Les données issues de cet article sont toutes tirées de l'ouvrage collectif : Sal Mendaglio (ed.). -
Dabrowski's Theory of Positive Disintegration. Great Potential Press, Scottsdale, 2008.
© InconnuKazimierz Dąbrowski
Kazimierz (1902-1980) - L'hommeOn ne saurait évoquer la théorie de la désintégration positive sans évoquer préalablement l'homme que fut Dabrowski. Car si son parcours de vie fut à l'origine de sa théorie, c'est sa façon de vivre, en adéquation totale avec sa théorie, qui lui a insufflé sa force.
Kazimierz Dabrowski est né le 1
er septembre 1902 en Pologne, deuxième enfant d'une fratrie de 4. Sa petite sœur meurt d'une méningite alors qu'il n'a que 6 ans - expérience qui influencera sa vision de la mort. Il ne perçoit pas cette dernière comme étant seulement quelque chose de menaçant et incompréhensible, mais comme étant une des plus fortes expériences émotionnelles et cognitives[1]. La première guerre mondiale, qui le touche directement dans ses jeunes années, renforcera cette conscience de la mort : une bataille a lieu près de chez lui. Alors qu'il défile au milieu des cadavres, il essaie de trouver un sens à la guerre et aux brutalités qui en découlent.
Issu d'une famille aisée, il étudie à Lublin dans des instituts catholiques et se retrouve très jeune exposé aux livres et à la musique. A l'université de Lublin, il étudie la psychologie, la philosophie et la littérature, avant de poursuivre son cursus à Varsovie et Poznan. Au cours de ses études, son meilleur ami se suicide. Dabrowski qui souhaitait devenir professeur de musique entre alors en médecine et étudie le comportement humain. Il part étudier à Genève auprès du neurologue et psychologue pour enfants Edouard Claparède et du philosophe et psychologue Jean Piaget. En 1929, il présente sa thèse de médecine : «
Les conditions psychologiques du suicide ». Il poursuit ses études à Vienne, en psychanalyse, avec Wilhelm Stekel, puis à Paris, en pédopsychiatrie avec George Heuyer, et en neurologie/psychologie avec Pierre Janet. En 1931, il soutient à Poznan un doctorat de psychologie sur l'automutilation. En 1935, il retourne en Pologne où il met en place l'Institut de santé mentale et d'hygiène qu'il dirigera jusqu'en 1948. En parallèle, il continue d'étudier et se penche sur le cas du polymathe Rudolf Steiner et de l'anthroposophie. La parapsychologie a toujours intéressé Dabrowski. Il pratiquera quotidiennement la méditation tout au long de sa vie.
La 2e guerre mondiale fut difficile pour Dabrowski : il perd son jeune frère et sa mère est déportée. Son institut est fermé et il en ouvre secrètement un autre dans les forêts de Zagorze dans lequel il accueille des orphelins, des prêtres, des soldats polonais, des membres de la résistance et des enfants juifs. En 1942, il est emprisonné par les Nazis, accusé de complicité avec la résistance polonaise. Sa femme négocie sa libération et Dabrowski récupère son poste à l'Institut de Varsovie. Il témoigne qu'au cours de cette guerre, il a été confronté aux pires bassesses dont l'homme est capable, aussi bien qu'aux actes les plus élevés. En 1948, il obtient une spécialité en psychiatrie et part étudier aux Etats-Unis la santé mentale, la neuropsychiatrie et la pédopsychiatrie. En 1949, sous Staline, le gouvernement polonais ferme l'Institut et déclare Dabrowski persona non grata. Il fuit avec sa femme avant d'être emprisonné en 1950 pour 18 mois. Il est ensuite autorisé à reprendre ses activités mais sous surveillance du régime. Autorisé à voyager, il participe quand même à plusieurs congrès internationaux de psychiatrie.
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