins un téléphone. Les téléphones portables communiquent par un réseau national de près de 300 000 tours de relais et 600 000 micro-sites, qui remplissent la même fonction. Quand ils sont activés, les téléphones
« pinguent » ces nœuds environ toutes les sept secondes, ce qui les localise en général dans un rayon de 50 mètres. Une nouvelle réglementation de la Commission Fédérale des Communications exige que d'ici 2018, les informations de localisation soient encore plus précises, à moins de 15 mètres. Les téléphones plus récents sont également équipés d'un GPS, qui utilise des satellites pour localiser l'utilisateur plus précisément encore que ne le font les tours de relais. Les opérateurs téléphoniques conservent les données de localisation pendant au moins un an. AT&T a même gardé ses informations depuis 2008.
La police n'a pas hésité à tirer profit de ces données. Selon l'
American Civil Liberties Union (ACLU), les forces de l'ordre américaines ont effectué un million et demi de demandes de données d'utilisateurs auprès des opérateurs en 2011, et en vertu de l'interprétation actuelle de la loi, vous ne saurez jamais si vous avez été visés.