Commentaire : Force est de constater, en décortiquant un tant soit peu les habitudes qui composent notre quotidien, que rien de ce que nous considerons comme étant normal ne l'est vraiment. « Bilans énergétiques » exemplaires, normes anti-polluantes certifiées, labels de qualité, engagements de respectabilité, impact raisonné : gymnastique sémantique utilisée en pansements dérisoires, inapte à réparer les ravages que nous causons en réalité tout autour de nous. Sous l'influence d'une propagande consumériste irrésistible et d'une pression sociale constante, on nous apprend qu'il est juste et légitime de posséder ce que nous possédons, de l'eau qui sort du robinet à la voiture que nous avons payée. Qu'il est justifiable de détruire pour le « progrès ». La légitimité, par définition, a bien du mal à se remettre en question. Est-il alors étonnant de constater que rien ne change autour de nous, si ce n'est en pire, puisque le paradigme ne change pas ? Il ne s'agit pas ici de culpabiliser les masses, ce n'est pas constructif et nos dirigeants psychopathes le font déjà suffisamment bien ; il s'agit plutôt de prendre conscience que nous sommes bien à l'abri dans un système qui s'auto-justifie, et de le voir comme tel.
Notre société moderne, la civilisation industrielle, repose sur la violence.
Cette violence passe largement inaperçue. Lorsqu'on la remarque, on la perçoit souvent comme une série d'incidents isolés plutôt que comme faisant partie intégrante de la culture dominante.
Voici une matinée type, au sein de cette culture.
Elle commence alors que tu te réveilles sur un matelas en mousse, dont la lente décomposition libère des composés volatiles et toxiques. Pendant 10 000 ans, des morceaux de ce matelas continueront à empoisonner l'environnement. Tu es levé, donc, et les vêtements que tu enfiles portent les étiquettes du Bangladesh, de Puerto Rico ou de la « République » Dominicaine. Les gens qui ont fait ces vêtements travaillent comme des esclaves.
Tu descends pour te servir un verre d'eau. En ouvrant le robinet l'eau coule immédiatement. Elle provient d'une rivière domestiquée par un système de barrages, depuis 127 ans. Les espèces qui vivaient dans ces eaux sont beaucoup moins présentes depuis. Tu la bois.
Tu te sers un bol de céréales. Elles proviennent du blé et du maïs qui sont cultivés là où poussaient les hautes herbes, dans les Grandes-Plaines de l'est. 90% de ces prairies, sur des milliers de km2, ont vu leur habitat labouré et systématiquement détruit pour faire place à l'agriculture. Les sols ont été épuisés, et seuls les engrais et dérivés du pétrole rendent ton repas possible aujourd'hui.
Commentaire: Est-ce que le corps de Thomas Sankara aurait été remplacé par un autre corps qu'on aurait acheté ? Pour qu'on ne puisse pas déterminer la vraie cause de la mort du révolutionnaire ?
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